LES PARABOLES DU SEIGNEUR, par Dr. Wilbert Kreiss - index  LES PARABOLES DU SEIGNEUR, par Dr. Wilbert Kreiss - index


 

LE JUGE INIQUE: Luc 18:1-8

C'est une exhortation à la persévérance dans la prière, en toutes circonstances et plus particulièrement dans l'attente du retour du Christ (Luc 17:22-37; 18:8).

Il y avait dans une ville un juge:

On notera l'insistance avec laquelle est affirmée et expliquée l'injustice de ce juge par opposition à la justice de Dieu. Il se moquait de Dieu et des hommes. Non seulement il ne craignait pas Dieu, mais il n'avait d'égard pour personne. Un juge à la fois athée et injuste. Le mépris de Dieu entraîne souvent celui du prochain. Ce n'est pas toujours le cas, mais cela l'est souvent. Alors tant mieux si un pays a des juges qui, tout en ne craignant pas Dieu, s'efforcent de faire leur métier avec justice.

Le juge de notre parabole ne représente pas Dieu, il en est plutôt l'opposé. Le point de comparaison est le suivant: Si déjà un juge incroyant et injuste accepte de se laisser déranger par une veuve et lui fait justice, à combien plus forte raison Dieu qui, lui, est juste et compatissant (V.6-8).

Il y avait aussi dans cette ville une veuve:

Une veuve, une femme pauvre, sans ressources et sans influence... Ce n'est pas une cliente intéressante. Il n'y a pas grand-chose à chercher de ce côté-là. Son adversaire (Matthieu 5:25) l'a dépouillée du peu qu'elle avait, alors elle vient et revient à la charge, bien que le juge refuse de s'occuper d'elle. Il est sur des affaires plus juteuses et à la recherche d'une autre clientèle. Mais à force de revenir à la charge, la veuve l'oblige à capituler. Il avoue pourquoi. Pour le plus vil des motifs pouvant pousser un juge à l'action: pour avoir la paix. On n'oubliera pas que Jésus emprunte sa parabole au milieu de l'époque. A cette époque-là, les plaignants ordinaires ne pouvaient pas s'entourer d'avocats et ne bénéficiaient pas de l'assistance juridique gratuite ni de protections et de garanties légales pour obtenir l'intervention de la justice. Un juge malveillant ou intéressé pouvait refuser son secours à une pauvre veuve, et l'affaire était classée.

Dieu ne fera-t-il justice à ses élus qui crient à lui jour et nuit?

C'est l'explication de la parabole. Jésus établit le contraste flagrant entre le Dieu juste et ce juge inique. Le juge ne s'intéresse pas à la veuve, parce qu'il ne l'aime pas; elle lui est complètement indifférente. Dieu, au contraire, s'intéresse aux croyants parce qu'ils sont ses élus et qu'en tant que tels il les aime. La veuve vient de temps en temps chez le juge. Les élus, eux, crient à Dieu jour et nuit et demandent justice (Psaume 35:17; 74:10; 94:3; Apocalypse 6:10). Le juge tarde à intervenir. Dieu, lui, ne tarde jamais: "Tardera-t-il à leur égard?" Le juge agit, poussé par un motif vil égoïste. Dieu agit par amour. Le seul point commun entre Dieu et cet homme, c'est que l'un et l'autre agissent. Ceci mis à part, tout n'est qu'opposition entre eux.

Les croyants sont des "élus", des pécheurs que Dieu a décidé, de toute éternité, de conduire dans la vie éternelle en les appelant à la foi en Jésus-Christ. Cf. Jean 10:14.16; 2 Timothée 2:19; 1 Pierre 1:2, et Petite Dogmatique Luthérienne, p. 70-72.

"Tardera-t-il?" La Bible enseigne que Dieu ne tarde pas dans l'accomplissement de ses promesses. Au contraire, il abrège les derniers temps à cause des élus (Matthieu 24:22). Mais elle affirme en même temps qu'il repousse l'échéance, le jugement dernier, parce qu'il veut sauver le maximum d'hommes et que mille ans sont à ses yeux comme un jour. C'est ainsi que l'apôtre Pierre résout le problème de "l'ajournement" de la parousie (2 Pierre 3:8.9).

Jésus pose une question, mais n'y répond pas. C'est une question à laquelle nous sommes invités à répondre nous-mêmes. Et sachant ce que doit être la réponse, Jésus nous invite implicitement à attendre son retour avec foi et dans la prière.

 

Thèmes de réflexion:

 

Questions de révision et exercices:

 


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17-Septembre-2002, Rev. David Milette.