PETITE DOGMATIQUE LUTHERIENNE, par Dr. Wilbert Kreiss - index  PETITE DOGMATIQUE LUTHERIENNE, par Dr. Wilbert Kreiss - index


 

LA DOCTRINE DE L'ECRITURE SAINTE

"Nous croyons, enseignons et confessons que les livres prophétiques et apostoliques de l'Ancien et du Nouveau Testament constituent la seule règle ou norme selon laquelle toutes les doctrines et tous les docteurs doivent être appréciés et jugés... Nous maintenons rigoureusement la différence qui sépare les écrits sacrés de l'Ancien et du Nouveau Testament d'avec les autres écrits. La Sainte Ecriture reste la seule règle et la seule norme. Elle seule a l'autorité de juger. Elle est comme la pierre de touche à laquelle il faut éprouver toutes les doctrines pour reconnaître si elles sont bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses. Quant aux Symboles et aux autres écrits dont nous avons fait mention, ils n'ont point, comme l'Ecriture Sainte, l'autorité de juger. Ils ne sont que des témoignages et des déclarations de foi. Ils montrent comment, aux différentes époques, l'Ecriture Sainte a été comprise et interprétée et comment les doctrines contraires à l'Ecriture ont été rejetées et condamnées" (Formule de Concorde, Epitome, Sommaire, 1.7.8).

 

1. LA REVELATION

L'homme ne peut connaître Dieu que s'il se révèle à lui et il ne sait de lui que ce qu'il veut bien lui dire. Faute de connaître cette révélation, il se fait des dieux à son image. L'Evangile nous enseigne "des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a révélées par l'Esprit" (1 Corinthiens 2:9.10).

La notion de révélation:

Pour se révéler, Dieu agit et parle. La création et le gouvernement de ce monde nous disent qu'il est là, tout-puissant, juste, sage et bon, qu'il agit et tient toutes choses dans ses mains et que rien ne se fait ici-bas sans sa volonté. Quant à sa Parole, elle nous enseigne qu'il s'est abaissé jusqu'à l'homme, s'incarnant en la personne de son Fils et révélant au monde son plan de salut. Tandis que les religions de ce monde, toutes inventées par l'homme, sont autant de sentiers sur lesquels ceux-ci s'efforcent de chercher Dieu, le christianisme est le chemin sur lequel Dieu lui-même est venu les trouver. Il est non pas tâtonnement humain (Actes 17:27), mais religion divinement révélée.

Révéler signifie étymologiquement "soulever le voile", découvrir quelque chose, c'est-à-dire ôter la couverture qui le cache. C'est le sens précis du mot grec dont provient l'expression "apocalypse". Dieu se révèle quand il retire le voile qui couvre un mystère. C'est ainsi que Jésus dit: "Je te loue, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que tu les as révélées aux enfants... Personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père. Personne non plus ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler" (Matthieu 11:25.27). L'apôtre Paul écrit de même: "C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire en peu de mots... Il n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l'Esprit aux saints apôtres et prophètes du Christ" (Ephésiens 3:3.5).

Il existe encore un autre terme que le Nouveau Testament aime bien employer pour parler de révélation. C'est un verbe qui signifie littéralement mettre en lumière, mettre en évidence, manifester. On le rencontre par exemple dans le texte suivant: "A celui qui peut vous affermir selon mon Evangile et la prédication de Jésus-Christ, conformément à la révélation du mystère caché pendant des siècles, mais manifesté maintenant par les écrits des prophètes, à Dieu, seul sage, soit la gloire aux siècles des siècles, par Jésus-Christ" (Romains 16:25-27).

Petit aperçu historique:

L'apôtre Paul écrit aux Ephésiens: "Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire" (Ephésiens 2:20). Quant à Luther, il définit l'Eglise chrétienne comme l'ensemble des "saints croyants, les brebis qui entendent la voix de leur Berger" (Articles de Smalcalde, III, Article XII). C'est donc sur l'Ecriture Sainte que Dieu bâtit son Eglise. C'est en elle que retentit de nos jours la voix du bon Berger qui appelle, guide, paît et sauve ses brebis.

Au début, il en était autrement. Pendant des siècles, Dieu s'était révélé oralement, parlant à Adam et Eve, puis aux patriarches, et utilisant pour cela le dialogue direct, les songes, les visions et les théophanies. Les pères de famille étaient les "prophètes" de l'époque, titre que la Bible donne explicitement à Abraham (Genèse 20:7). Puis, quand il se constitua un peuple, Dieu lui donna un prophète en la personne de Moïse qui consigna par écrit tout ce qu'il lui révélait. Moïse est l'auteur du Pentateuque. Ensuite, ce fut le défilé de tous les autres prophètes d'Israël. Certains, intrépides messagers de Dieu, tels que Samuel, Nathan, Elie et Elisée, n'ont pas consigné leur message par écrit. On les appelle parfois les prophètes antérieurs. Les prophètes dits postérieurs ont rédigé leurs oracles (ou du moins certains d'entre eux) par écrit. Ils l'ont fait à la demande de Dieu (Esaïe 30:8; Jérémie 36:2). Tous ces hommes ont été la "bouche" de Dieu qui parlait par eux (Esaïe 1:10; 8:1; Jérémie 2:1; 3:6; Amos 2:1; 3:1; 5:16).

Viennent ensuite les sages et les poètes inspirés, auteurs de livres de l'Ancien Testament qu'on appelle parfois, par opposition au Pentateuque et aux livres prophétiques, les "écrits" ou "hagiographes" (saints écrits).

Mais la voix des hommes de Dieu s'était tue depuis la mort de Malachie, dernier prophète. Pendant plus de quatre siècles il n'y eut plus de révélation divine. Longue période d'attente où fleurirent les livres dits apocryphes ou pseudépigraphes. C'étaient des "faux", généralement à caractère apocalyptique, qui circulaient sous le nom de tel ou tel prophète ou patriarche, mais que le peuple d'Israël ne reçut pas comme des livres inspirés.

Puis Dieu, "après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, dans ces derniers temps nous a parlé par le Fils" (Hébreux 1:1.2). Quand les temps furent accomplis, il envoya son Fils dans le monde, lui donna l'Esprit sans mesure (Jean 3:34) et parla par lui, révélant au monde l'Evangile du salut. Jésus annonça avec autorité divine ce qu'il savait de son Père. Il n'avait pas besoin pour cela d'une inspiration divine, étant dans le sein de son Père (Jean 3:31-34; 5:17-24.33-47; 8:12-29).

Il s'entoura de disciples, témoins directs de tout ce qu'il faisait et prêchait. Et quand, ayant accompli sa mission, fut venu pour lui le moment de remonter au ciel, il les envoya dans le monde, après leur avoir promis que le Saint-Esprit viendrait sur eux pour leur rappeler tout ce qu'il leur avait enseigné (Matthieu 10:16-23; Jean 14:15-26; 16:1-15). Ainsi, c'est sur la parole des prophètes d'Israël, annonciateurs des choses à venir, et celle des apôtres, témoins mandatés par lui, que le Christ bâtit son Eglise. C'est par elle qu'il se révèle au monde jusqu'à son retour et la fin de toutes choses.

Questions de révision et exercices:

 

2. LA SOURCE ET NORME DE LA DOCTRINE CHRETIENNE

L'Eglise luthérienne enseigne que l'Ecriture Sainte ou la Bible est l'unique source et norme de la doctrine chrétienne. Les mots "source" et "norme" se complètent. En disant que la Bible est source de la doctrine chrétienne, nous voulons confesser que tout l'enseignement de l'Eglise doit être puisé en elle. C'est elle qui nous dit ce que nous devons croire, enseigner et confesser.

L'Ancien Testament ne connaît pas les mots "Bible" ou "Ecriture Sainte". Il parle de la loi de Dieu, du livre de la loi ou du témoignage, affirme que Dieu instruit par sa loi (Psaume 94:12), demande qu'on pratique "tout ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse", sans s'en détourner à droite ou à gauche (Josué 23:6), interdit de rejeter "la parole de l'Eternel" (1 Samuel 15:23), exige qu'on retourne "à la loi et au témoignage" (Esaïe 8:20), interdit d'ajouter quelque chose aux commandements de l'Eternel ou d'en retrancher quoi que ce soit (Deutéronome 4:2). Il est bien évident que la loi, le témoignage ou la Parole de Dieu dont il est question dans ces textes sont une loi, une Parole de Dieu et un témoignage écrits, sinon comment pourrait-on les connaître, se laisser instruire par eux et s'y conformer?

Dans le Nouveau Testament, l'apôtre Paul rappelle à Timothée que depuis son enfance il connaît "les saintes lettres" qui peuvent le rendre "sage à salut par la foi en Jésus-Christ", précisant que toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et pour cela "utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice" (2 Timothée 3:15-17). L'apôtre Pierre déclare: "Nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention" (2 Pierre 1:19). "Tout ce qui a été écrit d'avance, dit Paul, l'a été pour notre instruction" (Romains 15:4). Quant à ceux qui veulent savoir ce qu'ils doivent faire pour être sauvés, "ils ont Moïse et les prophètes. Qu'ils les écoutent" (Luc 16:29). Rappelons aussi le texte déjà cité qui affirme que l'Eglise est édifiée "sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire" (Ephésiens 2:20). C'est clair: les écrits des prophètes et des apôtres constituent la source de son enseignement et de sa foi. A noter que le dernier livre de la Bible, l'Apocalypse, reprend l'interdiction formulée par le premier prophète d'Israël, Moïse, et rappelle à l'Eglise qu'elle doit s'en tenir à ce qui est écrit, que nul n'a le droit d'y ajouter ou d'en retrancher quoi que ce soit (Apocalypse 22:18).

Si la Bible est la source de l'enseignement de l'Eglise, elle en est aussi la norme. Cela signifie que toute doctrine doit être mesurée à elle. Elle décide de ce qui est vrai ou faux. L'attitude de Jésus est tout à fait caractéristique et exemplaire. Chaque fois que ses interlocuteurs lui posent une question de doctrine ou de morale, très souvent pour lui tendre un piège, il les renvoie à la Bible d'Israël, c'est-à-dire à l'Ancien Testament, aux écrits de Moïse et des prophètes. Il justifie par exemple l'interdiction du divorce en disant aux pharisiens: "N'avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l'homme et la femme et qu'il dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair?" (Matthieu 19:4). Les chrétiens de Bérée "examinaient chaque jour les Ecritures, pour savoir si ce qu'on leur disait était exact" (Actes 17:11). Saint Paul déclare qu'il prêche l'Evangile "sans s'écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver" (Actes 26:22). Il fait de l'Evangile qu'il annonce le critère, la norme de tout enseignement: "Si nous-mêmes, si un ange du ciel annonçait un autre Evangile que celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit anathème!" (Galates 1:8).

Faisant écho à ces textes, la Confession d'Augsbourg rappelle qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait dans l'Eglise des cérémonies uniformes, car elles sont "instituées par les hommes", mais qu'il faut par contre "un accord unanime dans la prédication de l'Evangile et l'administration des sacrements conformément à la Parole de Dieu" (Article VII). Cf. aussi ci-dessus la citation de la Formule de Concorde.

C'est une doctrine très importante, car d'elle va dépendre tout le reste. Il est capital pour l'Eglise de savoir ce qu'elle doit croire, enseigner et confesser, et à quoi elle doit se référer quand il y a controverse. On appelle cela le "principe formel" de la Réforme. Si l'Ecriture Sainte n'est pas seule source et norme de foi et d'enseignement, la porte est ouverte à toutes les doctrines et opinions possibles et imaginables.

L'Eglise luthérienne rejette donc deux thèses de l'Eglise catholique. Tout d'abord la thèse selon laquelle la tradition est, ensemble avec la Bible, source et norme de doctrine, qu'il faut pour cela la recevoir et la vénérer "avec un égal sentiment de piété et une égale révérence" (Concile de Trente), qu'elle porte elle aussi "la Parole de Dieu confiée par le Christ Seigneur et par l'Esprit Saint aux apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs" (Concile de Vatican II).

Nous rejetons également la thèse du magistère selon laquelle l'Eglise catholique est, en la personne de son clergé, le seul interprète légitime de la Bible, thèse qui précise que les évêques en tant que successeurs des apôtres sont infaillibles quand ils se réunissent en conciles, et que le pape l'est en tant que vicaire du Christ et successeur de Pierre, prince des apôtres, quand, agissant en chef de l'Eglise, il promulgue une doctrine. C'est une thèse contre laquelle Luther s'est farouchement dressé et qu'à sa suite, le protestantisme rejette comme fausse.

Face aux différents mouvements charismatiques qui soutiennent que Dieu continue de donner des révélations à son peuple, l'Eglise luthérienne, sans pour autant nier que Dieu puisse donner à l'un ou l'autre de ses enfants une révélation particulière, affirme qu'il n'existe pas de nouvelle révélation qu'il donnerait à son peuple et qui serait normative pour sa foi. Tout ce que le Seigneur a voulu faire savoir à son peuple pour le guider dans la vérité et la piété, il le lui a dit une fois pour toutes par les prophètes et les apôtres, témoins de son Fils.

Questions de révision et exercices:

 

3. L'INSPIRATION DE LA BIBLE

Petit tableau de la Bible:

La Bible est la Parole inspirée de Dieu. Avant de voir ce que cela signifie précisément, nous allons l'interroger, pour lui demander comment elle se comprend elle-même. Nous allons aussi l'observer, la feuilleter, pour voir comment elle se présente à nous. Ce faisant, on est tout d'abord frappé par son aspect humain. Elle est composée de deux grandes parties, 39 livres pour l'Ancien Testament et 27 pour le Nouveau Testament, soit au total 66 livres.

Ceux-ci ont été écrits dans des langues humaines: l'hébreu pour l'Ancien Testament (avec quelques textes en araméen, une langue cousine de l'hébreu) et le grec pour le Nouveau Testament. Ils ont pour auteurs des hommes dont nous connaissons généralement les noms. Certains ont cependant des auteurs anonymes.

On trouve par ailleurs dans la Bible les styles les plus divers inventés par les hommes pour communiquer: récits historiques, textes législatifs, discours doctrinaux, paraboles, allégories, proverbes et dictons, poèmes, discours apocalyptiques, etc. D'autre part, chaque livre porte la marque de son auteur (style, vocabulaire). La poésie d'Esaïe, par exemple, n'est pas la même que celle de Jérémie, le style de Jean est très différent de celui de Paul, Jésus ne s'exprime pas de la même façon que Moïse. Le style peut être simple, facile à comprendre, avec un vocabulaire très populaire et des illustrations tirées de la vie de tous les jours. Il peut au contraire être didactique, professoral et parfois même difficile à comprendre.

Certains auteurs, inspirés par le Saint-Esprit, racontent ce qu'ils ont vu et entendu. D'autres au contraire parlent de choses nouvelles, qu'ils ne connaissent pas, révèlent de profonds mystères ou dévoilent l'avenir.

Tout cela donne à la Bible un aspect éminemment humain. Elle a été écrite par des hommes vivant à des époques différentes et provenant d'horizons divers, du berger jusqu'au docteur de la loi. Mais dans tout cela on découvre une profonde harmonie. La diversité est au service d'une grande unité. C'est l'histoire d'un Dieu d'amour, infiniment juste et saint, mais aussi plein de miséricorde, qui a conçu de toute éternité un merveilleux plan de salut et décidé de l'exécuter dans le temps. Pour ce faire, il s'est choisi un peuple du milieu des nations, s'est révélé à lui, lui a promis la venue d'un Rédempteur. Malgré les infidélités de ce peuple, en dépit de ses trahisons et de ses reniements qui ont suscité bien des châtiments de sa part, il est resté fidèle à ses promesses. Quand les temps furent accomplis, son Fils s'est incarné et a mené à bien l'oeuvre du salut, mourant et ressuscitant selon les Ecritures. Ce salut, ses premiers témoins, les apôtres, l'ont apporté au monde de l'époque et il est proclamé de nos jours dans d'innombrables langues, en attendant le retour glorieux du Christ qui jugera les vivants et les morts, créera de nouveaux cieux et une nouvelle terre et délivrera son peuple. On peut dire que Jésus-Christ est au centre de toute la Bible. Saint Augustin disait que le Nouveau Testament est contenu dans l'Ancien et que l'Ancien s'accomplit dans le Nouveau.

L'accomplissement de nombreuses prédictions, la destinée d'Israël, seul peuple de l'Antiquité ayant survécu jusqu'à nos jours, le fait que la Bible ait été traduite en d'innombrables langues, que de nombreux martyrs aient tenu ferme et confessé le Christ au milieu d'indicibles souffrances, le fait que des hommes de toutes nations et de toutes civilisations professent la foi en Christ, tout cela confirme que l'Ecriture Sainte n'est pas simplement parole d'hommes, mais dans ce qu'elle a de plus humain, révélation de Dieu.

Ajoutons encore que le christianisme est une religion unique en son genre. Il y en a des centaines dans le monde, mais en fait il y a le christianisme et toutes les autres. Toutes les religions de ce monde expriment les tâtonnements de l'homme à la recherche de Dieu, des efforts accomplis pour se rapprocher de lui et accéder à ses grâces. Ce sont des religions de la loi ou des oeuvres. Elles diffèrent dans leur code moral, dans leurs exigences, dans les rites qu'elles prescrivent, dans ce qu'elles mettent en place pour entrer en communion avec Dieu. Le christianisme, au contraire, est la seule religion au monde qui révèle que Dieu est allé trouver l'homme, qu'il a franchi l'abîme et comblé le fossé le séparant de lui et qu'il lui offre de sa propre initiative rédemption et salut. Il suffit à l'homme de croire en cette bonne nouvelle. C'est ce qu'on appelle l'Evangile, un message unique en son genre, qu'on ne trouve que dans la Bible et dont l'Eglise chrétienne est seule porteur. Le christianisme est la religion du salut par la foi, sans les oeuvres de la loi.

Questions de révision et exercices:

L'Ancien Testament:

L'Ancien Testament est composé selon Luc 24:44 de la "loi de Moïse", des "prophètes" et des "psaumes", ce dernier terme englobant tous les autres livres. Il est tout entier inspiré, quoique l'inspiration n'ait pas toujours eu lieu de la même façon. Ce sont les prophètes qui ont le plus conscience d'être les porte-parole inspirés du Seigneur. Ils le montrent notamment quand ils introduisent leurs discours avec des formules telles que les suivantes: "oracle de l'Eternel", "parole de l'Eternel", "dit l'Eternel" (Genèse 22:16; Psaume 110:1; Esaïe 3:15; 14:22.23; Amos 6:8.14; 9:13), "ainsi parle l'Eternel" (Exode 9:1; Esaïe 7:7; Jérémie 2:5), "l'Eternel a dit" (Genèse 12:4; 17:23; Deutéronome 1:21; Esaïe 1:2.20; 16:14), "la parole de l'Eternel fut adressée à..." (Jérémie 1:2; Ezéchiel 1:3; 2:1; Osée 1:1; Joël 1:1; Amos 1:3; Abdias 1:1; Michée 1:1), "la main de l'Eternel fut sur..." (Ezéchiel 1:3; 3:22; 8:1), "la parole de l'Eternel fut adressée par la main de..." (Aggée 1:1; 2:1.10; Malachie 1:1). A quoi on peut ajouter encore quelques autres formules du même genre (Exode 33:11; Nombres 24:4; Esaïe 1:1; 2:1; Jérémie 1:9; Ezéchiel 12:27; 13:16, etc.).

Jésus rend à l'Ancien Testament un témoignage extrêmement clair. Il est tout à fait évident qu'il est pour lui Parole de Dieu, source et norme de la vérité, qu'il tranche sans appel en matière de doctrine. Il le cite, affirmant que les prédictions des prophètes devaient s'accomplir (Matthieu 21:42; 26:52.54; Luc 4:21; 24:47; Jean 5:45.46), constate que ses adversaires "sondent les Ecritures" (Jean 5:39), mais aussi qu'ils ne les comprennent pas (Matthieu 22:29), et affirme leur autorité souveraine. Même quand il ne s'agit que d'une seule expression, "l'Ecriture ne peut être anéantie" (Jean 10:35). Quand on lui pose une question de doctrine, il renvoie à l'enseignement de l'Ancien Testament (Matthieu 22:31.32.43.44).

Pour Jésus, la Bible des Juifs est à ce point revêtue d'autorité divine que quiconque en supprimera le moindre commandement sera appelé le plus petit dans le Royaume des cieux (Matthieu 5:19). Pas un seul iota ni trait de lettre ne disparaîtra jusqu'à ce que tout soit arrivé (Matthieu 5:18).

Cette attitude du Christ est aussi celle de ses apôtres. L'Ancien Testament leur est Parole de Dieu, source et norme de doctrine. Ils manient eux aussi la preuve scripturaire, démontrent que leur enseignement est conforme à la révélation divine dans l'Ancien Testament et qu'en Jésus se sont accomplies les prédictions des prophètes (Marc 1:2; Actes 8:35; 17:3; Romains 1:17; 3:4.10; 4:17; 1 Corinthiens 1:19; 2:9; 15:3.4.45; Galates 3:10.13; 4:22.27). Pour eux, Dieu et l'Ecriture sont des sujets interchangeables. Ils attribuent à la Bible des paroles prononcées par Dieu lui-même (Romains 9:17; Galates 3:8). "Dieu dit" ou: "Il dit" est synonyme de "Esaïe dit" ou: "il est écrit" (Hébreux 1:5.13; Romains 15:9-12).

L'apôtre Paul, exhortant le jeune Timothée à persévérer dans les "saintes lettres" qu'il a apprises et qui peuvent "le rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ", précise que "toute l'Ecriture est inspirée de Dieu" et de ce fait "utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice" (2 Timothée 3:14-17). Au lieu de "toute l'Ecriture" on peut aussi traduire par: "toute Ecriture", cette traduction différente ne changeant rien au sens des paroles. Le même apôtre déclare qu'il annonce l'Evangile "non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit" (1 Corinthiens 2:13). Dieu donc ne lui révèle pas seulement les vérités qu'il doit proclamer, mais lui fournit les mots, les phrases dont il a besoin pour cela, si bien que Paul non seulement prêche la Parole de Dieu, mais le fait aussi de la façon voulue par Dieu.

L'apôtre Pierre veut fortifier la foi de ses lecteurs. Pour ce faire, il leur écrit: "Nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se lève dans vos coeurs, sachant d'abord vous-mêmes qu'aucune prophétie ne peut être l'objet d'une interprétation particulière, car ce n'est pas par une volonté humaine qu'aucune prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu" (2 Pierre 1:19-21). Le discours des prophètes ne relève donc pas d'une initiative personnelle, mais ils parlaient et écrivaient "poussés par le Saint-Esprit". L'expression est encore plus forte que cela. Il faudrait traduire en effet par "portés, transportés par le Saint-Esprit". Le même apôtre affirme que les prophètes ont été amenés à annoncer des choses dont eux-mêmes ne comprenaient pas la portée, ce qui montre bien qu'ils bénéficiaient de révélations et qu'ils parlaient sous l'inspiration de Dieu (1 Pierre 1:10-12).

Dieu est pour les apôtres l'auteur des oracles de l'Ancien Testament. C'est lui qui a parlé par les prophètes (Luc 1:69.70; Actes 3:18; Hébreux 1:1.2; 2:3.11.12; Galates 3:16; Ephésiens 4:8). Ou bien c'est le Saint-Esprit: "Hommes frères, il fallait que s'accomplît ce que le Saint-Esprit, dans l'Ecriture, a annoncé d'avance par la bouche de David" (Actes 1:16; cf. encore Actes 28:25; 1 Timothée 4:1; Hébreux 3:7; 10:15.17). Il est donc tout à fait indéniable que pour le Christ et les apôtres, comme du reste pour le peuple d'Israël, les livres canoniques de l'Ancien Testament sont Parole de Dieu, revêtus d'une autorité intangible.

Le Nouveau Testament:

Ce qui est vrai des prophètes l'est aussi des apôtres et du Nouveau Testament. Jésus avait promis aux disciples qu'il leur enverrait le Saint-Esprit de la part du Père: "Il vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit" (Jean 14:25.26), "vous conduira dans toute la vérité et vous annoncera les choses à venir" (Jean 16:13). Aussi ne devaient-ils pas s'inquiéter de ce qu'ils diraient en comparaissant devant les tribunaux: "Ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même, car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous" (Matthieu 10:19). Les apôtres ne se contentent donc pas de se référer aux prophètes, mais affirment aussi leur propre autorité. Dieu parle par eux comme il a parlé jadis par les prophètes. Ils enseignent les commandements du Seigneur (1 Corinthiens 14:37; 2 Thessaloniciens 2:15; 3:6; 2 Pierre 3:2). Leur parole est Parole de Dieu: "Nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu'en recevant la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez" (1 Thessaloniciens 2:13). Lorsque Pierre, exhortant ses lecteurs à la persévérance, dit de l'apôtre Paul: "C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Ecritures, pour leur propre ruine" (2 Pierre 3:16), il met ses épîtres au même rang que "les autres Ecritures", leur attribuant la même autorité dans l'Eglise.

Dieu qui a parlé par les prophètes s'est révélé aussi aux apôtres et a parlé par eux. Voilà pourquoi l'Eglise est édifiée sur "le fondement des apôtres et des prophètes" dont Jésus-Christ est la pierre angulaire (Ephésiens 2:20). De part et d'autre, le message est fondamentalement le même et l'autorité l'est aussi.

Nous conclurons en disant que l'Ecriture Sainte est tout entière inspirée par Dieu. Cette inspiration a eu lieu de diverses manières, mais toujours de telle sorte que prophètes et apôtres ont dit ce que Dieu voulait qu'ils disent et de la façon dont il le voulait. On appelle cela l'inspiration plénière. La Bible est ainsi en toutes choses Parole de Dieu.

Questions de révision et exercices:

Le témoignage intérieur du Saint-Esprit:

Bien des textes de la Bible affirment son origine divine et son inspiration. De plus, des constatations comme l'accomplissement de ses prédictions ou le fait que depuis vingt siècles elle est le livre de chevet d'innombrables hommes appartenant à des cultures et des peuples divers, viennent confirmer cela. Cependant aucune argumentation de l'extérieur ne peut démontrer à un homme que Dieu se révèle dans l'Ecriture. Dire à un incroyant que la Bible est Parole de Dieu parce qu'elle prétend l'être ne lui suffit pas. Il appellera cela une pétition de principe.

La certitude qu'elle est Parole de Dieu vient en dernière analyse du témoignage qu'elle se rend à elle-même, quand elle s'impose comme telle. C'est ce qu'on appelle l'autotémoignage de l'Ecriture Sainte ou le témoignage intérieur du Saint-Esprit qui a lieu par la Parole. Quand le Saint-Esprit en effet ouvre le coeur d'un homme au message de la Loi et de l'Evangile révélé dans la Bible et y suscite la repentance et la foi, la Bible démontre d'elle-même qu'elle est Parole de Dieu. L'apôtre écrit: "Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse humaine, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi soit fondée non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu" (1 Corinthiens 2:4.5). L'Esprit Saint est, selon la parole de Jésus, le Consolateur qui vient du Père, lui rend témoignage (Jean 15:26) et conduit dans la vérité (Jean 16:13). L'Evangile est prêché non seulement en paroles, "mais avec puissance, avec l'Esprit Saint et une pleine persuasion" (1 Thessaloniciens 1:5). L'apôtre Jean parle de l'onction du Saint-Esprit qui "enseigne toutes choses" (1 Jean 2:27). Cf. encore Jean 7:17; Romains 8:16.17; 1 Jean 5:5.6.8-11.

Les Confessions de foi de l'Eglise luthérienne:

En 1580, l'Eglise luthérienne a voulu, au terme d'une période de conflits théologiques, affirmer solennellement qu'elle avait retrouvé son unité doctrinale et donner une confession publique de sa foi. Elle le fit en publiant ce qu'on appelle le Livre de Concorde composé de deux parties:

L'Eglise luthérienne attribue à ces Confessions de foi une autorité réelle. Non qu'elles soient inspirées par le Saint-Esprit, mais parce qu'elles reproduisent fidèlement l'enseignement de l'Ecriture Sainte. Leur autorité n'est ni supérieure ni même égale à celle de la Bible, mais lui est subordonnée. On dit qu'elles sont la "norme normée" de la doctrine. Elles formulent les grandes vérités de l'Ecriture Sainte telles qu'elles ont été redécouvertes et confessées par la Réformation luthérienne, et constituent un rempart contre les fausses doctrines. C'est la raison pour laquelle au IV° siècle déjà, l'Eglise avait dû se protéger contre de fausses doctrines en adoptant par exemple le Symbole de Nicée.

En souscrivant aux Symboles dits oecuméniques, l'Eglise luthérienne voulait et veut encore proclamer publiquement que la Réforme n'a pas apporté de doctrines nouvelles, mais qu'elle était simplement un retour à ce que l'Eglise ancienne croyait et confessait. Quant aux Confessions spécifiquement luthériennes, elles ont été rédigées parce qu'on voulait savoir ce que les "Luthériens" croyaient (Confession d'Augsbourg), qu'il fallait faire grandir dans la connaissance les jeunes Eglises issues de la Réforme (Catéchismes) ou qu'elles durent défendre leur doctrine contre des attaques venant d'ailleurs (Apologie, Articles de Smalcalde, Formule de Concorde).

Dans toute Eglise évangélique luthérienne attachée à l'enseignement de la Bible et à l'héritage de la Réforme, les pasteurs prêtent, le jour de leur ordination, un serment de fidélité à ces Confessions, et c'est en se référant à elles qu'on y dénonce et combat toute fausse doctrine.

Questions de révision et exercices:

 

4. LES ATTRIBUTS OU PROPRIETES DE L'ECRITURE SAINTE

La Bible possède un certain nombre d'attributs ou de propriétés qui découlent de son inspiration divine et sont étroitement liés au but que Dieu lui assigne, "rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ" (2 Timothée 3:15).

Nous croyons tout d'abord en son autorité divine. Cf. les textes ci-dessus, dans le chapitre "Source et norme de la doctrine chrétienne".

Convaincus de cette autorité, nous confessons son infaillibilité ou inerrance. Cela signifie non seulement que la Bible peut effectivement atteindre l'objectif que Dieu lui a fixé, rendre les hommes "sages à salut par la foi en Jésus-Christ", mais aussi qu'elle ne contient pas d'erreurs. Si elle est Parole de Dieu et que les prophètes et les apôtres disent ce que Dieu a voulu qu'ils disent et de la façon voulue par lui, elle ne peut rien dire de faux: "La parole de l'Eternel est droite et toutes ses oeuvres s'accomplissent avec fidélité" (Psaume 33:4). "Le témoignage de l'Eternel est véritable" (Psaume 19:8). "Ta parole est la vérité" (Jean 17:17).

Nous croyons en l'infaillibilité ou inerrance de la Bible, bien que les prophètes et les apôtres aient été des enfants de leur siècle et loin de tout savoir. L'Ecriture n'est pas une révélation complète de Dieu, du monde et du salut, mais une révélation partielle, suffisante cependant non pas pour répondre à toutes les questions des hommes, mais pour leur montrer le chemin du salut et les appeler à la foi en Christ. L'homme est par nature orgueilleux et veut s'ériger en juge de la Bible. Il y cherche volontiers des inexactitudes, des erreurs et des contradictions, mais on a bien souvent pu constater que ce qu'on croyait être une erreur ou une contradiction n'en était pas une. Quand cette démonstration n'est pas possible, et elle ne l'est pas toujours, nous croyons qu'une solution existe, même si elle nous échappe pour l'instant.

Il est évident que l'Ecriture n'est pas un manuel de cosmologie, de géologie, d'ethnologie, de géographie, d'histoire ou de botanique. Elle ne fait pas de la science, quand elle décrit l'origine du monde ou les espèces animales ou végétales, et présente souvent les choses telles que les hommes les voient, affirmant par exemple que le soleil se lève et se couche et qu'il tourne autour de la terre, ou que le grain de blé meurt en terre avant de porter du fruit. Bien que ses affirmations ne correspondent pas toujours à la réalité scientifique, elle est véridique et infaillible ou inerrante en toutes choses.

Nous croyons aussi en son efficacité divine, ce qui signifie qu'elle est capable de faire ce pour quoi Dieu l'a donnée. Elle contient deux grands messages, la Loi et l'Evangile. La Loi révèle à l'homme ses péchés, l'accuse et le condamne, brisant ainsi son coeur: "C'est par la loi que vient la connaissance du péché" (Romains 3:20). "Je n'ai connu le péché que par la loi... Ainsi le commandement qui conduit à la vie se trouva pour moi conduire à la mort" (Romains 7:7.10). Quant à l'Evangile, il est "puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit" (Romains 1:16). Nous avons été régénérés "non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu" (1 Pierre 1:23). Cf. encore Esaïe 55:10.11; Romains 10:17; 1 Corinthiens 1:18; 2:3-5; 2 Corinthiens 4:6; Ephésiens 1:13. La Bible utilise une image éloquente quand elle dit que "la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée à deux tranchants", qu'elle partage âme et esprit, jointures et moelles, jugeant les sentiments et les pensées du coeur (Hébreux 4:12.13).

On parle aussi de la perfection divine de l'Ecriture Sainte. C'est l'attribut en vertu duquel elle se suffit à elle-même pour atteindre le but qui lui est assigné. Elle n'a pas besoin d'être complétée par une tradition ou par des révélations particulières, ou d'être interprétée par un magistère infaillible. La connaissance qu'elle suscite est partielle: "Je connais en partie", dit l'apôtre Paul (1 Corinthiens 13:12). Mais elle est suffisante pour le salut. Elle peut "rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ" et est "utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre" (2 Timothée 3:15-17).

Nous confessons enfin sa clarté. La Bible rend témoignage du Christ (Jean 5:39), elle est "une lampe qui brille dans un lieu obscur" (2 Pierre 1:19), une lampe à nos pieds et une lumière sur notre sentier (Psaume 119:105). Elle rend sage l'ignorant (Psaume 19:8). Jésus pouvait dire à ses disciples: "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira" (Jean 8:31.32). Il pouvait aussi prier pour eux en disant à son Père: "Sanctifie-les par ta vérité, ta parole est la vérité" (Jean 17:17). Il est bien évident que ce qui est dit de la Parole du Christ ou de Dieu s'applique à l'Ecriture Sainte, puisque c'est là seulement que la Parole divine parvient à nous.

 

5. LE CANON DE L'ECRITURE SAINTE

On appelle canon biblique l'ensemble des livres que l'Eglise chrétienne a reçus comme Parole de Dieu et qui composent l'Ecriture Sainte. Les trente-neuf livres de l'Ancien Testament sont ceux que le Judaïsme avait de tout temps reçus comme canoniques. Ce sont les suivants:

A la différence de l'Eglise catholique, le protestantisme ne reconnaît pas comme canoniques les livres dits apocryphes ou deutérocanoniques qui figurent dans l'ancienne traduction grecque de l'Ancien Testament, mais que le Judaïsme n'a jamais acceptés (Esther grec, Judith, Tobit, 1 et 2 Maccabées, Sagesse, Siracide, Baruch, Daniel grec). Tous ces livres d'ailleurs ont été écrits en grec et non en hébreu.

Le canon du Nouveau Testament attesté par un certain nombre de catalogues, de listes des livres inspirés que l'Eglise chrétienne a reçus des apôtres ou de leurs disciples, est composé des écrits suivants:

Le caractère canonique de certains de ces livres a fait l'objet de quelques contestations ici et là, en Orient ou en Occident, pendant un certain temps. On les appelle pour cela les "antilégomènes" (Hébreux, Apocalypse, Jacques, 2 Pierre, Jude, 2 et 3 Jean). Grâce aux témoignages des Eglises locales et des Pères de l'époque, ces doutes furent surmontés et il y a depuis unanimité dans toute la chrétienté sur le canon du Nouveau Testament.

Questions de révision et exercices:

 


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3-Oct-2002, Rev. David Milette.