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LA TEMPETE APAISEE: Marc 4:35-41

Ce récit qu'on retrouve chez les trois évangélistes (Matthieu 8:23-27; Marc 4:35-41; Luc 8:22-25) se situe chez Marc après l'épisode des blés arrachés le jour du sabbat, la guérison de l'homme à la main sèche et quelques autres récits, dont des paraboles. Sa place n'est pas tout à fait la même chez Matthieu et Luc. Rappelons que les Synoptiques ne se sont pas toujours astreints à une rigueur chronologique, mais qu'il leur est arrivé de regrouper leur matériel selon d'autres critères, notamment d'une façon thématique.

Jésus, se tenant sur la rive du lac, venait de raconter des paraboles du Royaume. Il s'agissait maintenant de passer de l'autre côté de la rive. Il embarque donc avec les disciples. A noter que Marc signale la présence d'autres barques. Furent-elles également prises dans l'orage?

Le V. 37 décrit la tempête. Il y eut un grand tourbillon, en grec un "seismos", non pas un tremblement de terre, mais un grand mouvement des eaux. Les vagues se jetaient littéralement sur la barque et la remplissaient d'eau. Selon Matthieu, elle était recouverte de vagues. Le lac de Génésareth est connu pour ses orages aussi soudains que violents, dus au climat de la région et au fait qu'il est entouré de collines élevées et ravinées.

Et lui, il dormait:

Par Julius V. H. SCHNORR von CAROLSFELD.  'Das Buch der
Bšcher in Bildern.' publié par Georg Wigand, Liepzig: 1908

On notera la place emphatique du pronom. Malgré la tempête, lui, il dormait. Tranquillement, la tête posée sur un coussin. Les disciples sont pour le moins surpris. Ils ne comprennent pas qu'on puisse dormir par un temps pareil, et ne comprennent surtout pas que Jésus ne s'inquiète pas du danger qui les menace. Cependant ce qui est chez Marc une question sonnant comme un reproche prend chez Matthieu et Luc la forme d'une prière, d'une supplication.

Les disciples qui sont, grâce à leur métier, des experts en navigation, se tournent vers Jésus qui n'a pas leur expérience. C'est que leur savoir-faire ne leur sert plus à rien. Seul le Seigneur peut encore les sauver. Les trois évangélistes parlent de perdition. Le danger est manifestement grand. On se tourne donc vers Jésus. Acte de foi de la part des disciples, et pourtant il leur reprochera leur manque de foi. C'est que leur foi se conjugue avec leur crainte; leur prière est suscitée par la peur, alors que lui-même dort tranquillement dans la barque.

Silence! Tais-toi!

On admirera le calme et la sérénité du Christ. Réveillé par les disciples, il se lève, apaise la tempête et leur reproche leur manque de foi. C'est par sa parole toute-puissante qu'il accomplit le miracle et se soumet les éléments dont il est le Créateur, lui par qui toutes choses ont été faites (Jean 1:1-3). "Il dit, et la chose arrive. Il ordonne, et elle existe" (Psaume 33:9). Dieu, dans sa providence, avait suscité la tempête pour donner à son Fils l'occasion de démontrer sa toute-puissance. Sachant qu'il est le maître du monde, les disciples n'auraient pas dû avoir peur.

Comment n'avez-vous point de foi?

"Gens de peu de foi!" (Matthieu). "Où est votre foi?" (Luc). Le Christ exprime son étonnement devant la peur des siens. La foi est censée la bannir, cette peur qui est manque de confiance. Les promesses de Dieu sont telles que le chrétien devrait se savoir toujours en de bonnes mains, même à l'heure du danger. Que Jésus soit visiblement présent ou qu'il le soit de façon invisible, il est toujours là. Et même le danger de mort ne justifie pas la panique. Ce n'est que parce que nous sommes pécheurs et que nous manquons de foi que la mort nous fait peur. Cela dit, Jésus n'assimile pas les disciples à des incroyants, mais demande où est leur foi en ce moment critique. Comment se fait-il qu'elle soit invisible, inactive?

Ils furent saisis d'une grand frayeur:

L'expression est forte, mais à la frayeur s'ajouta l'étonnement, la stupéfaction (Matthieu, Luc). Interloqués, subjugués, les disciples se demandent: "Quel est celui à qui obéissent même le vent et la mer?" Ils s'expriment au présent. Ayant constaté que les éléments lui ont obéi, ils en concluent qu'ils lui sont soumis de façon naturelle et constante. Leur question exprime non pas leur incrédulité, leurs doutes sur la divinité de Jésus, mais leur étonnement devant sa démonstration majestueuse de toute-puissance.

 

Thèmes de réflexion:

 

Questions de révision et exercices:

 


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(A noter: les quelques images insérés au texte de ce document n'y figurent pas dans l'orginal, mais ont été ajoutés au moment de la préparation de la version en-ligne.  Ils sont tous dans le domaine public, par Julius V. H. SCHNORR von CAROLSFELD, du livre: "Das Buch der Bucher in Bildern." publié par Georg Wigand, Liepzig: 1908.)

 

 

16-Septembre-2002, Rev. David Milette.