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LE PARALYTIQUE: Marc 2:1-12

Le Paralytique, par Julius V. H. SCHNORR von CAROLSFELD.
'Das Buch der Bšcher in Bildern.' publié par Georg Wigand, Liepzig: 1908

Jésus est à Capernam, dans sa ville, là où il a fini par s'installer avec ses disciples (Matthieu 9:1), "à la maison", comme le dit Marc. Il y a foule chez lui pour entendre son Evangile, tellement de monde qu'il faudra pratiquer une ouverture dans le toit pour déposer un paralytique à ses pieds. Le miracle est raconté par les trois Synoptiques (Matthieu 9:1-8; Marc 2:1-12; Luc 5:17-26).

Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique... Jésus, voyant leur foi...:

Jésus parle de la foi du paralytique et celle de ses quatre porteurs, car il s'exprime au pluriel. Le paralytique la manifesta en leur demandant de le conduire auprès de lui, et ses porteurs, en acceptant de le faire, allant jusqu'à découvrir le toit pour le descendre avec une corde. Ils auraient pu revenir le lendemain, eh bien non! C'était une foi particulièrement ferme et persévérante, qui rendait imaginatif et endurant.

Mon enfant, tes péchés sont pardonnés:

Ils ne disent rien, mais tout leur comportement est éloquent. Jésus, qui lit dans les coeurs, sait de quoi ce malade a besoin. Il voit le corps et l'âme, et fait passer l'âme avant le corps. Les gens ne voyaient que sa maladie; Jésus, lui, voyait la repentance et le désir de pardon de cet homme. Il lui annonce donc la rémission de ses péchés. Cf. dans Petite Dogmatique Luthérienne, le chapitre sur le pardon ou la justification, p. 80-84, et dans le Petit Catéchisme, l'explication du troisième article du Credo. Dieu pardonne gratuitement et totalement, au nom du Christ, au pécheur repentant et croyant. Ce faisant, il jette les péchés loin de lui, au fond de la mer (Michée 7:19), et les oublie entièrement, pour ne plus jamais nous les imputer (Esaïe 43:25). Ils sont aussi loin du pécheur que l'Est l'est de l'Ouest (Psaume 103:11.12). C'est là le plus grand don qu'il puisse faire aux hommes, et il est seul à pouvoir le leur faire.

Il y avait là quelques scribes:

Des docteurs de la loi, comme les appelle Luc, et des pharisiens. Ils étaient venus des localités de la Galilée, et peut-être de la Judée et de Jérusalem, pour épier ce prédicateur que la foule acclamait comme un grand prophète, voire comme le Messie. On parlait en effet de lui jusqu'à Jérusalem. Son activité s'ébruitait et inquiétait l'élite religieuse. Possible qu'on ait envoyé une délégation à Capernam pour aller voir et écouter.

Il blasphème!

Leur argumentation est contraignante. Seul Dieu peut pardonner les péchés. Jésus blasphème donc, car il est tout à fait exclu qu'il soit Dieu, malgré les miracles et les prodiges qu'il accomplit. Et Jésus devine leurs pensées. Il est omniscient et sait toutes choses. Cf. Jean 2:24.25. Il s'était dépouillé de sa majesté et avait pris la forme d'un serviteur, renonçant à manifester ses attributs divins. Il ne les utilisait que dans la mesure où l'exigeait l'accomplissement de sa mission de Messie.

Jésus met à nu les pensées (Matthieu précise: les mauvaises pensées) des scribes. Il s'agit de les confondre. Qu'est-ce qui est plus difficile? De dire: "Tes péchés sont pardonnés", ou de dire: "Lève-toi, prends ton lit et marche"? A vues humaines, il est bien sûr plus facile de dire: "Tes péchés sont pardonnés". Va donc le prouver! Cela ne se voit pas. Théoriquement tout le monde peut en dire autant. Mais l'une et l'autre de ces deux affirmations requièrent l'autorité divine. Si Jésus ne peut pas guérir ce paralytique, il n'est pas Dieu. Dès lors il blasphème en pardonnant les péchés. Si par contre il guérit un paralytique incurable, il est Dieu et a donc le pouvoir de pardonner.

Jésus n'attend pas de réponse à sa question, car elle est évidente. Au lieu de cela, il passe à l'action. Il a pardonné au paralytique, mais ce pardon n'était pas visible. On pouvait le nier, en faire un blasphème. Il va donc faire quelque chose d'indéniable, le guérir, accomplir un prodige, prouver qu'il a l'autorité et le pouvoir de pardonner, puisqu'il a l'autorité et le pouvoir de guérir par un miracle. La guérison va ainsi légitimer le pardon.

Fils de l'homme:

C'est la première utilisation de ce titre dans l'évangile, et c'est Jésus lui-même qui se le donne. Ce sera du reste son titre préféré. Il l'emploiera quelque quatre-vingts fois. Il est Fils de l'homme, donc véritable homme. Bien que n'ayant pas de père humain, il possède une nature réellement humaine. Devenu homme, il va agir pour les hommes, leur apporter le salut. Cependant il n'est pas simplement fils d'homme, mais le Fils de l'homme. Un homme comme les autres, quoique sans péché, mais aussi le Fils du Dieu vivant (Matthieu 16:13-15), la Parole de Dieu devenue chair (Jean 1:1-14).

Le titre vient de Daniel 7:13.14 où il est appliqué au Messie à qui Dieu confie la domination sur le monde entier. C'est dans ce texte de l'Ancien Testament que Jésus l'a cherché. Il le préférait à celui de Messie auquel les juifs avaient lié des conceptions politiques et des rêves de grandeur et de prestige qui n'étaient pas les siens et n'avaient pas été ceux des prophètes. Jésus ne parle du Messie que dans un texte, Jean 4:26. D'autre part, Daniel 7:13.14 présente le Fils de l'homme comme dominant sur toutes les nations, alors que les juifs avaient du Messie des conceptions nationalistes assez étroites. Enfin, ce titre revient particulièrement souvent dans les discours apocalyptiques, là où Jésus est présenté comme le Juge souverain qui reviendra à la fin des temps sur les nuées du ciel, entouré des anges, pour juger les vivants et les morts. Il est donc tout à fait évident qu'il a le pouvoir de pardonner les péchés. N'est-il pas venu de la part du Père pour apporter ce pardon aux hommes?

Lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison!

Trois ordres, et un miracle étonnant se produit. Cette fois-ci, Jésus ne touche pas le malade, mais le guérit par sa parole toute-puissante. A ces trois ordres correspondent trois actes du paralytique. Quatre hommes l'avaient apporté sur une litière; il repart seul, portant de plus son grabat. Au vu de tous, scribes y compris.

On ne nous dit rien de leur réaction, nous savons cependant qu'ils ne se sont pas laissé convaincre. Ils persistèrent dans leur incrédulité. Jésus leur avait donné de quoi constater la nullité de leur accusation, mais ils ne se rendirent pas à l'évidence. C'est quelque chose de terrible, l'aveuglement et l'endurcissement.

Ils étaient tous dans l'étonnement et glorifiaient Dieu:

Etonnement, ou plutôt stupéfaction, et louanges. Matthieu et Luc parlent même de peur. Peur semblable à celle de Simon Pierre (Luc 5:8), parce qu'ils réalisèrent qu'en la personne de Jésus Dieu était au milieu d'eux. Louanges et adoration en raison de la puissance de ce Dieu, de sa bonté envers les malades et du pardon qu'il offre aux croyants. Certains parmi ceux qui avaient assisté à la scène reconnurent sans doute que Jésus de Nazareth était l'Envoyé divin annoncé par les prophètes, le Messie d'Israël. Les gens du peuple ont saisi la vérité, tandis que leurs leaders religieux restèrent aveugles.

 

Thèmes de réflexion:

 

Questions de révision et exercices:

 


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(A noter: les quelques images insérés au texte de ce document n'y figurent pas dans l'orginal, mais ont été ajoutés au moment de la préparation de la version en-ligne.  Ils sont tous dans le domaine public, par Julius V. H. SCHNORR von CAROLSFELD, du livre: "Das Buch der Bucher in Bildern." publié par Georg Wigand, Liepzig: 1908.)

 

 

16-Septembre-2002, Rev. David Milette.