L'Écriture Sainte: Son Autorité et Son Inspiration, par Dr. Wilbert Kreiss - index  L'Écriture Sainte: Son Autorité et Son Inspiration, par Dr. Wilbert Kreiss - index


 

CHAPITRE 3: L'ÉCRITURE SAINTE EST LA PAROLE DE DIEU

 

La Bible est un livre humain :

La Bible est un best-seller. Traduite, en tout ou en partie, en plus de 1500 langues et dialectes, elles est le livre le plus lu au monde. Un livre unique en son genre. A la différence de tous les autres, elle ne se présente pas seulement comme un ouvrage écrit par un certain nombre d'hommes, maïs affirme aussi être la Parole de Dieu, donc avoir Dieu pour auteur. Ce double aspect de l'Ecriture Sainte peut paraître étrange; il repose cependant sur son clair enseignement. Avant d'interroger la Bible, de lui demander: "Que dis-tu de toi-même? Qui prétends-tu être?", il est bon de l'observer, de la feuilleter pour voir comment elle se présente à nous. Ce faisant, on est tout d'abord frappé par son aspect humain. La Bible a tout d'un ouvrage humain : elle a été écrite par des hommes, en plusieurs langues humaines (l'hébreu, l'araméen et le grec) et pour des hommes.

La Bible a été écrite par des hommes et pour des hommes

L'Ancien Testament, écrit par les prophètes, compte 39 livres. Les Juifs le subdivisaient en trois parties: la Loi (appelée encore le Pentateuque), les Prophètes et les Ecrits saints (Hagiographes). Dans nos Bibles, on en distingue généralement quatre : le Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome), les livres historiques (Josué, Juges, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois, 1 et 2 Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther), les livres poétiques (Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des cantiques et les livres prophétiques (Esaïe, Jérémie, Lamentations de Jérémïe, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonïe, Aggée, Zacharie, Malachie), L'Ancien Testament a été rédigé durant une période qui va du XVº au Vº siècle avant Jésus-Christ, dans la langue nationale du peuple d'Israël, l'hébreu, à l'exception de certaines portions d'Esdras et de Daniel qui furent écrites en araméen.

Le Nouveau Testament compte 27 livres : 4 évangiles, les Actes des Apôtres, 13 épîtres de Paul, l'épître aux Hébreux, 7 épîtres dites catholiques ou générales (Jacques, 1 et 2 Pierre, 1, 2 et 3 Jean, Jude) et l'Apocalypse. Tous ces livres ont été écrits dans l'espace d'une génération, durant la deuxième moitié du premier siècle de l'ère chrétienne. Bien que les Juifs de l'époque aient parlé essentiellement l'araméen, le Nouveau Testament fut rédigé en grec; non pas le grec classique, mais le grec populaire parlé à cette époque dans tout l'empire romain.

L'imprimerie n'existait pas à l'époque, c'est donc sous forme de nombreux manuscrits, complets ou partiels, écrits sur papyrus ou sur parchemin, que la Bible nous est parvenue. Les plus anciens, pour. l'Ancien Testament, remontent au IIº siècle avant Jésus-Christ. Ceux du Nouveau Testament vont du IIº au Xº siècle de notre ère. Ce n'est qu'à partir du XVº siècle qu'elle a été imprimée. Auparavant, elle avait été recopiée par la main de l'homme.

La Bible a été écrite par des hommes de diverses origines. Ils se distinguaient les uns des autres par leur culture, leur origine sociale, leur passé, leur environnement, leur caractère et leurs dons. Il s'ensuit que nous rencontrons dans la Bible une très grande diversité de styles et de genres littéraires, qui font d'elle un ouvrage merveilleux qu'on ne se lasse jamais de lire. Quiconque la connaît bien sait définir les qualités et propriétés particulières de chacun de ses auteurs : l'éloquence sublime d'Esaïe, le lyrisme émouvant de Jérémie, la poésie touchante des psaumes, la dialectique et l'argumentation serrées de Paul, la simplicité candide de Jean, le sens pratique qui va droit au but de Jacques, etc. Elle contient des récits historiques ou biographiques, des textes juridiques, des recueils de poésie sacrée, des lettres, des ouvrages apocalyptiques, etc. Elle utilise la plupart des styles et genres littéraires qu'on rencontre dans la littérature profane. Des hommes y parlent à leurs semblables, dans un langage qui a tout ce qu'il y a de plus humain, pour être compris d'eux. Ils parlent à leur intelligence et à leur coeur. Et ils le font si bien que, depuis l'invention de l'imprimerie, des millions d'hommes ont lu et continuent de lire ce livre, le Livre des livres, comme l'indique son nom, la BIBLE. Elle est un livre profondément humain. Mais quelque chose la distingue de tous les autres livres de ce monde.

 

La Bible est un livre divin :

Elle a été écrite par des hommes vivant à des époques diverses et provenant d'horizons différents. Mais en même temps on découvre en elle, par-delà cette diversité, une grande harmonie. Le contenu de ses livres varie selon les différentes époques auxquelles ils ont été écrits et les lecteurs auxquels ils sont destinés. Paul n'écrit pas pour ses paroisses comme Moïse a écrit pour Israël ! Cependant l'unité est manifeste et merveilleuse, et elle s'étend sur près de quinze siècles. C'est l'histoire d'un Dieu qui ne s'est pas retranché dans le silence, lorsque le monde sombra dans la désobéissance et le péché, mais qui décida d'exécuter un plan de salut qu'il avait prévu de toute éternité. Pour ce faire, il choisit dans l'humanité un individu, Abraham, dont il fit l'ancêtre du peuple avec lequel il conclut une alliance et à qui il promit un Rédempteur. D'innombrables prophéties proclament la venue, l'oeuvre et le règne de ce Sauveur ; des hommes le préfigurent dans sa mission (Melchisédek, David, Salomon, Ezéchias) ; des gestes, des rites (sacrifices, notamment) annoncent son oeuvre rédemptrice. Et tout cela trouve son accomplissement en la personne de Jésus de Nazareth. Tout cela indique que la Bible n'est pas simplement parole d'hommes, mais qu'elle a, d'une façon que nous devrons encore définir, Dieu pour auteur.

La destinée d'Israël, seul peuple de l'Antiquité ayant survécu jusqu'à ce jour, le fait que la Bible ait été traduite dans d'innombrables langues et idiomes et qu'elle soit de très loin le livre le plus lu dans le monde, et ce par des hommes de toutes races, de toutes langues et de toutes civilisations, la piété, la fidélité et la ferveur, allant parfois jusqu'au martyre, de centaines de milliers d'hommes à travers le monde et l'histoire, viennent confirmer cette constatation. Ajoutons à ce bilan la noblesse et l'élévation des idées et des principes que répand le christianisme. Il est vrai que tout n'est pas beau de ce qui s'est fait au nom de la Bible, et il s'en faut de beaucoup. Le christianisme a été à l'origine directe ou indirecte de bien des aberrations : persécutions, guerres de religion, exploitation de l'homme par la défense de l'esclavage, apartheid, société de consommation qui est le fruit direct et mauvais de l'essor scientifique et industriel dont le berceau furent les pays christianisés de l'Europe (cf. l'éthique chrétienne du travail). Cependant ce sont là autant de déviations dont la Bible n'est pas responsable, mais qui sont les erreurs de ceux qui se réclament d'elle.

La Bible est un livre unique en son genre parce qu'elle est la Parole inspirée de Dieu

A tous ces éléments que nous venons d'énumérer, nous ajouterons les constatations suivantes. Le christianisme est une religion unique en son genre, la seule qui enseigne aux hommes que ce n'est pas à eux de chercher Dieu, mais que Dieu est venu les trouver pour leur offrir son salut. Ce salut, acquis au prix d'une rédemption qui a nécessité l'incarnation et le sacrifice du Fils de Dieu, est offert gratuitement à tout pécheur qui se repent, sans qu'il ait en quoi que ce soit à le mériter par ses oeuvres. Tout cela nous confirme dans la conviction que la Bible n'est pas un livre religieux de l'Antiquité au même titre que d'autres, qu'elle n'est pas simplement parole d'hommes sur Dieu, mais aussi et par-dessus tout Parole de Dieu donnée à l'homme.

Le caractère extraordinaire de cet ouvrage ressort déjà des titres qu'il se donne, que ces titres désignent l'ouvrage tout entier ou l'une ou l'autre de ses parties. Elle se nomme l'Ecriture (2 Timothée 3: 16), les saintes Lettres (2 Timothée 3:15), le Livre (Psaume 40:8; Hébreux 10:7), le Livre de l'Eternel (Esaïe 34:16), le Livre de la Loi de Dieu (Néhémie 8:18), les Livres (Daniel 9:2). A quarante-huit reprises, le Nouveau Testament parle de l'Ecriture. Quatre-vingt six fois il déclare "il est écrit", citant des paroles de l'Ancien Testament que Dieu a prononcées ou qu'il a écrites par les prophètes. Plus de 400 fois, la Bible déclare "Dieu dit". L'Ancien Testament tout entier est appelé "les oracles de Dieu" (Romains 3:2). Aucun écrivain n'appelle ou ne pourrait appeler l'un de ses ouvrages "le Livre" ou "l'Ecriture". En appelant ainsi les écrits des prophètes et des apôtres, la chrétienté confesse leur origine divine et leur caractère unique. Elle en a le droit et le devoir, car en agissant ainsi, elle se fonde tout simplement sur ce que la Bible dit d'elle-même. C'est ce que nous allons voir maintenant.

Tournons-nous, pour le constater, vers le témoignage que la Bible se rend à elle-même. Ce témoignage est double : il déclare qu'elle est Parole de Dieu et élucide ce mystère en affirmant qu'elle est inspirée.

 

1) Le témoignage que l'Ancien Testament se rend à lui-même :

Très souvent et de façons bien diverses il est dit dans l'Ancien Testament que Dieu a parlé par les prophètes ou que les prophètes ont annoncé la Parole de Dieu. Dans Luc 24:44, Jésus déclare devant les disciples d'Emmaüs : "Il fallait que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes". Tout l'Ancien Testament était divisé par les juifs en ces trois parties : la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. Cependant, on appelle prophète, au sens large du terme, tous les hommes de l'Ancien Testament par qui Dieu s'est révélé aux hommes. Y compris Moïse, le prophète par excellence, le plus grand peut- être de tout l'Ancien Testament (Deutéronome 34:10), et David, le poète et musicien auteur de nombreux psaumes.

a) Les prophètes annoncent la Parole de Dieu, ce que Dieu a dit :

"Je le jure par moi-même, parole de l'Eternel, parce que tu as fait cela et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai" (Genèse 22:16).

"Le Seigneur, l'Eternel, l'a juré par lui-même. L'Eternel, le Dieu des armées, a dit: J'ai en horreur l'orgueil de Jacob... C'est pourquoi, voici, je ferai lever contre vous, maison d'Israël, dit l'Eternel, le Dieu des armées, une nation qui vous opprimera" (Amos 6:8.14).

"Voici, les jours viennent, dit l'Eternel, où le laboureur suivra de près le moissonneur" (Amos 9:13).

b) Les prophètes introduisent leurs prophéties avec l'expression "ainsi parle Jahvé" ou des expressions semblables pour attester qu'ils sont les porte-parole de Dieu :

"L'Eternel dit à Moïse : Va vers Pharaon et tu lui diras : Ainsi parle l'Eternel, le Dieu des Hébreux : Laisse aller mon peuple!" (Exode 9:1).

"Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel : Cela n'arrivera pas, cela n'aura pas lieu" (Esaïe 7:7).

"Ainsi parle l'Eternel : Quelle iniquité vos pères ont-ils trouvée en moi, pour s'éloigner de moi?" (Jérémie 2:5).

"Cieux, écoutez! Terre, prête l'oreille! Car l'Eternel parle" (Esaïe 1:2).

"Si vous résistez et si vous êtes rebelles, vous serez dévorés par le glaive, car la bouche de l'Eternel a parlé" (Esaïe 1:20).

"Et maintenant l'Eternel parle et dit : Dans trois ans, comme les années d'un mercenaire, la gloire de Moab sera l'objet du mépris" (Esaïe 16:14).

Cf. encore Exode 9:13; 10:3; 11:4; Esaïe 10:24; 18:4; 21:6; 30:15; 65:8; Jérémie 2:2; 4:27; 7:3.21; 1 Samuel 2:30; Nombres 14:28; 2 Chroniques 34:27; Psaume 110:1; Esaïe 3:15; 14:22.23; 17:3; 19:4; 59: 20; 66:2.17.22; Jérémie 1:8.15.19; 2:3.9.12; 46:18.23.26.28. Genèse 12:4; 17:23; 24:51; Exode 4:30; 33:9.11; Deutéronome 1:21; Juges 2:15; Esaïe 20:2; 22:25, etc.

c) Les prophètes déclarent que la "parole de l'Eternel" leur fut adressée :

"La parole de l'Eternel lui fut adressée..." (Jérémie 1:2).

"La parole de l'Eternel fut adressée à Ezéchiel" (Ezéchiel 1:3).

"La parole de l'Eternel fut adressée à Michée" (Michée 1:1).

"La parole de l'Eternel fut adressée à Aggée" 5. (Aggée 1:1).

"La parole de l'Eternel se révéla par Aggée 6, le prophète, en ces mots : ... La parole de l'Eternel se révéla par Aggée 7, le prophète, en ces mots..." (Aggée 2:1.10).

"Oracle, parole de l'Eternel à Israël par Malachie 8." (Malachie 1:1).

Cf. encore Jérémie 2:2; 8:1; 50:1; Ezéchiel 2:1; 3:1; 7:1; Osée 1:1; Joël 1:1; Amos 1:3; Abdias 1:1; Jonas 1:1; Nahum 3:5; Habakuk 2:2; Sophonie 1:1; Zacharie 1:1.

d) L'Ancien Testament affirme que "la main de l'Eternel" fut sur les prophètes :

"La parole de l'Eternel fut adressée à Ezéchiel, fils de Buzi, le sacrificateur, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve du Kébar, et c'est là que la main de l'Eternel fut sur lui" (Ezéchiel 1:3).

"Là encore la main de l'Eternel fut sur moi et il me dit : Lève-toi, va dans la vallée, et là je te parlerai" (Ezéchiel 3:22).

"La main du Seigneur, l'Eternel, tomba sur moi" (Ezéchiel 8:1).

e) Autres expressions qui soulignent que les prophètes parlent sous l'inspiration de Dieu :

"L'Eternel parlait avec Moïse face à face comme un homme parle à son ami" (Exode 33:11).

"Prophétie d'Esaïe, fils d'Amots, sur Juda et Jérusalem 9." (Esaïe 1:1).

"Prophétie d'Esaïe, fils d'Amots, sur Juda et Jérusalem 10." (Esaïe 2:1).

"Parole de celui qui entend les paroles de Dieu, de celui qui voit la vision du Tout-Puissant, de celui qui se prosterne et dont les yeux s'ouvrent" (Nombres 24:4).

"L'Eternel étendit sa main et toucha ma bouche, et l'Eternel me dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche" (Jérémie 1:9).

Cf. encore Osée 12:11; Esaïe 59:21; Amos 3:7.8; 2 Samuel 23:1.2; Esaïe 8:1.16.; 34:16; Jérémie 36:1; Daniel 12:4.

Toutes ces expressions montrent que les prophètes annonçaient la Parole de Dieu, que le Seigneur les inspirait et parlait par eux.

 

2) Le témoignage que le Christ rend à l'Ancien Testament :

Le témoignage que Jésus-Christ rend à l'Ancien Testament est déterminant, car c'est celui du Fils de Dieu devenu homme. Jésus est le meilleur interprète de l'Ancien Testament qu'on puisse imaginer. Son témoignage est authentique, de sorte que personne n'a le droit d'en douter. Si, comme le dit l'Ecriture, l'Esprit du Christ était dans les prophètes et parlait par eux (1 Pierre 1:11), si le Christ, avec son oeuvre, son règne et son salut, est au centre de la prédication des prophètes d'Israël, et s'il est vrai Dieu, la Sagesse et la Vérité incarnées, qui pouvait s'exprimer sur l'Ancien Testament avec plus d'autorité et de compétence que lui? Toute théologie qui se veut chrétienne doit accepter son interprétation normative. La théologie moderne renverse les rôles : elle procède à une interprétation autonome de l'Ancien Testament, pour juger ensuite de celle du Christ. Elle fait de lui certes un envoyé de Dieu, mais aussi un enfant de son siècle dont l'interprétation n'est pas en soi normative. Il épousait, dit-on, les conceptions de ses contemporains, par exemple en ce qui concerne l'historicité d'Adam et d'Eve, de la chute dans le péché ou de l'histoire racontée par le livre de Jonas. Les rôles sont inversés ! Jésus cesse d'être le Fils de Dieu omniscient qui interprète légitimement l'Ancien Testament en tant que Seigneur de l'Ecriture, pour devenir le rabbin de son époque dont on analyse la théologie avec un esprit critique, pour la censurer le cas échéant !

Une Eglise fidèle à la Parole de Dieu accepte sans réserve le témoignage du Christ. Pour Jésus, l'Ancien Testament est "Ecriture", c'est-à-dire révélation de Dieu :

"N'avez-vous jamais lu dans les Ecritures : La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle?" (Matthieu 21:42).

"Jésus leur répondit: Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures ni la puissance de Dieu" (Matthieu 22:29).

"Jésus lui répondit: Remets ton épée à sa place... Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?" (Matthieu 26:52.54).

"Alors il commença à leur dire: Aujourd'hui cette parole de l'Ecriture que vous venez d'entendre est accomplie" (Luc 4:21).

"Vous sondez les Ecritures" (Jean 5:39).

En fait, les Juifs ne manquaient pas de sonder les Ecritures, mais ils le faisaient avec un coeur incroyant et, de plus, à la lumière de leur tradition. Ils les sondaient, comme le dit l'apôtre Paul, avec un voile devant les yeux (2 Corinthiens 3:15 s.), ne comprenant pas qu'elles rendaient témoignage au Christ.

L'Ancien Testament est pour Jésus-Christ quelque chose de bien défini, le canon hébraïque que les Juifs avaient accepté comme Parole inspirée, révélation de Dieu, la source et norme de la vérité qui ne peut être anéantie :

"Jésus leur répondit: N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai dit: Vous êtes des dieux? Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l'Ecriture ne peut être anéantie, celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites: Tu blasphèmes! Et cela parce que j'ai dit: Je suis le Fils de Dieu" (Jean 10:35.36).

Dans ce texte, Jésus cite Psaume 82:6 où les autorités civiles sont appelées des dieux pour démontrer qu'il ne blasphème pas en se proclamant Fils de Dieu. Il utilise ce qu'on appelle un argument "a minore ad majus", du plus petit au plus grand. Si la Bible appelle les juges et chefs d'Israël "dieux" et "fils du Très-Haut", comme le laisse entendre la Parole de Dieu dans Psaume 82:6, et cela parce qu'ils exercent des fonctions dont Dieu lui-même les a chargés et qu'ils sont revêtus d'une autorité dont Dieu lui-même les a investis, à combien plus forte raison le Christ a-t-il droit à ce titre, sans qu'il y ait blasphème, car il est "celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde" (Jean 10:36).

La Bible est Parole de Dieu dans tout ce qu'elle affirme

Ce texte atteste que le Christ ne mérite pas l'accusation de blasphème qu'on brandit contre lui. C'est à propos d'un seul mot qui se trouve dans Psaume 82:6 qu'il déclare que l'Ecriture ne peut être anéantie, que son autorité ne peut être abolie. Nous avons dans ce texte le témoignage le plus clair et le plus puissant que le Christ ait rendu à l'Ancien Testament. C'est l'affirmation la plus forte qu'on puisse imaginer de l'autorité absolue et souveraine de l'Ecriture, jusque dans une seule de ses déclarations ou un seul de ses mots. Jésus croit en l'inspiration et l'autorité divine de l'Ancien Testament. C'est pourquoi il commence son ministère par un appel à l'Ecriture dans son affrontement avec le diable (Matthieu 4:4.7.10) et l'achève auprès des disciples par un nouvel appel à l'Ecriture (Luc 24:25-27.44-48).

Jean 10:35.36 que nous venons de citer n'est pas le seul texte. Ailleurs aussi, Jésus argumente avec une seule phrase ou un seul mot :

"N'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob? Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des v ivants" (Matthieu 22:31.32).

"Comment donc David, animé par l'Esprit l'appelle-t-il Seigneur, lorsqu'il dit: Le Seigneur dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied?" (Matthieu 22:43.44).

Les prophéties de l'Ancien Testament sont d'origine divine, c'est pourquoi elles doivent s'accomplir 11. Et de fait, elles s'accomplissent d'un accomplissement voulu par Dieu et inscrit dans son plan de salut 12. Telle chose doit s'accomplir parce qu'elle avait été annoncée non pas simplement par un homme, mais par un homme prophétisant au nom de Dieu.

Voici encore quelques textes par lesquels le Christ atteste l'autorité souveraine de l'Ancien Testament ou l'historicité de ses récits :

"Vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui" (Jean 8:44) 13.

"De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre" (Matthieu 12:40) 14.

"Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l'homme" (Luc 17:26).

"Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé" (Jean 3:14).

"Ils ont Moïse et les prophètes. Qu'ils les écoutent!" (Luc 16:29).

"Commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Ecritures ce qui le concernait... Il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem" (Luc 24:27.46.47).

"Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père. Celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu'il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croiriez-vous à mes paroles?" (Jean 5:45- 47).

C'est clair : Dans toutes les discussions qui l'opposent à ses adversaires, le Christ ne les combat jamais avec leurs propres armes. Il ne réfute pas les sadducéens en recourant comme eux à des arguments tirés de la raison (Matthieu 22:23-33), ni les pharisiens et les scribes en argumentant comme eux avec les traditions et les interprétations rabbiniques de la Loi (Matthieu 15:1-9). Sa seule arme est l'épée de l'Esprit qui est la Parole de Dieu. En citant l'Ancien Testament, il lui attribue une autorité divine qui met fin à toute discussion et devant laquelle Satan lui-même doit s'incliner. Son argument est toujours : "Il est écrit". Il suffit qu'il en soit ainsi pour qu'un problème soit résolu. Les témoignages du Christ que nous venons de citer sont tellement clairs qu'on est obligé de se rendre à l'évidence. Dans tous ces textes où il se réfère à l'Ancien Testament, il confesse son inspiration plénière et totale.

L'Ancien Testament est à ce point revêtu d'autorité divine que quiconque en supprimera le moindre commandement sera appelé le plus petit dans le Royaume des cieux (Matthieu 5:19). Pas un seul iota, c'est-à-dire pas la plus petite lettre ne disparaîtra de la loi, jusqu'à ce que tout soit arrivé (Matthieu 5:18). S'il en est ainsi, c'est que l'Ancien Testament est revêtu d'autorité divine jusque dans ses moindres expressions.

 

3) Le témoignage que le Christ rend au Nouveau Testament :

Ce qui est vrai de la promesse l'est nécessairement aussi de l'accomplissement. Si le Saint-Esprit a inspiré les prophètes, à combien plus forte raison a-t-il inspiré les apôtres sur qui il fut répandu avec abondance lors de la Pentecôte.

Jésus-Christ, étant Fils de Dieu, n'avait pas besoin d'inspiration pour annoncer la Parole de Dieu. Cependant, il n'a pas écrit. Son enseignement se serait perdu à jamais ou aurait été falsifié par les hommes s'il nous avait été transmis par la seule tradition orale. Il a donc non seulement choisi des témoins oculaires, des hommes qui ont vu tout ce qu'il a fait et entendu tout ce qu'il a enseigné, mais leur a envoyé son Saint- Esprit qui les a inspirés, de sorte que ce qu'ils ont prêché et écrit est Parole de Dieu.

"Je vous dis ces choses, pendant que je demeure avec vous. Mais le Consolateur, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit» (Jean 14:25.26).

"Quand le Consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. Car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi" (Jean 16:13.14).

"Quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz. Ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même. Car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous" (Matthieu 10:19.20).

Cette promesse s'accomplit à la Pentecôte :

"Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer" (Actes 2:4).

Ce qui fut vrai à la Pentecôte et qui se manifesta par le miracle du parler en langues, le fut pendant tout le ministère des apôtres : ils parlaient par le Saint-Esprit qui leur "donnait de s'exprimer". Ils furent inspirés de la même façon que les prophètes dont l'Ecriture dit :

"L'Eternel étendit sa main et toucha ma bouche, et l'Eternel dit: Voici, je mets mes paroles dans ta bouche" (Jérémie 1:9).

"Sa parole est sur ma langue" (2 Samuel 23:2).

"Que ma langue soit comme la plume d'un habile écrivain" (Psaume 45:2).

Cette vérité est exprimée de façon particulière dans les visions d'Ezéchiel et de Jean, comme on peut le constater en comparant les deux textes suivants :

"Il me dit: Fils de l'homme, mange ce que tu trouves, mange ce rouleau et va, parle à la maison d'Israël! J'ouvris la bouche et il me fit manger ce rouleau. Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel" (Ezéchiel 3:1-3). "La voix que j'ai entendue du ciel me parla de nouveau et dit: Va, prends le petit livre dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre... Je pris le petit livre de la main de l'ange et l'avalai. Il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l'eus avalé, mes entrailles furent remplies d'amertume. Puis on me dit: Il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues et de rois" (Apocalypse 10:9-11).

 

4) Le témoignage des apôtres :

Les apôtres adoptèrent à l'égard de l'Ancien Testament la même attitude que Jésus-Christ. Il était pour eux Parole de Dieu, source et norme de doctrine. C'est sur lui qu'ils fondent leur enseignement, démontrent qu'il est conforme à ce que Dieu a révélé aux prophètes, et en particulier qu'en Jésus se sont accomplies les choses que Dieu avait prédites par eux 15.

L'Ancien Testament est le fondement de leur message, l'endroit où ils vont le puiser 16. L'Ecriture doit s'accomplir pour les apôtres (Actes 1:16; 2:14-17.27; 13:32-37) comme pour le Christ (Matthieu 26:54; Luc 22:37; 24:44).

Dieu et l'Ecriture sont des sujets interchangeables. Les apôtres attribuent à l'Ecriture des paroles prononcées par Dieu :

"Que dit l'Ecriture? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice" (Romains 4:3).

"L'Ecriture dit à Pharaon: Je t'ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance" (Romains 9:17).

"L'Ecriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham: Toutes les nations seront bénies en toi" (Galates 3:8).

"Que dit l'Ecriture? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre" (Galates 4:30).

Nous assistons dans ces textes à une véritable personnification de l'Ecriture. De plus, "Dieu dit" et "l'Ecriture dit" sont des termes interchangeables. "Dieu dit" = "L'Ecriture dit", et inversement. C'est que l'Ecriture est Parole de Dieu au sens le plus entier du mot. En fait, l'Ecriture ne parla pas à Abraham et à Pharaon, bien que Gal 3:8 et Rom 9:17 l'affirment, mais c'est Dieu en personne qui leur adressa la parole.

Dans Hébreux 1:1, nous avons toute une chaîne de citations de l'Ancien Testament, toutes introduites par l'expression "Dieu dit" ou "Il dit". Certaines de ces phrases furent effectivement prononcées par Dieu (Hébreux 1:5.13); d'autres sont de simples textes tirés de l'Ancien Testament attribués à Dieu, car il les a inspirés à ses auteurs. (Hé breux 1:6.7.8.10). On le voit, Hébreux 1 attribue indifféremment à Dieu des phrases qu'il a prononcées et des phrases qu'il n'a pas prononcées, mais qui sont phrases de Dieu parce qu'elles figurent dans l'Ecriture qui est Parole de Dieu. On observe le même phénomène dans Romains 15:9-12, où nous avons trois citations introduites successivement par les formules : "Il est écrit", "Il (c'est-à-dire Dieu) dit" et "Esaïe dit". Dans le deuxième cas, ce n'est pas Dieu qui parle dans la citation, et dans le troisième cas Paul attribue à Esaïe une phrase prononcée par Dieu.

Les apôtres confessent aussi l'origine divine des textes de l'Ancien Testament, en les appelant "oracles de Dieu" ou "oracles vivants" (Romains 3:2; Hébreux 5:12; Actes 7:38).

A cet ensemble de témoignages il faut ajouter les textes suivants qui sont particulièrement importants parce qu'il y est question de l'inspiration des Ecritures :

"Toi, demeure dans les choses que tu as apprises et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises. Dès ton enfance tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ. Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre" (2 Timothée 3:14-17).

"Nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles" (1 Corinthiens 2:12.13).

"Nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se lève dans vos coeurs, sachant d'abord vous-mêmes qu'aucune prophétie ne peut être l'objet d'une interprétation particulière, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'aucune prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu" (2 Pierre 1:19-21).

"Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations. Ils voulaient sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Evangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards" (1 Pierre 1:10-12).

Voici encore quelques autres textes instructifs :

"Hommes frères, il fallait que s'accomplît ce que le Saint-Esprit, dans l'Ecriture, a annoncé d'avance par la bouche de David au sujet de Judas" (Actes 1:16).

"C'est avec raison que le Saint-Esprit, parlant à vos pères par le prophète Esaïe, a dit : Va vers ce peuple..." (Actes 28:25).

"Les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il ne dit pas : et aux postérités, comme s'il s'agissait de plusieurs, mais en tant qu'il s'agit d'une seule: et à ta postérité, c'est-à-dire à Christ" (Galates 3:16).

"C'est pourquoi il dit : Etant monté en haut, il a emmené des captifs et il a fait des dons aux hommes" (Ephésiens 4:8).

"L'Esprit dit expressément que dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi" (1 Timothée 4:1).

"A plusieurs reprises et de bien des façons, après avoir autrefois parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils" (Hébreux 1:1.2).

"Comment échapperons-nous, en négligeant un si grand salut qui, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu" (Hébreux 2:3).

"C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs" (Hébreux 3:7).

"Dieu fixe de nouveau un jour - aujourd'hui -, en disant dans David bien longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs" (Hébreux 4:7).

"C'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël : Voici les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d'Israël une alliance nouvelle... En disant: une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne" (Hébreux 8:8.13).

"C'est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi, car, après avoir dit: Voici l'alliance que je ferai avec eux..., il ajoute : Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités" (Hébreux 10:15.17).

"Ainsi nous a-t-il appelés, non seulement d'entre les Juifs, mais encore d'entre les païens, selon qu'il le dit dans Osée : ..." (Romains 9:25).

"Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et racheté son peuple et nous a suscité un puissant Sauveur dans la maison de David son serviteur, comme il l'avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens" (Luc 1:69.70).

"Dieu a accompli de la sorte ce qu'il avait annoncé d'avance par la bouche de tous les prophètes, que son Christ devait souffrir" (Actes 3:18).

"L'Ecriture dit: Tu ne muselleras point le boeuf quand il foule le grain. Et l'ouvrier mérite son salaire" (1 Timothée 5:18).

A noter que dans ce dernier texte, l'apôtre cite un commandement de l'Ancien Testament (Deutéronome 25:4) et une parole du Christ (Luc 10:7). Les deux sont, selon Paul, tirés de "l'Ecriture" et constituent de ce fait une norme qui justifie l'exhortation donnée dans le verset précédent et met fin à toute contestation. L'Evangile de Luc fait donc partie de cette Ecriture dont 2 Timothée 3:16 dit qu'elle est inspirée de Dieu. Et ceci est vrai de tous les livres qui sont venus s'ajouter au canon de l'Ancien Testament pour constituer le Nouveau Testament. L'apôtre Pierre ne fait pas autre chose, quand, ayant affirmé que les prophètes ont parlé de la part de Dieu (2 Pierre 1:21), il range les épîtres de Paul parmi les "autres écrits" (2 Pierre 3:16) précisant qu'il les a écrites selon la sagesse qui lui avait été donnée (2 Pierre 3:15). Pour les apôtres, l'Ecriture était un ensemble de livres donnés par Dieu à son peuple, une collection d'écrits qui augmentait au fur et à mesure qu'il plaisait au Saint-Esprit d'enrichir le trésor de révélations confié à l'Eglise. Tout ce qui fait partie de l'Ecriture est divinement inspiré. Inversement, tout ce qui est divinement inspiré fait partie de l'Ecriture.

 

5) Résumé :

L'Ecriture Sainte est inspirée de Dieu. Cette inspiration divine est telle qu'elle EST Parole de Dieu. C'est ce qu'attestent explicitement le Christ et les apôtres chaque fois qu'ils citent l'Ancien Testament. Et ce qui est vrai de l'Ancien Testament l'est également du Nouveau. Les apôtres ont reçu le don de l'inspiration de la même façon que les prophètes. Le Saint-Esprit a parlé par les uns et les autres d'une façon unique en son genre.

Quelques textes parmi d'autres qui l'affirment clairement :

"L'Esprit de l'Eternel a parlé par ma bouche et sa Parole est sur mes lèvres" (2 Samuel 23:2).

"La parole fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel, en ces mots : Place-toi à la porte du temple de l'Eternel et là, prononce à haute voix cette parole: Ecoutez ce que dit l'Eternel, vous tous, hommes de Juda, qui entrez par cette porte pour vous prosterner devant l'Eternel. Ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël..." (Jérémie 7:1-3).

"Prends un livre et tu y écriras toutes les paroles que je t'ai dites sur Israël et sur Juda et sur toutes les nations... Prends un autre livre et tu y écriras toutes les paroles qui étaient dans le premier livre qu'a brûlé Jojakim, roi de Juda" (Jérémie 36:2.28).

"Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète, disant..." (Matthieu 1:22).

"Ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même, car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous" (Matthieu 10:19).

"Il fallait que s'accomplît ce que le Saint-Esprit dans l'Ecriture avait annoncé d'avance par la bouche de David, au sujet de Judas" (Actes 1:16).

"Nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu'en recevant la Parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la Parole de Dieu qui agit en vous qui croyez" (1 Thessaloniciens 2:13).

Dans 2 Thessaloniciens 2:15, la phrase : "Retenez les instructions que vous avez reçues, soit par notre parole, soit par notre lettre" précise que ce qui est vrai de la prédication des apôtres l'est aussi de leurs écrits.

"Les prophètes qui ont prophétisé touchant la grâce que vous était réservée ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux seulement, mais pour vous qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Evangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards" (1 Pierre 1:10-12).

Les prophètes ont de la sorte prédit la venue, le ministère rédempteur et le règne du Christ. Les apôtres, témoins oculaires de ce Christ, attestent qu'il est bien venu accomplir ces prédictions. Les uns et les autres ont rendu leur témoignage avec l'autorité divine que leur conférait le Saint-Esprit parlant en eux. Ainsi donc, l'Eglise chrétienne est édifiée sur le fondement des apôtres et des prophètes dont Christ est la pierre angulaire (Ephésiens 2:20).

Selon le témoignage de la Bible, l'inspiration des prophètes et des apôtres ne peut être conçue que comme plénière et entière. Parfois on parle d'inspiration verbale, ce qui signifie que le Saint- Esprit leur a communiqué ce qu'ils devaient dire et les mots avec lesquels ils devaient le faire. Si les apôtres savent que Dieu s'est servi d'hommes pour se révéler, ils ne morcellent pas l'Ancien Testament, attribuant tel texte à Dieu et tel autre à un homme. Ils ne procèdent à aucune dissection, mais tout l'Ancien Testament est pour eux Parole de Dieu révélée par des hommes choisis par lui. Sans doute reconnaissent-ils le côté ou l'aspect humain de l'Ecriture, mais ils n'y distinguent pas entre des textes qui seraient divins et d'autres qui seraient seulement humains. Nous avons vu que lorsqu'ils citent des passages de l'Ancien Testament, ils les attribuent indifféremment à Dieu ou au Saint-Esprit et aux prophètes, parfois aux deux, précisant que "Dieu a dit par..." 17.

Partout où ils citent l'Ecriture, le Christ et ses apôtres le font en se référant à une autorité souveraine dont le jugement est sans appel et n'admet aucune contestation. Et cela concerne tout l'Ancien Testament et tout ce qui est enseigné par lui, qu'il s'agisse d'affirmations fondamentales, de quelque détail n'ayant pas en lui-même beaucoup d'importance, et des mots mêmes utilisés par ses auteurs. Il ne fait donc aucun doute que la doctrine de l'inspiration plénière de l'Ecriture que nous allons exposer dans le chapitre suivant est celle du Christ et des apôtres eux-mêmes, et qu'en l'abandonnant, on tourne le dos non pas à une théorie inventée par les théologiens, mais à une affirmation claire et nette de l'Ecriture elle-même. Même des théologiens libéraux qui ne croient pas cela sont obligés de le reconnaître.


 

Notes:

5 Littéralement: "La parole de l'Eternel fut adressée par la main d'Aggée".

6 Littéralement: "La parole de l'Eternel fut adressée par la main d'Aggée".

7 Littéralement: "La parole de l'Eternel fut vers Aggée".

8 Littéralement: "Oracle, parole de l'Eternel à Israël par la main d' Aggée".

9 Littéralement: "Vision qu'Esaïe vit sur...".

10 Littéralement: "parole que vit". Cf. encore Ezéchiel 12:27; 13:16.

11 Matthieu 26:54; Marc 9:12.13; 14:49; Luc 22:37; 24:44; Jean 12:14; 13:18.

12 Matthieu 26: 31; Marc 14:27; Luc 20:17; Jean 17:12.

13 C'est une affirmation de l'historicité du récit de la chute en Genèse 3.

14 C'est une affirmation de l'historicité du récit de Jonas.

15 Cf. par exemple Marc 1:2; 1 Corinthiens 15:3.4; Actes 8:35; 17:3; 26:22; Romains 1:17; 3:4.10; 4:17; 11:26; 14:11; 1 Corinthiens 1:19; 2:9; 3:19; 15:45; Galates 3:10.13; 4:22.27).

16 Actes 17:2; 18:24.28; 23:5; 1 Pierre 1:16; Jacques 2:8; Romains 2:26; 8:36; 9:33; 11:8; 12:19; 15:9.21; 2 Cor 4:13.

17 Marc 12:36; Actes 1:16; 4:25; Matthieu 2:5; 13:35.

 


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18-février-2001, Rev. David Milette.