Fête de la Toussaint, le 1er novembre

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La Toussaint

« Ils se tiennent debout devant le Trône et devant l’Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main. » (Ap 7, 9.)

La liturgie céleste, qui nous est présentée dans ce passage de l’Apocalypse, nous dit quelque chose de notre union, par la liturgie que nous célébrons, à la liturgie céleste. Chaque fois que nous nous rassemblons en Église pour célébrer les saints Mystères du Salut, donnés par notre Dieu en son Fils Jésus-Christ, nous sommes unis à la liturgie céleste qui se célèbre devant le trône de Dieu et devant l’Agneau. Nous sommes ainsi dans chaque liturgie unis à ceux que nous appelons les morts, mais qui sont vivants de la vie même de Dieu après être passés par la mort.

Une liturgie céleste qui invite tous les hommes à accueillir le salut que Dieu a accompli pour eux. Il y a, nous dit saint Jean, « une foule immense que nul ne peut dénombrer. » (Ap 7, 9.) Le chiffre de 144000, qui est énoncé, n’est pas une comptabilité de ceux qui seraient sauvés ; ce chiffre est éminemment symbolique : 12 x 12 : le nombre des 12 tribus, au carré. Puis 10 x 10 x 10 : pour signifier la surabondance… L’apôtre Jean qui parle des 144000, ajoute très rapidement : « une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. » (Ap 7, 9.) Le dessein d’amour de notre Dieu, qui s’est exprimé par la Création, qui s’est manifesté plus encore par l’Incarnation Rédemptrice de son Fils, est de nous sauver tous et chacun, de nous faire participer à cette vie divine qui passe du Père au Fils, du Fils au Père dans le dynamisme incessant de l’Esprit. C’est à cette vie là qu’il veut que nous communiions pour notre bonheur.

« Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. » (Ap 7, 14.) Nous aussi, frères et sœurs, nous avons lavé notre vêtement ; nous l’avons purifié dans le sang de l’Agneau, au jour de notre saint baptême. Au jour de ce baptême nous avons été plongés dans la grande épreuve, dans le Mystère Pascal du Christ. Nous avons été, par le baptême, plongés dans sa mort pour avoir part à sa Résurrection. Par la grâce seule, au jour de notre baptême, nous avons été purifiés du péché et nous sommes alors nés à la vie d’enfant de Dieu. En vertu de ce baptême, saint Paul appelle les chrétiens : les “saints”. (Cf. Rm 1, 7 ; Col 1, 2 ; Eph 1, 1.) Par le foi seule, nous sommes, chacun et chacune, non seulement des enfants de Dieu mais des “saints” qui accueillent cette vie divine en nous, étants sanctifiés par le sang de l’Agneau.

Le point d’arrivée, nous l’avons dans la deuxième lecture : « Lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I Jn 3, 2.) La grâce de notre baptême se déploit en nous de manière à ce que nous puissions dire avec saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20.) L’apôtre Jean, dans la seconde lecture, nous invite à contempler la grandeur de cet amour dont le Père nous a comblés en voulant que nous soyons appelés ses fils dans son Fils unique. « Nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît encore pleinement. » (I Jn 3, 2.)

« Nous lui serons rendus semblables quand nous le verrons tel qu’il est. Et tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur. » autrement dit, saint! (I Jn 3, 3.)

Déjà, nous voyons le Christ Jésus. Nous le voyons, voilé sous le pain et le vin de la communion ; Nous le voyons, voilé sous la Parole proclamée en Église ; Nous le voyons, voilé dans l’assemblée des chrétiens qui est le Corps du Christ ; Mais nous avons cette espérance qu’un jour nous le verrons face et face et qu’alors nous lui serons rendu semblable.

Du jour de notre baptême au jour de ce face à face,  se déploit notre vie chrétienne, s’actualise pour nous la sainteté que Dieu nous donne au jour du baptême.  Le psaume 118 commence par une béatitude redoublée : « Heureux les hommes intègres en leurs voies, qui marchent suivant la loi du Seigneur. Heureux ceux qui gardent ses exigences, ils le cherchent de tout cœur. » (Ps 118, 1-2.)

Célébrons notre sainteté, c’est-à-dire non pas des personnes parfaites, mais des personnes qui, par la foi, accueillent la vie que Dieu le Père nous donne par le pardon gagné sur la croix par son Fils.

Aujourd’hui en cette fête de la Toussaint,  célébrons  qui nous sommes en Jésus-Christ; ceux et celles pour qui l’Agneau de Dieu a versé son sang, afin de nous laver, nous purifier de notre péché.  Célébrez-le vous les saints de Dieu ! vous avec qui les anges, les archanges et tous les saints chantent Hosanna, hosanna, hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur Gloire à Dieu au plus haut des cieux!

Amen.

 

  • Lectures bibliques pour la Toussaint: Ap 7, (2-8) 9-7; Ps 149; 1 Jn 3, 1-3; Mt 5, 1-12
  • Un cantique pour la fête dans le recueil Liturgies et Cantiques Luthériens (LCL):  574 Pour tous les saints