Le Sacrement de la Sainte Cène, par Dr. Wilbert Kreiss - index  Le Sacrement de la Sainte Cène, par Dr. Wilbert Kreiss - index


 

IV - QUI EST INVITÉ A LA TABLE DU SEIGNEUR ?

La réponse à cette question est simple : Sont invités à la Table du Seigneur tous ceux pour qui le Seigneur a institué ce saint sacrement. C'est-à-dire, et il faut l'affirmer clairement, tous les pécheurs repentants et croyants, tous ceux qui très sincèrement, confessant leurs péchés, croyant en Jésus-Christ et animés de la volonté de vivre chrétiennement, aspirent au pardon et au salut. Le pire des pécheurs qui se repent sincèrement, est invité à ce repas de grâce. Malheur à la paroisse qui méprise un tel communiant! Nous savons ce que le Seigneur pensait de ceux qui refusaient de manger avec les publicains et qui lui reprochaient de le faire. Saint Paul dit du pécheur repentant : "Vous devez lui pardonner et le consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une tristesse excessive. je vous exhorte donc à faire acte de charité envers lui" (2 Corinthiens 2 : 7,8).

Il y a des gens, cependant, qui ne doivent pas être admis à la Sainte Cène. Il appartient aux pasteurs d'y veiller, secondés en cela par toute la paroisse. Ils ne sont pas les maîtres, mais les dispensateurs des mystères (1 Corinthiens 4 : 1). Dieu leur a donné des instructions, auxquelles ils doivent se conformer. Nous avons vu que si tous les communiants participent au corps et au sang du Christ, tous n'y reçoivent pas nécessairement ce que le Seigneur y offre, le pardon et le salut. On peut communier de façon indigne. D'autre part, il s'agit de ne pas administrer la Sainte Cène d'une façon qui soit incompatible avec l'essence de ce sacrement.

 

Ne sont pas admis à la Sainte Cène:

1) Ceux qui n'ont pas encore été baptisés :

Le Baptême est le sacrement de la régénération. C'est par lui qu'on est reçu dans le Royaume de Dieu. Le Seigneur y conclut une alliance de grâce, par laquelle il accueille le baptisé au nombre de ses enfants, parmi les héritiers de son Royaume. La Sainte Cène, au contraire, est un sacrement par lequel il fortifie la foi de ses enfants et les confirme dans son alliance de grâce. On devient chrétien par le baptême, et on célèbre la Sainte Cène pour le rester. Il fallait être circoncis dans l'ancienne alliance, si on voulait célébrer la Pâque (Exode 12 : 44,48). L'Eglise chrétienne demande donc que l'on soit baptisé, si on désire communier.

2) Les impies et les incrédules manifestes :

En effet, et Saint Paul est formel à ce sujet, ils communieraient d'une façon indigne et mangeraient et boiraient un jugement contre eux-mêmes. N'étant pas repentants et croyants, ils ne peuvent recevoir le pardon et le salut. Le sacrement, au lieu de leur procurer des bénédictions, leur apporterait la condamnation. Un impie ou un incrédule manifeste ne doit pas être considéré et traité comme un enfant de Dieu. La malédiction repose sur lui; il est voué à la mort éternelle, et il faut avoir le courage de le lui dire . Or, que fait-on, quand on admet un tel homme à la Cène? Au lieu de lui dire : "Tu mourras!", on lui dit : "Tu vivras!" C'est le confirmer dans son impiété, endurcir son coeur impénitent. De plus, il outragerait gravement le corps et le sang du Sauveur, le foulerait aux pieds dans son impénitence. Le pasteur et la paroisse seraient responsables d'un tel forfait, d'un abus aussi flagrant du repas de la grâce.

Jésus dit un jour : "Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent" (Matthieu 7 : 6). Ces paroles s'appliquent aussi à l'administration de la Sainte Cène. L'apôtre écrit aux Corinthiens : "Ce que je vous écris, c'est de ne pas avoir de relations avec quelqu'un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme" (1 Corinthiens 5 : 11). Il est des hommes que l'Eglise doit considérer comme des païens et des publicains (Matthieu 18 : 17). Et s'il faut inviter les païens et les publicains à la repentance, il convient de ne pas les inviter à la Table du Seigneur, aussi longtemps qu'ils ne se sont pas repentis.

Nous parlons des impies et des incrédules manifestes, et nous insistons sur cet adjectif. Jésus a bien dit : Ne jugez pas, ne condamnez pas! L'Eglise chrétienne n'a pas à sonder les coeurs et les reins, et ne peut pas le faire. C'est un privilège du Seigneur. Elle n'a pas à faire le procès des coeurs. Le Seigneur, et lui seul, connaît ceux qui lui appartiennent. Par contre, quand un homme mène une vie impie, qu'il se conduit comme seul un incrédule peut se conduire, qu'il affiche l'impénitence de son coeur, l'Eglise non seulement peut, mais doit lui annoncer qu'il est perdu, s'il ne se repent pas. Si l'on n'a pas le droit d'écarter de la Sainte Cène des gens dont on "suppose" qu'ils sont impénitents, il faut la refuser à ceux qui montrent manifestement qu'ils le sont. Et si Jésus donna la Sainte Cène à Judas, -Ce qui est loin d'être certain!-, il ne le fit que parce que ce disciple n'avait pas encore dévoilé son impiété (Luc 22 : 20-23).

3) Ceux qui ont scandalisé leurs frères et ne se sont pas repentis :

Dans tout groupement humain, y compris dans une paroisse chrétienne, il existe des divergences d'attitudes et d'opinions. Les comportements, les réactions ne sont pas les mêmes, tant il est vrai que les hommes sont tributaires de leur tempérament.

La famille, même la plus belle et la plus unie des familles, en est un exemple. Il y a là autant de personnalités que de personnes. D'ordinaire, les divergences d'attitudes et d'opinions n'ont pas d'impact sur l'amour fraternel et n'altèrent pas les relations. Mais il arrive aussi malheureusement qu'elles suscitent frictions et querelles, engendrant l'aigreur, la méfiance et la rancune. Il y a alors rupture du lien fraternel. Dans ce cas, les intéressés ne peuvent se présenter à la Table du Seigneur, s'ils ne se sont pas auparavant réconciliés.

Jésus dit : "Si tu présentes ton offrande à l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel et va d'abord te réconcilier avec ton frère. Puis, viens présenter ton offrande" (Matthieu 5 : 23.24). Et ce qui est vrai, lorsqu'on veut apporter des dons au Seigneur, l'est aussi lorsqu'on désire recevoir les siens, se faire bénir par lui et vivre de ses grâces. Quand on cherche la réconciliation avec Dieu et le pardon de ses péchés, il faut savoir se réconcilier avec le prochain et lui pardonner ses offenses. Quiconque ne le fait pas, montre par là qu'il a un coeur impénitent, qu'il n'est pas sincère lorsqu'il s'accuse de ses péchés devant Dieu, et qu'il ne désire pas s'amender. Un tel homme doit s'abstenir de communier à la Table du Seigneur; au besoin, le serviteur du Christ, responsable de l'administration du sacrement, lui refusera la Sainte Cène.

Quand un chrétien a scandalisé l'un de ses frères, en l'offensant personnellement ou en lui faisant du tort, ou qu'il a scandalisé la paroisse tout entière par un comportement incompatible avec la foi chrétienne, il est normal qu'il demande pardon, qu'il confesse sa faute et qu'au besoin il répare le mal qu'il a fait. L'intéressé ou la paroisse lui pardonnera de bon coeur. C'est à cette condition seule qu'il peut communier avec une bonne conscience et participer au repas fraternel qu'est la Cène. "Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère" (Matthieu 18 : 15). Dans le cas contraire, il convient d'entreprendre les différentes étapes de ce qu'on appelle la discipline ecclésiastique et, au besoin, s'il persiste manifestement dans son impénitence, de l'excommunier (Matthieu 18 : 15-18).

4) Ceux qui ne peuvent pas s'éprouver eux-mêmes :

L'apôtre Paul écrit : "Que chacun s'éprouve lui-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe. Car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même" (1 Corinthiens 11 : 28.29).

La Sainte Cène n'est pas un repas comme les autres. Jésus y fait don de son corps et de son sang et y offre le pardon des péchés et le salut. Celui qui s'approche de sa table sans savoir cela ou en méprisant ces dons, ne discerne par le corps du Christ et insulte l'hôte divin. C'est pourquoi l'Eglise instruit les enfants dans les vérités de la foi chrétienne et leur apprend às'examiner eux-mêmes, à reconnaître et à confesser leurs péchés devant Dieu, à chercher son pardon et à se sanctifier dans la piété, la crainte et l'amour de Dieu. Ils ne sont admis à la Sainte Cène que le jour où ils confessent leur foi et leur appartenance au Seigneur.

La confirmation n'est pas un sacrement; elle n'a pas été instituée par le Seigneur. Il est même permis de se demander s'il ne serait pas souhaitable de séparer l'admission à la Sainte Cène et la confirmation proprement dite. Mais il est hors de doute que les enfants doivent être consciencieusement préparés à recevoir le sacrement et qu'au terme de leur instruction religieuse, ils doivent être aptes à confesser leur foi.

Parmi ceux qui ne peuvent s'éprouver eux-mêmes, il convient de mentionner ceux qui sont privés de l'exercice des facultés mentales. Nous ne disons pas qu'il faille refuser la Sainte Cène à tous les malades mentaux, loin de là. Certains d'entre eux figurent parmi les communiants les plus fervents et aspirent de façon très consciente, et souvent bien touchante, aux dons merveilleux que le Seigneur offre dans le sacrement. Seuls la cure d'âme et le dialogue permettent au pasteur de déterminer quand l'un de ces malades n'est pas capable de s'examiner, de comprendre ce qu'est la Sainte Cène et de saisir ce que Jésus y offre. Ne pas l'admettre au sacrement ne signifie pas lui dénier la foi chrétienne. Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent, et nous ne doutons pas qu'il puisse accomplir son oeuvre de salut dans le coeur d'un être humain dont les facultés mentales ne répondent pas aux critères normaux. D'autre part, si la Sainte Cène constitue un grand bienfait pour la vie chrétienne, quelque chose dont un chrétien ne devrait jamais se priver, elle n'est pas d'une nécessité absolue pour le salut. Si certains fidèles ne peuvent être admis à communier pour les raisons que nous venons d'évoquer, afin de ne pas passer outre aux recommandations de l'apôtre, ils devraient être l'objet, dans leurs paroisses, d'une intercession toute particulière, dans laquelle leurs frères et soeurs dans la foi demandent au Seigneur de veiller d'une façon tout à fait spéciale au salut de leur âme.

On ne donnera pas non plus la Cène aux moribonds qui ont perdu conscience et à ceux qui vivent dans un coma ou un quasi-coma prolongé. Il est des malades entrant dans cette catégorie qui discernent la présence du pasteur, qui comprennent peut-être même certaines bribes de son message. Mais dans la mesure où ils ne sont pas capables de s'examiner et d'exprimer leur désir de recevoir le sacrement, il convient de ne pas le leur donner. La Sainte Cène n'agit pas comme un médicament; elle requiert l'appropriation consciente et active des bienfaits qu'elle dispense. Quand ce n'est pas le cas, il faut se contenter du message très simple et bref de l'Evangile, en demandant au Saint-Esprit de lui frayer la voie dans le coeur, d'une prière et d'une intercession ferventes. La foi chrétienne est un lien mystérieux, établi par Dieu lui-même et qu'il peut très bien maintenir, même quand il n'y a pas de passage conscient de la vie à la mort. Nous croyons fermement que Dieu, qui ne se renie jamais, est fidèle à l'alliance conclue dans le Baptême et qu'il sait accomplir les promesses solennelles qu'il a faites ce jour-là et renouvelées tout au long de la vie d'un tel chrétien.

5) Ceux qui ne partagent pas la même foi :

"Vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne" (1 Corinthiens 11 : 26). "Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps, car nous participons tous à un même pain". (1 Corinthiens 10 : 17). La participation à la Sainte Cène est une confession de foi. Sans restriction aucune! Il n'y a pas de place dans le Royaume de Dieu pour plusieurs opinions religieuses ou différentes fois également valables. L'erreur et la vérité ne peuvent pas cohabiter, surtout pas à la Table du Seigneur de la Vérité et de l'Eglise. Les membres d'une paroisse professent, quand ils se présentent ensemble à la table, qu'ils sont unis par une même foi, par la foi en une même vérité, celle qui est révélée dans la Bible et qu'ils doivent confesser d'un même coeur et d'une même voix.

Tous les hommes, de quelque religion ou confession qu'ils soient, sont cordialement invités à nos cultes. Nous sommes heureux, réellement heureux de les voir parmi nous. Mais nous ne pouvons pas les recevoir à notre autel, parce que c'est l'autel du Seigneur, s'ils ne confessent pas la même foi. Ce serait les inviter à oublier pour un instant les doctrines qui nous séparent. Ce serait, en ce qui nous concerne, agir comme si nous étions unis. Il ne s'agit pas pour nous de porter un jugement sur les autres, et surtout pas de considérer comme non-chrétien celui qui ne partage pas toutes nos convictions. Il existe des hommes qui refusent de se soumettre àl'Ecriture Sainte, qui professent l'erreur de façon délibérée, parce qu'ils ont fait un choix conscient entre ce que proclame l'Ecriture Sainte et leurs opinions personnelles et qui rejettent le témoignage de la Bible. Ceux-là ne sont certainement pas des chrétiens. D'autres adhèrent à des erreurs et sont victimes de fausses doctrines, parce qu'on les a égarés, qu'on ne leur a jamais annoncé la vérité. Dans la mesure où ils se savent pécheurs et cherchent le salut dans la foi en Jésus, nous les considérons comme des croyants, faibles dans la foi peut-être, mais sincères. Ils ont besoin de notre témoignage. Mais ce n'est pas leur rendre service que de les recevoir au sacrement de l'autel. Ils en déduiraient nécessairement qu'il y a plusieurs façons de croire, plusieurs opinions légitimes concernant telle ou telle doctrine.

Admettre à la Sainte Cène un croyant qui, égaré par l'instruction qu'il a reçue, ne croit pas en la présence réelle du corps et du sang du Christ, n'admet pas le Baptême des enfants ou invoque Marie et les saints, c'est le laisser croire qu'on peut légitimement diverger sur ces questions, que ce sont des options valables. C'est reconnaître qu'on n'est pas uni, et admettre qu'on n'a pas besoin de l'être. Ou bien, c'est jouer un faux jeu et faire comme si on l'était.

Luther disait, et ce sont des paroles qu'on oublie totalement à l'heure actuelle : "Il est insupportable pour moi d'imaginer que dans une même église ou à un même autel deux types de communiants pourraient recevoir le même sacrement, ceux qui croient ne recevoir que du pain et du vin, et ceux qui sont convaincus d'y recevoir le vrai corps et le vrai sang du Christ. Et je me demande souvent s'il est possible de concevoir qu'un prédicateur ou pasteur soit endurci et pervers, au point de se taire et de recevoir les uns et les autres, en laissant croire qu'ils reçoivent le même sacrement, chacun selon ses convictions. Quiconque agit ainsi doit avoir un coeur plus dur que la pierre, l'acier ou le diamant" (W2, XVI, 2446).

Encore une fois, il ne s'agit pas là, pour l'Eglise de dénier systématiquement la foi à ceux qui partagent d'autres convictions, mais de permettre à la Sainte Cène d'être ce qu'elle veut être, non seulement un moyen de grâce, dans lequel le Christ offre à ceux qui y aspirent le pardon et le salut, mais aussi un acte de confession, un repas commun qui n'a de sens que si tous ceux qui y participent sont réellement et entièrement unis dans la foi. En un mot, il s'agit pour l'Eglise de ne pas faire comme si..., de ne pas approuver et sanctionner l'erreur, mais d'être fidèle dans l'administration du sacrement, responsable devant le Seigneur et crédible.

En agissant ainsi, l'Eglise n'est pas plus stricte ou dure que le Seigneur lui-même, qui affirme par exemple par la bouche de l'apôtre Jean : "Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas : Salut! car celui qui lui dit : Salut! participe à ses mauvaises oeuvres" (2 Jean 10,11). On pourrait citer encore, parmi beaucoup d'autres textes, Ephésiens 4 : 3-6 : "Efforcez-vous de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés àune seule espérance par votre vocation. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul Baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous". Ou encore : "Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage et à ne pas avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et un même sentiment" (1 Corinthiens 1 : 10).

Tous les chrétiens qui sont victimes d'erreurs, ne sont pas pour autant de faux docteurs. Cependant, tout croyants qu'ils soient, ce serait passer l'éponge sur leurs erreurs, affirmer publiquement qu'elles n'ont pas d'importance et, par là, ouvrir largement les portes àl'indifférentisme actuel, à la théologie tellement prônée de nos jours qui ne fait plus la différence entre la vérité et l'erreur. Ce serait trahir la vérité, alors que la Bible nous exhorte "à combattre pour la foi qui a été transmise une fois pour toutes aux saints" (Jude 3). Paul maudit, et quand ce serait un ange du ciel, quiconque annonce un autre Evangile que celui qu'il prêche (Galates 1 : 8,9).

Bien sûr, il s'agit de faire la différence entre le faux docteur qui divulgue des hérésies portant atteinte aux fondements de la foi chrétienne, et le simple fidèle qui demeure victime de l'erreur. S'il faut condamner le premier, il n'est pas question d'agir de même avec le second. Mais on ne peut pas condamner le théologien hérétique, si on fait le silence sur les erreurs d'un simple fidèle. Quiconque est indifférent devant les divergences doctrinales qui séparent les fidèles dans la chrétienté, n'aura jamais le courage ni la volonté de combattre l'hérésie. On ne peut pas lutter contre un cancer, quand on est impuissant devant une fièvre. Ignorer l'erreur, quelle qu'elle soit, c'est renier la vérité. Quand on agit ainsi, on déroute et affaiblit dans la foi ceux qui restent fidèlement attachés à la vérité, et on confirme les autres dans leurs erreurs. On séduit dans les deux cas des âmes que le Christ a chèrement rachetées, au prix de son sang, et on scandalise ses disciples (Matthieu 18 : 6). Proclamer la vérité signifie toujours lutter contre l'erreur, qu'elle soit petite ou grande. C'est la terrible faiblesse de la chrétienté actuelle de ne plus guère faire l'un, parce qu'elle ne veut plus faire l'autre!

 


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28-octobre-2001, Rev. David Milette.