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LE FILS DE LA VEUVE DE NAIN: Luc 7:11-17

Le Fils de la Veuve de Nain, par Julius V. H. SCHNORR von
CAROLSFELD.  'Das Buch der Bšcher in Bildern.' publié par Georg Wigand, Liepzig: 1908

Ce récit est propre à Luc. Emouvant, il révèle toute la tendresse de Jésus et la toute-puissance avec laquelle il sait mettre fin aux détresses humaines. Luc est le seul à raconter cet épisode. Cela n'a rien d'insolite. Jésus-Christ a même fait de nombreux prodiges relatés par aucun évangéliste (Luc 13:10; Jean 20:30). Ceux-ci ont sélectionné les miracles les plus aptes à servir la catéchèse et l'évangélisation. Dix guérisons de lépreux n'apportent pas plus à la foi qu'une seule.

La scène se passe à Naïn, un bourg que les auteurs anciens (Eusèbe, Jérôme) situaient à 12 km au sud- ouest de Capernam, près des sources du Kison, localité appelée de nos jours en-Nasira.

On portait en terre un mort, fils unique de sa mère:

Terrible détresse. Cette femme n'a plus de mari; son soutien moral et financier est un fils unique qui vient de mourir. Elle est désormais réduite à la solitude et la pauvreté. La mort d'un être humain est en soi un drame. Le fait qu'il s'agisse d'un fils unique et que sa mère soit une veuve rend le drame encore plus grand. Elle avait déjà conduit au cimetière un être chéri, son mari. Elle refait maintenant le même chemin, cette fois-ci pour son fils. D'où la grande foule de voisins et d'amis. Autant de gens impuissants, capables tout juste de pleurer avec elle et de bredouiller quelques paroles de condoléances, mais incapables de lui rendre le seul être qu'elle avait encore dans ce monde.

Emu de compassion pour elle, il lui dit: Ne pleure pas!

Deux cortèges se croisent à l'entrée du village: le Prince de la vie rencontre la mort emportant une victime impuissante. A noter que le texte appelle Jésus "le Seigneur", ce qui n'arrive que très rarement avant la résurrection du Christ, mais qui devient la règle après. Le mot est dans les épîtres des apôtres et sur les lèvres des chrétiens le titre le plus couramment attribué à Jésus-Christ ressuscité et assis à la droite du Père. Aux oreilles des Juifs il affirmait sa divinité, car "kurios" (Seigneur) rendait dans la traduction grecque de l'Ancien Testament le titre divin "Yahvé".

Une fois de plus, Jésus a pitié de la souffrance humaine. Marchant à la tête du groupe des disciples, il s'arrête devant la veuve à la tête du cortège funèbre. Il sait à qui il a affaire, sans qu'il ait à s'informer. D'une part il voit une femme seule, sans mari ni autres enfants. D'autre part, il a cette perception surnaturelle, divine des réalités qui le renseignait toujours sur ce qu'il devait savoir pour accomplir sa mission. "Ne pleure pas!" Littéralement: "Cesse de pleurer!" L'ordre contient une promesse extraordinaire. Il signifie non pas: "Tes pleurs ne servent à rien et ne ressusciteront pas ton fils", mais: "Tes pleurs n'ont plus de raison d'être, je vais te le rendre". Quand Jésus donne des ordres, il donne aussi les moyens de lui obéir.

Jeune homme, je te le dis, lève-toi!

Jésus s'approche et touche le cercueil. Les porteurs s'arrêtent aussitôt. Il touche ce que nos Bibles appellent un cercueil, mais qui n'était en fait qu'un brancard sur lequel on portait le mort. Les juifs en effet n'utilisaient pas de cercueils, car ils n'inhumaient pas leurs morts dans la terre, mais les déposaient dans des chambres funéraires taillées dans le roc. Cf. la tombe de Lazare, les tombes où erraient les démoniaques de Matthieu 8:28, et celle dans laquelle on coucha le Christ.

Puis Jésus parle au jeune homme comme si celui-ci pouvait l'entendre. Ses paroles lui donnent en fait le pouvoir d'entendre et de faire ce qu'il a dit. Il revient à la vie, se lève et se met à parler. Par sa simple volonté, Jésus rappelle un mort à la vie. Les apôtres agissaient au nom du Seigneur, que cela soit dit explicitement (Actes 3:6) ou non. Jésus, quant à lui, agit en son propre pouvoir. Il parle au mort comme s'il dormait (Luc 8:52). Pour lui, ressusciter un mort n'est pas plus difficile que réveiller un dormeur. Et le mort se lève, comme s'il n'avait fait que dormir. Il bouge et parle, preuve qu'il est en vie. Alors le Christ le rend à sa mère. Le grec dit qu'il le lui donna. C'était le plus grand cadeau qu'il pouvait lui faire.

Tous furent saisis de crainte:

Il y avait de quoi: voir un mort qu'on s'apprêtait à porter en terre revenir à la vie à la suite d'une simple parole! Imaginons la scène dans un convoi funèbre d'aujourd'hui, aux portes d'un cimetière. Jésus arrache une proie à la mort, alors que personne ne s'attendait à cela.

Ils glorifiaient Dieu:

La peur se transforme bien vite en louange. On glorifie Dieu. Grâce à Jésus, venu dans le monde précisément pour cela (Jean 17:1.4). Les témoins de la scène l'appellent un "grand prophète". Pour eux, il est cela, un prophète semblable à ceux des temps jadis, et rien que cela. Un envoyé de Dieu, agissant au nom de Yahvé, et non le Messie revêtu de la toute-puissance divine. Ils saluent en lui quelqu'un par qui "Dieu a visité son peuple", peut-être le grand prophète dont les juifs de l'époque attendaient la venue et qui serait chargé de préparer le chemin du Messie. Ils n'avaient pas compris que Jean-Baptiste avait été ce prophète-là et que le Messie promis était là, en la personne de Jésus de Nazareth.

Naïn n'était qu'un petit bourg dont la Bible ne parle pas par ailleurs. Mais de Naïn la nouvelle se répandit dans toute la Judée et tout le pays d'alentour (V.17). Tels des cercles concentriques s'éloignant de plus en plus de leur centre, le récit de ce prodige se répandit, parcourant un kilomètre après l'autre. De la Galilée il passa en Judée. De la Judée il parvint aux frontières de la Palestine. Cette constatation sert de transition au V.18: la nouvelle parvint jusqu'aux oreilles de Jean-Baptiste en prison. Il lui enverra une délégation pour lui demander s'il est bien le Messie.

 

Thèmes de réflexion:

 

Questions de révision et exercices:

 


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(A noter: les quelques images insérés au texte de ce document n'y figurent pas dans l'orginal, mais ont été ajoutés au moment de la préparation de la version en-ligne.  Ils sont tous dans le domaine public, par Julius V. H. SCHNORR von CAROLSFELD, du livre: "Das Buch der Bucher in Bildern." publié par Georg Wigand, Liepzig: 1908.)

 

 

16-Septembre-2002, Rev. David Milette.