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L'AVEUGLE DE JERICHO: Marc 10:46-53

Nous sommes à Jéricho, sur le chemin qui mène Jésus pour la dernière fois à Jérusalem où il va mourir. L'épisode se trouve dans les trois évangiles (Matthieu 20:29-34;; Marc 10:46-53; Luc 18:35-43). A noter que Matthieu, qui des trois évangélistes fut le seul témoin oculaire de la scène, à la différence de Marc et de Luc, parle de deux aveugles. Ils devaient être deux, mais le deuxième ayant joué un rôle effacé par rapport à son compagnon, n'a pas retenu l'attention de tous les narrateurs. Marc indique le nom de l'aveugle, Bartimée, nom araméen qui signifie "fils de Timée".

Fils de David, Jésus:

Une foule bruyante passait sur la route au bord de laquelle Bartimée mendiait. Il se demandait ce que c'était. On lui répondit que c'était Jésus de Nazareth qui accompagnait Zachée (Luc) et rentrait dans Jéricho. Le complément "de Nazareth" le distinguait des nombreux autres Jésus vivant à la même époque.

Bartimée sait qui c'est. L'heure a sonné pour lui. L'occasion est unique. "Jésus" signifie "Yahvé sauve". C'est le nom que l'ange donna à Jésus, car il est venu dans le monde pour sauver les hommes (Matthieu 2:21; Luc 12:11). "Fils de David!" est un titre éminemment messianique et bien à sa place à ce moment de la carrière de Jésus. Il rappelle qu'il est issu de la dynastie de David, le successeur que Dieu avait promis au grand roi d'Israël (2 Samuel 7:12-16; Romains 1:3). Maintenant qu'il va mourir, que son ministère de prophète est achevé, il l'accepte sans hésitation. Peu lui importe qu'on le crie dans les rues. Il ne craint plus les fausses conceptions messianiques de ses compatriotes. Lui-même n'a employé ce titre qu'une fois, dans son dialogue avec la Samaritaine (Jean 4:26à), lui préférant de loin celui de "Fils de l'homme". Mais il faut maintenant que tout Israël sache que celui qui va mourir crucifié est le Messie promis, que la mort fait partie de sa mission et en est l'élément essentiel. Cf. Psaume 22; Esaïe 53.

Aie pitié de moi!

L'aveugle ne sollicite pas simplement de la miséricorde, mais en souhaite la démonstration concrète. En un mot, la guérison. Aveugle, il est réduit à la mendicité. Il ne voit pas, ne peut pas se lever seul, se frayer un passage dans la foule et chercher Jésus. Il ne peut que crier, hurler toujours plus fort, dans l'espoir que Jésus l'entendra. A tel point qu'il agace les passants qui veulent le réduire au silence. Mais rien n'y fait.

Jésus s'arrêta:

Le Seigneur a entendu ces cris de détresse. Il ne peut pas faire la sourde oreille et continuer son chemin. Ce n'est pas son genre. Voilà un malheureux qui a besoin de lui. Il s'arrête donc et demande qu'on le lui amène. Voyant cela, la foule encourage l'aveugle. On notera les détails graphiques de la scène (V.50). Marc est un expert de la narration vivante. L'aveugle se défait de sa tunique qui le gêne et lui ferait perdre du temps. Il est pressé. Il ne faut pas qu'il rate l'occasion, car elle est unique. Le voilà devant le Christ, silencieux, qui lui demande ce qu'il lui veut.

Rabbouni..., que je recouvre la vue!

"Rabbouni": moins couramment employé que le simple "rabbi", mais tellement plus fort que lui. Cf. Jean 20:16. La terminaison "i" exprimait à l'origine la possession ("mon maître"), mais avait fini par perdre ce sens, tout comme l'ancien possessif dans "monsieur" ou "madame". Pour Bartimée en tout cas, Jésus n'est pas un rabbi parmi tant d'autres, mais "mon Maître", le Maître par excellence. Et l'aveugle d'exposer sa demande. Il n'a qu'un désir, voyons! Recouvrer la vue. Comme si Jésus ne le savait pas... Encore veut-il que l'aveugle le lui dise. "Demandez, et l'on vous donnera. Cherchez, et vous trouverez. Frappez, et l'on vous ouvrira!" Il lui donne au passage une leçon de foi.

Va, ta foi t'a sauvé:

La foi ici précède le miracle. Et l'obtient! La foi l'avait fait crier, et donc rencontrer Jésus. Puis celui-ci lui avait demandé ce qu'il attendait de lui. Bartimée le lui dit: la guérison. Il l'obtint. Par la foi. On obtient toujours du Christ ce qu'on lui demande avec foi, du moins quand cela est conforme à sa volonté.

Encore une fois, la guérison fut instantanée et complète, et l'aveugle put suivre Jésus dans le cortège de ceux qui l'accompagnaient. Luc précise qu'il glorifia Dieu avec la foule. C'est ce que Jésus recherchait, la gloire de son Père (Jean 17:1.4). Tout ce qu'il faisait, il le faisait en tant qu'Envoyé de Dieu. Tout son ministère de Messie/Sauveur devait rendre gloire à Dieu, à son pouvoir, sa bonté et sa fidélité ineffables.

 

Thèmes de réflexion:

 

Questions de révision et exercices:

 


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(A noter: les quelques images insérés au texte de ce document n'y figurent pas dans l'orginal, mais ont été ajoutés au moment de la préparation de la version en-ligne.  Ils sont tous dans le domaine public, par Julius V. H. SCHNORR von CAROLSFELD, du livre: "Das Buch der Bucher in Bildern." publié par Georg Wigand, Liepzig: 1908.)

 

 

16-Septembre-2002, Rev. David Milette.