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CHAPITRE 4: LA PALESTINE AU TEMPS DU CHRIST ET DES APOTRES (4 av. J.-C. - 70 apr. J.-C.)

Les successeurs d'Hérode le Grand:

Selon Josèphe, l'historien juif de l'époque, Hérode le Grand donna à Archéla《 le titre d'ethnarque et la moitié de son royaume, soit la Judée, l'Idumée et la Samarie. L'autre moitié fut partagée entre ses deux autres fils, qui furent nommés tétrarques: Hérode Antipas reçut la Galilée et la Pérée et Philippe la contrée à l'est de la Galilée englobant la Batanée, l'Auranitide, la Trachonite, Panéas et la Gaulanitide. Trois autres fils d'Hérode avaient été exécutés en raison de leurs ambitions politiques. Quant aux plus jeunes, ils n'entraient pas en ligne de compte pour la succession.

Quant à Varus (6-3 av. J.-C.), il était le gouverneur romain de la Syrie quand mourut Hérode. Il eut à réprimer une révolte, lorsque le procurateur romain par intérim à Jérusalem chercha à confisquer les biens d'Hérode. Un certain Judas, fils d'Ezéchias, déclara être le Messie et prit la tête du mouvement, mobilisant des troupes en Judée, en Pérée et en Galilée. Varus vint en Judée avec ses troupes et écrasa la révolte, exécutant environ deux mille juifs. D'autres soulèvements populaires eurent lieu sous la direction des zélotes en l'an 6 av. J.-C., puis de 66 à 70 de notre ère.

Les fils d'Hérode désignés pour régner se rendirent à Rome pour obtenir l'approbation du gouvernement impérial. Malgré l'opposition d'une délégation de nobles juifs désireux de se débarrasser de la maison d'Hérode et de se placer directement sous l'autorité de l'empereur, ils l'obtinrent. On refusa cependant à Archéla《 le titre de roi et lui donna celui d'ethnarque, c'est-à-dire de responsable de toute une province. Antipas et Philippe furent nommés tétrarques, gouverneurs d'un "quart de région". Ils étaient de ce fait subordonnés à l'ethnarque. Ces termes étaient d'origine grecque, mais les Romains les avaient conservés pour désigner ceux qui gouvernaient les provinces de l'empire. Les proconsuls étaient les gouverneurs choisis par le sénat pour gérer les provinces en temps de paix, alors que les procurateurs étaient nommés par l'empereur pour gouverner les provinces à problèmes. Ils étaient directement responsables devant l'empereur et bénéficiaient de l'appui de l'armée.

Lorsque Joseph et Marie rentrèrent d'Egypte avec Jésus, ils s'installèrent en Galilée et non en Judée, car ils avaient appris qu'Archéla《 régnait sur cette région (Matthieu 2:22). L'ethnarque Archéla《 (4 av.-6 apr. J.-C.) régnait en fait sur deux pays bien différents: la Samarie dont la population était mixte depuis la déportation en Assyrie des habitants du l'ancien royaume du Nord, et que les juifs méprisaient pour cette raison, et la Judée qui entretenait des relations avec la Galilée et la Pérée, mais qui était géographiquement et politiquement séparée de ces deux provinces, puisqu'elles dépendaient d'Hérode Antipas.

Le règne d'Archéla《 fut marqué par l'opposition des sadducéens et des pharisiens qui revendiquaient plus de liberté que ne leur en octroyait le fils d'Hérode, lequel était en revanche soutenu par les hérodiens. Certains de ces derniers cependant lui préféraient son frère Antipas de Galilée. Archéla《 offensa les juifs en déposant des souverains sacrificateurs et fit beaucoup pour les irriter. Il épousa notamment la veuve de son demi-frère Alexandre qui avait été exécuté en 7 av. J.-C. Accusé devant l'empereur, il fut exilé à Vienne, en Gaule, et remplacé par un procurateur romain.

Le tétrarque Hérode Antipas (4 av.-39 apr. J.-C.) régnait sur la Galilée et la Pérée (Transjordanie du sud), deux régions séparées par la Samarie et la Décapole. Les deux pays avaient embrassé le judaïsme à la suite de la conversion des habitants et de la réinstallation de juifs en Galilée, sous le règne d'Aristobule I et d'Alexandre Jannée. Les ancêtres de Jésus faisaient partie de ces émigrés venus de Judée.

La Galilée était un pays prospère. Hérode Antipas y construisit une nouvelle capitale qu'il appela Tibériade en l'honneur de l'empereur régnant Tibère (14-37 apr. J.-C.). Mais les juifs refusèrent pendant un certain temps d'aller vivre à Tibériade, disant que la ville était impure, parce que construite sur un ancien cimetière (Nombres 19:16). Elle était habitée essentiellement par des Gentils d'origine araméenne. Mais l'opposition des juifs finit cependant par diminuer. On y construisit des synagogues. Tibériade devint même le centre du grand sanhédrin.

Les zélotes étaient très actifs en Galilée. Ils s'opposaient aux impôts et à la domination romaine. Pharisiens et scribes, par contre, y étaient moins nombreux qu'en Judée.

Antipas était un fervent helléniste. Mais il respectait la religion des juifs et régna en paix pendant une trentaine d'années, jusqu'à son mariage avec l'ambitieuse Hérodias, laquelle avait divorcé d'avec son premier mari, Hérode Philippe (Marc 6:17). Elle fut l'instigatrice de l'exécution de Jean-Baptiste. Petite-fille d'Hérode et de Mariamne I, elle avait hérité des ambitions politiques qui caractérisaient la famille. Elle était si avide de pouvoir qu'elle amena son mari à prétendre au poste de son frère Agrippa II, roi de la tétrarchie nouvellement indépendante de Philippe. L'empereur Caligula jugea qu'Antipas était trop ambitieux et l'exila en Gaule en 39. Agrippa I, petit-fils d'Hérode le Grand et de Mariamne I et frère d'Hérodias, fut nommé roi de la tétrarchie d'Antipas en l'an 40.

Le règne du tétrarque Philippe (4 av.-34 apr. J.-C.) dans la Transjordanie du nord fut caractérisé par la paix. On parlait dans son territoire l'araméen et le grec. Philippe construisit deux villes: Césarée de Philippe (sur le site de Panéas, siège favori de Pan, dieu grec et romain de la nature, et des déesses cananéennes de la fécondité). Il appela la ville Césarée en l'honneur de l'empereur de l'époque, Tibère. "Philippe" fut ajouté au nom de Césarée, pour la distinguer de la Césarée qu'Hérode le Grand avait bâtie sur la côté et pour honorer son architecte. C'est là que Jésus demanda à ses disciples qui il était et que Pierre fit sa célèbre confession (Matthieu 16:13-20). Philippe agrandit aussi Bethsaïda-Julias, à l'endroit où le Jourdain se jette dans la Mer de Galilée. La ville reçut son nom en l'honneur de Julia, fille de l'empereur.

Philippe épousa Salomé, la fille d'Hérodias dont la danse avait entraîné la mort de Jean-Baptiste. Quand il mourut en l'an 34, sa tétrarchie fut ajoutée à la province de Syrie et placée en 37 sous l'autorité d'Agrippa I.

La Judée sous les procurateurs romains:

Quand Archéla《 eut été exilé en Gaule, la Judée fut placée sous le contrôle direct de l'empereur et gouvernée par des procurateurs. Le pays devint une partie de la Syrie sous le légat syrien Quirinius (6-9 apr. J.-C.). Celui-ci organisa en l'an 6 un recensement pour les impôts en Judée et en Samarie. Ses réformes en matière fiscale poussèrent les pharisiens à encourager le mouvement nationaliste des zélotes.

Le procurateur avait pour mission de percevoir l'impôt pour l'empereur et de maintenir l'ordre. Il déléguait généralement la perception des impôts à des compagnies ou des particuliers qui travaillaient sous contrat. Ces collecteurs d'impôts pouvaient être des Romains ou des juifs qui collaboraient avec eux, d'où leur mauvaise réputation (Matthieu 5:46).

Le procurateur avait à sa disposition un groupe de soldats pour maintenir l'ordre et réprimer d'éventuels soulèvements. L'armée romaine était divisée en légions et en cohortes, mais aucune légion n'était cantonnée en Palestine. Chaque cohorte était placée sous le commandement d'un officier appelé tribun. Sous les ordres des tribuns il y avait les centurions ou centeniers. Une cohorte se tenait en permanence à Jérusalem, dans la forteresse de l'Acre. Chaque cohorte se composait de 500 fantassins et de 100 cavaliers. Une escorte de soldats accompagnait toujours le procurateur, quand il se rendait dans la ville. Lui et ses gardes du corps habitaient dans le palais construit par Hérode à qui on avait donné le nom romain de prétoire (Matthieu 27:27).

Le procurateur avait autorité sur les soldats romains, présidait le tribunal militaire et avait seul qualité pour faire exécuter les sentences de mort prononcées à l'encontre de civils (Jean 18:31). C'est la raison pour laquelle Jésus fut conduit devant Ponce Pilate et Paul mené devant Félix pour être jugé (Actes 23:24).

Du temps des procurateurs, les juifs avaient gardé une certaine autonomie. L'empereur respectait leur religion et leurs traditions. Il avait fait ôter l'effigie impériale qui se trouvait sur les étendards militaires de Palestine. Par ailleurs, les juifs étaient exemptés du culte impérial et du service militaire.

Pour les juifs, l'autorité suprême s'incarnait dans le sanhédrin dont l'origine remonte à l'époque d'Esdras et de Néhémie. Il était composé de soixante-dix ou soixante et onze anciens dont la majorité appartenait aux familles sacerdotales, et présidé par le souverain sacrificateur. Anne occupa le poste de 6 à 15 apr. J.-C. Sadducéen riche et favorable au gouvernement romain, il continua à dominer le conseil après sa destitution en 35. Il exerçait son influence par le truchement de son gendre Caïphe et, plus tard, de ses quatre fils qui occupèrent le poste. Caïphe fut souverain sacrificateur de 18 à 36, donc à l'époque du procès du Christ. Les Romains se réservaient le droit de nommer et de déposer les souverains sacrificateurs qui avaient pour autre fonction de veiller au culte et à l'observance des fêtes annuelles et de représenter les juifs devant le procurateur.

Le conseil se réunissait dans l'enceinte du temple, ce qui permettait d'y assister à tout juif désireux de mieux comprendre les détails compliqués de la loi juive. Lors d'un procès, les membres du sanhédrin revêtaient de longues robes et s'asseyaient en demi-cercle autour du souverain sacrificateur. Les plaignants et les défenseurs se tenaient debout devant le président. On faisait intervenir les témoins, écoutait les plaignants et la défense, puis le procès avait lieu à huis clos. Tous les membres du sanhédrin étaient appelés à voter à main levée.

Le sanhédrin avait à l'époque du Christ un consistoire formé du souverain sacrificateur, du capitaine des gardes du temple, de cinq prêtres et de trois ou quatre trésoriers. Il exerçait ses compétences dans les affaires religieuses. Mais puisque la Loi de Moïse touchait à tous les aspects de la vie, il gérait les affaires courantes de la société. Rares étaient les cas qui ne tombaient pas sous sa juridiction.

La garde du temple était composée de juifs faisant fonction de vigiles et contrôlant les mouvements populaires. Ils participèrent à l'arrestation de Jésus et montèrent la garde devant sa tombe (Jean 18:3; Matthieu 27:65).

En l'an 26, Ponce Pilate fut nommé procurateur de Judée. Son insistance sur la suprématie romaine fut à l'origine de bien des conflits. Les procurateurs dépendaient de leurs supérieurs pour leurs promotions. Ils devaient donc chercher à leur plaire, ce qui rendait très difficile une politique et une administration objectives. Ils nommaient et destituaient les souverains sacrificateurs selon leur humeur du moment, suscitant mécontentement et colère. Pour démontrer la suprématie romaine, Ponce Pilate eut la malencontreuse idée de faire défiler sa cohorte dans Jérusalem, pendant la nuit, en portant des étendards impériaux à l'effigie de l'empereur. Une autre fois, il prit de l'argent du temple pour financer un chantier. Mais il savait aussi, sous la pression du moment, céder aux juifs. Il le fit quand ceux-ci lui demandèrent de relâcher Barabbas et de crucifier Jésus. Cependant l'impopularité de Ponce Pilate devint telle que Vitellius, le nouveau légat de Syrie, le destitua. Le souverain sacrificateur fut également démis de ses fonctions et remplacé par Jonathan, un fils d'Anne.

C'est sans doute sous le sacerdoce de Jonathan, en 36, que le sanhédrin condamna Etienne à mort et l'exécuta, sans consulter les autorités romaines. Un an plus tard, Vitellius remplaça Jonathan par son frère Théophile (37-41 apr. J.-C.). L'empereur Tibère mourut en 37 et fut remplacé par Caligula, fervent helléniste qui plaça le gouvernement de la Judée sous l'autorité d'un procurateur impérial, Maurulus (37-41).

Hérode Agrippa I devint roi de la tétrarchie de Philippe en 37. La tétrarchie d'Antipas y fut ajoutée en 40. Il avait été éduqué à Rome, avec les fils de l'empereur, et sut dissuader Caligula d'ériger en 39 une statue de lui-même dans le temple de Jérusalem. Caligula fut assassiné en 41 et eut pour successeur Claude qui régna jusqu'en 51. Agrippa avait été son camarade de classe, aussi Claude lui confia-t-il le gouvernement de toute la Palestine qui fut sous son autorité de 41 jusqu'à sa mort en 44.

Agrippa I chercha à gagner l'estime des pharisiens en observant tous les rites du judaïsme. Pour leur plaire, il persécuta les chrétiens et fit tuer l'apôtre Jacques et emprisonner Pierre (Actes 12). Deux ans plus tard, il mourut (Actes 12:19-23).

Ce fut alors le retour des procurateurs. L'empereur Claude décida en effet de mettre un terme au royaume de Judée et de placer à nouveau la province sous contrôle romain. Il y adjoignit la Galilée et la Samarie et fit d'Agrippa II, fils d'Agrippa I, le chef des territoires avoisinants de 50 à 94. Drusille, troisième fille d'Agrippa I, épousa le procurateur Félix. Bérénice, première fille d'Agrippa I et veuve d'Hérode II, fut soupçonnée d'avoir des relations incestueuses avec son frère Agrippa II (Actes 25:13.23). Celui-ci étant conseiller romain pour les affaires juives, on lui demanda son avis dans le procès de Paul à Césarée (Actes 25:13-26:32).

Le premier procurateur que Claude chargea de gouverner la Palestine fut Cuspius Fadus (44-46). Un magicien nommé Theudas, voulant se faire passer pour le Messie, mena une révolte contre les Romains en 45. Il tenta en vain de partager les eaux du Jourdain en marchant sur Jérusalem et fut décapité par Fadus. Le procurateur suivant fut Tibère Alexandre (46-48), juif d'Alexandrie et neveu du philosophe Philon. Peu aimé des juifs, il fit exécuter plusieurs rebelles. Puis ce fut Ventidius Cumanus (48-52). Il dut faire face aux soulèvements des juifs qui suivirent leur expulsion de Rome en 50. Une guerre civile éclata par ailleurs entre les zélotes et les Samaritains.

Antoine Félix fut nommé procurateur en 52. Bien que déjà marié à une princesse romaine, descendante d'Antoine et de Cléopâtre, il épousa la belle princesse juive Drusille (Actes 24:24). Le fait qu'Agrippa II ait permis à sa soeur d'épouser un Romain incirconcis révèle l'intérêt qu'il portait à l'hellénisme et ses ambitions en matière de politique. Félix fit assassiner Jonathan, l'ancien souverain sacrificateur, et d'autres juifs. L'agitation nationaliste ne cessa d'augmenter, surtout quand Néron accéda au pouvoir (54-68).

L'apôtre Paul, emprisonné à Césarée, comparut devant Félix dont le mandat prit fin en 60, et devant son successeur Festus (60-62). Celui-ci fut remplacé par Albinus (62-64), puis par Florus (64-66), dernier procurateur de Judée.

Avec l'intensification du nationalisme juif et les agitations des zélotes, les chrétiens de Palestine commencèrent à émigrer de Jérusalem, ceci avant la révolte juive contre Rome (66-70). Beaucoup s'installèrent à Pella, sur le plateau transjordanien, à l'est du Jourdain. La plupart des communautés chrétiennes de Jérusalem, de Judée et de Galilée semblent s'être dispersées ailleurs en Orient. Il est probable que le fanatisme des zélotes les y ait contraintes, ce qui entraîna aussi le départ de Pierre pour Rome en 63. Paul et lui furent exécutés sans doute en 65, sous le règne de Néron, pendant les persécutions déclenchées par le grand incendie de Rome (64) dont on accusa les chrétiens.

Le patriotisme des zélotes parvint à son paroxysme en 66. Les deux derniers gouverneurs avaient appauvri la Palestine pour faire face aux dépenses de leur armée. La lutte culturelle entre Grecs et juifs à Césarée de Palestine déboucha sur des combats de rues. Le procurateur Florus avait réclamé dix-sept talents au trésor du temple, provoquant une manifestation antiromaine. Zélotes et patriotes de l'aristocratie dirigeaient la révolte.

Gallus, le légat syrien, se souleva contre Jérusalem en novembre 66, mais dut abandonner le siège du temple. Les rebelles juifs surprirent les légions romaines qui battaient en retraite, ce qui obligea le légat à réclamer l'aide de l'empereur. Au printemps 67, Vespasien vint avec 60.000 hommes. Les juifs rebelles se retranchèrent derrière leurs fortifications et lui résistèrent. Mais quelques mois plus tard, en automne 67, Vespasien avait pris le contrôle de la Galilée. Au printemps suivant, il vainquit la Pérée et le Judée. Les défaites des juifs étaient dues pour une large part aux luttes internes qui opposaient leurs différents partis.

L'armée romaine monta le siège de Jérusalem. L'assaut final fut entravé à deux reprises par des révoltes parmi les troupes dues à la mort de Néron et à l'accession au trône de Vespasien. Le nouvel empereur envoya son fils Titus parachever la défaite des juifs. Titus entama un nouveau siège en avril 70 et réussit à prendre le temple qui fut incendié, ainsi que la plus grande partie de la ville. Quand il retourna à Rome, il confia son rôle de commandant en chef à Vettenius Cerialis. Ce jour-là, la nation juive cessa d'être une entité politique. La Judée ne fut plus administrée par un procurateur placé sous l'autorité du gouverneur de la Syrie, mais gouvernée par un légat ayant rang de sénateur, directement responsable devant l'empereur. D'importantes troupes y tenaient garnison. C'étaient d'abord des détachements de la 10° légion (Fretensis), auxquels se joignirent entre 120 et 130 des éléments de la 6° (Ferrata). Le siège du gouvernement était à Césarée, devenue colonie romaine.

Les trois premiers légats furent Vettenius Cerialis, commandant de la 5° légion qui avait pris d'assaut Jérusalem, Lucius Bassus qui s'était emparé des forteresses d'Herodium et de Machaerus, et Flavius Silva qui prit Massada. Puis ce fut le tour de Lusius Quietus qui sut réduire une rébellion en Mésopotamie en 115, de Tineius Rufus, qui fut légat quand éclata la révolte de Bar-Kochba, et de Julius Severus qui l'écrasa en 135. Mais la liste des légats de la Palestine est incomplète. La province reçut par la suite le nom de Syria Palestina. Jérusalem était maintenant une ville païenne que les Romains détenaient envers et contre les juifs, ce qui suscita la révolte de Bar-Kochba (132-135 apr. J.-C.). La reconstruction, momentanément interrompue, fut achevée et la ville appelée Colonia Aelia Capitolina. Colonia, car c'était une colonie romaine. Aelia, en l'honneur de l'empereur Hadrien dont le prénom était Aelius. Et Capitolina, parce que la cité avait été dédiée à Jupiter Capitolin. Jérusalem avait joué le rôle que Dieu lui avait assigné. Il l'avait châtiée pour son incrédulité et n'avait plus à la préserver des vicissitudes de l'histoire.

 

Questions de révision et exercices:

 


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14-Septembre-2002, Rev. David Milette.