La liturgie de l'Église luthérienne, par Dr. Wilbert Kreiss - index  La liturgie de l'Église luthérienne, par Dr. Wilbert Kreiss - index


 

DIVERS

Nous étudierons sous le titre "Divers" un certain nombre d'éléments qui font partie de la liturgie et du culte de l'Eglise luthérienne, notamment les vêtements pastoraux, les couleurs liturgiques, le mobilier liturgique et les péricopes.

 

Les vêtements pastoraux

L'officiant dans l'Eglise luthérienne porte traditionnellement une robe pastorale de couleur blanche, couleur de la lumière, de la joie et du monde céleste. Cf. Apocalypse 3:5; 4:4; 7:9. De plus, le pasteur ordonné porte une étole aux couleurs liturgiques, symbole du joug du Christ et signe de la mission que le Christ lui a confiée.

Dans certains pays toutefois (Scandinavie, France, plusieurs territoires allemands), le pasteur luthérien porte une robe pastorale noire et un rabat qui sont à vrai dire d'origine réformée, que le roi de Prusse, dans un effort d'unification de tout le protestantisme, avait imposés à tous les pasteurs de son royaume et dont l'usage se répandit ailleurs. La question est posée: Les Eglises luthériennes qui ont conservé jusqu'à présent la robe noire et le rabat ne feraient-elles pas bien d'y renoncer en faveur du vêtement pastoral authentiquement luthérien?

 

L'année et les couleurs liturgiques

L'année liturgique se subdivise en plusieurs périodes dont la plus ancienne est le cycle pascal. Il est centré sur la commémoration de la résurrection du Christ à Pâques, qui se situe le premier dimanche suivant la pleine lune de l'équinoxe du printemps. Mais un certain nombre de semaines et de dimanches précèdent et suivent cette fête: les trois dimanches précédant le carême, suivis du Mercredi des cendres et des quarante jours et six dimanches du Carême, jusqu'au Jeudi saint, suivi du Vendredi et du Samedi saints, jours de la commémoration de la mort du Christ et de son repos dans la tombe. Avec le dimanche de Pâques commence un temps de joie qui dure cinquante jours, englobe l'Ascension et va jusqu'à la Pentecôte. La mort et la résurrection de Jésus-Christ sont au centre de ce cycle.

Le second cycle commence à Noël avec la célébration de la naissance du Christ, commémore le 6 janvier l'Epiphanie, révélation du Christ aux païens, et s'achève quarante jours plus tard, le jour de la présentation du Christ au temple (2 février). Ce cycle est précédé d'un temps de préparation appelé l'Avent. C'est, comme le Carême, un temps de pénitence.

Ces deux grands cycles sont suivis de dimanches qui n'ont pas de caractère festif. Ce sont les dimanches après l'Epiphanie et ceux qui suivent la fête de la Trinité.

A chaque temps correspond une couleur liturgique, le blanc pour les fêtes du Christ, le rouge pour les autres jours de fête, le violet pour les temps de préparation et de repentance, le noir pour le deuil et le vert pour les dimanches ordinaires.

Violet:

1º au 4º dimanche de l'Avent.

Blanc:

Nuit de Noël, 1º et 2º jours de Noël, dimanche après Noël, Saint Sylvestre, Fête des Saints Innocents (28 Décembre), Nouvel An (circoncision de Jésus), 2º dimanche après Noël, Epiphanie.

Vert:

Du 1º au 5º dimanche après l'Epiphanie.

Blanc:

Dernier dimanche après l'Epiphanie.

Vert:

Les trois dimanches avant le Carême: Septuagésime, Sexagésime, Quinquagésime (appelé encore dimanche Esto Mihi).

Violet:

Mercredi des cendres, les six dimanches du Carême: Invocavit, Reminiscere, Oculi, Laetare, Judica, Rameaux, et le Jour de repentance.

Blanc:

Jeudi saint.

Noir:

Vendredi et Samedi saints et les jours de funérailles.

Blanc:

Vigile de Pâques, dimanche et lundi de Pâques, les cinq dimanches suivant Pâques: Quasimodo, Misericordias Domini, Jubilate, Cantate et Rogate, l'Ascension et le dimanche Exaudi (6º après Pâques), Annonciation faite à Marie (25 mars).

Rouge:

Dimanche et lundi de Pentecôte, Conversion de l'apôtre Paul (25 janvier), Jours de l'évangéliste Marc (25 avril), des apôtres Philippe et Jacques le Mineur (3 mai), Pierre et Paul (29 juin), Jacques le Majeur (25 juillet), Barthélémy (24 août), de l'apôtre et évangéliste Matthieu (21 septembre), de l'évangéliste Luc (18 octobre), des apôtres Simon et Judas (28 octobre).

Rouge:

Fête de la Réforme, Toussaint, Fête des récoltes et d'actions de grâces, dédicace d'une église.

Blanc:

Trinité, Naissance de Jean-Baptiste (24 juin), Visitation (2 juillet), Jour de l'archange Michel et de tous les anges (29 septembre).

Rouge:

Commémoration de la Confession d'Augsbourg (25 juin).

Vert:

Du 1º à l'avant-dernier dimanche après la Trinité.

Blanc:

Dernier dimanche après la Trinité appelé Dimanche de l'éternité.

La couleur liturgique pour une confirmation est celle du dimanche où elle a lieu.

 

Le mobilier liturgique

Quelques indications sommaires suffiront ici.

Autel:

Placé dans le choeur, il devrait être de bonnes dimensions et de préférence en pierre, rappelant que l'Eglise du Christ est fermement établie sur le fondement des apôtres et des prophètes dont le Christ est la pierre angulaire.

Chaire:

Elle occupe dans l'église une place bien en vue, traditionnellement surelevée par rapport à l'auditoire et normalement à droite de l'autel, du côté du lutrin qui sert à la lecture de l'évangile. Elle affirme ainsi qu'elle est destinée à la proclamation de la bonne nouvelle du salut en Christ. Placée à gauche, du côté du lutrin de l'épître, elle symbolise plutôt la fonction didactique de l'Eglise. La chaire doit pouvoir être vue de partout et sa localisation doit répondre aux règles de l'acoustique.

Baptistère:

Ce n'est pas un simple élément du décor, mais, placé bien en vue, il veut rappeler que c'est par le Baptême qu'on entre dans l'Eglise chrétienne et montrer l'importance de ce sacrement dans la vie du croyant.

Orgue:

De préférence à tuyaux, c'est l'instrument privilégié destiné à célébrer les louanges de Dieu. Il faut qu'il soit de qualité et apte à susciter le recueillement. On choisira de préférence, pour le jouer, le meilleur instrumentiste de la paroisse.

Crucifix, chandeliers, ustensiles eucharistiques, fleurs:

L'autel de l'Eglise luthérienne est traditionnellement décoré ou surmonté d'un crucifix, tandis que la simple croix est caractéristique du temple réformé. Le Christ agonisant et mourant sur la croix est le chemin, la vérité et la vérité, celui par qui on accède à Dieu. Il est au centre de toute prédication de l'Evangile et de tout culte chrétien.

Les chandeliers ou cierges rappellent que la Parole de Dieu est la lumière qui éclaire le chemin du peuple des rachetés.

Les ustensiles eucharistiques (patène, ciboire, coupe ou calice, cruche) sont plus que de simples récipients. Contenant les éléments consacrés auxquels sont liés, selon la promesse du Christ, son corps et son sang, il faut qu'ils soient beaux et dignes, sans surcharge inutile.

Enfin, l'autel du culte chrétien se doit d'être décoré de fleurs. Précisons-le: de fleurs naturelles, créées par le Seigneur.

Cloches:

Loin d'être un article de luxe, les cloches sont importantes pour la vie de l'Eglise et de la communauté. Elles sont une invitation constante à l'écoute de la Parole de Dieu, aux rendez-vous que Dieu donne à son peuple autour des moyens de grâce.

 


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28-octobre-2001, Rev. David Milette.