Notre Culte Quotidien
Mars, 2006

(Méditations pour ce mois-ci par
1-19 mars : le Pasteur Philippe VOLFF, F 67360 Woerth, et
20-31 mars : le Docteur Wilbert KREISS, F 67360 Woerth)

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Méditation pour aujourd'hui


1 mars
Lire : Genèse 3, 1-19

MERCREDI DES CENDRES

"Tu es poussière, et tu retourneras à la poussière." (Genèse 3, 19)

Aujourd'hui, nous sommes mercredi. Pas un mercredi comme un autre, mais un mercredi qui a un nom propre : Mercredi des Cendres. Pourquoi ce nom ?

S'agit-il des cendres du Roi Carnaval qu'on a brûlé hier ? Ou les cendres des Rameaux de l'an passé, brûlés durant la Semaine Sainte et badigeonnées aujourd'hui sur nos fronts ? Et s'il s'agissait des cendres de notre chair ?

Dans la Bible, la cendre est associée au jeûne et à la repentance. Pour s'humilier devant Dieu, les gens s'habillaient de sacs et se couvraient de cendre. Cette cendre est le symbole d'une vérité que la Bible veut faire passer : toute notre puissance, notre force, notre gloire, notre splendeur, notre beauté… et tous nos orgueils et vanités, tout cela n'est en définitive que cendre.

Il y a des vérités désagréables. Pourtant que reste-t-il, même des grands hommes du passé ? De la poussière et de la cendre. Pourtant, en affirmant cela, la Parole de Dieu ne cherche pas seulement à nous humilier. Ce diagnostic est nécessaire : Dieu veut nous faire comprendre que, coupés de lui qui est la source de la vie, nous ne sommes que des cendres en devenir. Mais s'il fait ce diagnostic, c'est pour que nous désirions qu'il nous guérisse. Il veut restaurer la communion de vie entre lui et nous.


2 mars
Lire : Luc 17, 11-19

RECONNAISSANCE

"Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse." (Psaume 139, 14)

À l'âge de 22 ans, j'ai été frappé de crises d'appendicite chronique et, de retour pour des vacances en France, j'ai été opéré. Comme il était grand temps d'agir, l'opération et ses suites ont été semblables à ce que je redoutais étant môme : incision de 5cm et une semaine d'hôpital. Une très belle semaine à vrai dire, passée en chambre individuelle, avec plusieurs visites ou coups de téléphone. Une famille et des amis, leur amour et leur amitié, je les ai vécus comme un don du ciel. Les soins d'une équipe chirurgicale et médicale, du « mandarin » à l'aide soignante, j'y ai vu une bénédiction. La cicatrisation et la convalescence rapides m'ont permis de m'émerveiller devant l'œuvre de mon Créateur : mon corps si complexe, qui se réparait et se remettait à fonctionner normalement, avec un tel appétit de vie !

Et toi, t'arrives-t-il de t'arrêter aussi pour reconnaître les bienfaits de Dieu ? Dans notre vie où nous courons après le temps, ne faut-il pas que Dieu nous arrête pour nous forcer presque à méditer ? Pour que nous nous rendions compte que derrière ce qui nous paraît naturel, il est là, lui, l'auteur du naturel et du surnaturel ? Pour que nous puissions le reconnaître ?

Merci, Seigneur, d'avoir fait de moi une créature si merveilleuse. Enseigne-moi à toujours m'en souvenir ! Amen.


3 mars
Lire : 2 Rois 5, 1-19

RECONNAÎTRE

"Voici : je reconnais qu'il n'y a pas de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël." (2 Rois 5, 15)

Petit enfant, vos parents vous ont sans doute appris à dire merci. Au catéchisme, on vous a peut-être appris à dire merci à Dieu « comme vous le dites à vos parents. » Du coup, vous êtes peut-être resté sur cette image d'Épinal. Et ce n'est que justice de dire « merci » à Dieu pour tout le bien qu'il nous fait (et même des fois pour les coups de semonce). Mais notre Seigneur est un pédagogue plus fin que ça.

S'il veut nous apprendre à lui témoigner notre reconnaissance, comme Jésus l'a fait à propos du lépreux dans notre histoire d'hier, c'est aussi pour nous apprendre à reconnaître Dieu. D'ailleurs, à bien y réfléchir, quand les parents attendent un merci de leur enfant, est-ce que ce n'est pas pour établir une relation avec lui ?

Le Seigneur désire aussi établir et entretenir une relation avec vous. Comme la relation d'un enfant avec ses parents qui le nourrissent, votre relation avec votre Dieu est source de vie. Mais la relation avec Dieu va bien plus loin que n'importe quelle relation humaine. C'est ce que le Seigneur vous invite à reconnaître en vous apprenant, d'abord à le reconnaître, et puis à le connaître.

"Merci, Jésus, d'être venu / à moi dans ce monde perdu, d'avoir payé dans ta bonté / l'amère rançon du péché." (LLS 344, 4).


4 mars
Lire : Deutéronome 30, 1-16

LA PAROLE DE TA VIE

"La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur. Or, c'est la parole de la foi, que nous prêchons." (Romains 10, 8)

Hier, tu t'es peut-être dit : "Oui, bon, c'est bien beau tout ça, on parle toujours de connaître Dieu, mais je le connais comment, d'abord ?" La réponse est simple, et prends-la au mot, que tu la lises pour la première fois ou qu'on te l'aie rabâchée déjà cent fois : on connaît Dieu par sa Parole.

Oh, bien sûr, on peut aussi découvrir une partie de Dieu en ouvrant les yeux sur les merveilles de sa création, de l'atome aux galaxies en passant par nous-même, quand on réalise que le hasard n'aurait pas fait aussi bien les choses. On peut aussi le découvrir à travers une rencontre personnelle forte, un événement marquant. Mais quoiqu'il arrive, pour vraiment faire connaissance avec Dieu, il faut l'écouter te parler. Il le fait à travers un témoignage qu'il a inspiré aux hommes à travers les siècles et les civilisations : la Bible.

Et cette Parole, c'est une véritable lettre d'amour. C'est tellement vrai qu'elle ne fait pas que te passer de la pommade. C'est certain : quelqu'un qui t'aime vraiment sait aussi te dire ce qui ne va pas entre toi et lui. Mais personne ne pourra t'offrir une relation d'amour plus profonde que ton Dieu.

Apprendre à le reconnaître; apprendre à le connaître; apprendre à te connaître. Et, pour cela, s'arrêter pour méditer : c'est l'occasion que t'offre le temps du Carême.


5 mars
Lire : Esaïe 1, 10-20

ADIEU LA CHAIR

"Alors Elie s'approcha de tout le peuple et dit : Jusqu'à quand sauterez-vous d'un pied sur l'autre ? Si c'est le SEIGNEUR (YHWH) qui est Dieu, suivez-le ! Si c'est le Baal, suivez-le ! Le peuple ne lui répondit rien." (1 Rois 18, 21)

L'hiver, les fêtes de Carnaval battent leur plein. Carnaval vient du latin "carni vale" et signifie : "au revoir à la chair." En effet, traditionnellement, on s'abstient de viande ou du moins de "gras" pendant le temps de jeûne qu'est le Carême, comme on le fait aussi le vendredi, en référence au Vendredi Saint, jour de la mort du Christ. Il faut donc bien profiter de la viande grasse avant ces sept semaines de "maigre."

Mais ça saute aux yeux qu'à Carnaval, c'est « toute la chair » qui s'exprime, tous les désirs charnels et pas seulement le goût de la bonne viande ! La réputation torride du carnaval de Rio n'est plus à faire, et ceux qui sont allés au Mardi Gras de la Nouvelle-Orléans peuvent témoigner que même si la fête s'arrête pile le Mercredi à 0h00, avant, les parties de jambe-en-l'air le disputent allègrement aux dégustations de Jambalaya !

Notre Dieu n'est pas un triste sire, là n'est pas la question. Mais il nous interpelle : comment pouvez-vous vous livrer volontairement à tous les excès parce que vous allez vous en priver quelque temps ? Ne me faites pas croire que vos fêtes sont le prélude de votre repentance ! Je n'aime pas le mal que vous commettez durant vos réjouissances !


6 mars
Lire : Esaïe 55, 1-7

LA FÊTE AU BOUT DE TA NUIT

"écoutez-moi donc, et mangez ce qui est bon, et vous vous délecterez de mets succulents." (Esaïe 55, 2)

Carnaval, plutôt que de vouloir dire « Adieu la chair ! » se rapproche plus d'une autre traduction que l'on pourrait donner du latin « carni vale » : « Porte-toi bien, chair ! »

Le problème n'est pas la fête, mais l'esprit qui s'y attache : on montre qu'on aurait bien besoin, certes, de faire Carême, mais qu'on n'a pas envie de renoncer à certains plaisirs, à certaines idoles, pour se rapprocher de Dieu.

C'est comme un « enterrement de vie de vieux garçon. » Si on fait cette fête à fond, alors le but est de faire une dernière fois ce qu'on ne sera plus censé faire une fois marié. Notamment rechercher les faveurs des filles, plutôt que de les réserver à l'élue de son cœur. Mais si le mariage est perçu comme une privation, pourquoi se marier ?

De même que le Seigneur peut vouloir te faire goûter les vraies bénédictions de l'amour humain dans le mariage, de même il veut te faire goûter au vrai bonheur dans toute ta vie chrétienne et jusque dans l'éternité. Pour cela, il faut que tu acceptes son mode d'emploi du bonheur. S'il te dit que tel plaisir est un piège, crois-le ! Et n'hésite pas à lui demander de te conduire au vrai bonheur, puisque c'est ce qu'il t'a promis. Et il te montrera qu'il tient parole ! Ton cœur est-il maintenant prêt à se vider de tout ce qui lui nuit pour que Dieu le remplisse du vrai bonheur ?


7 mars
Lire : Jonas 3, 1-3

UNE MÉTROPOLE FAIT CARÊME !

"Les gens de Ninive mirent leur foi en Dieu." (Jonas 3, 5)

Beaucoup de grandes villes, telles Rio de Janeiro ou New Orleans, sont connues pour les débordements de leurs carnavals. Moins connues sont celles qui font sérieusement carême. Pourtant, cela existe. En voilà une : Ninive, une métropole de l'antiquité, qui se repent devant Dieu.

Au début du 8ème siècle av. J.C., Ninive est la capitale de la Mésopotamie, en Iraq actuel. "Il fallait trois jours de marche pour en faire le tour." Une taille qui a bien fait sourire les incroyants, jusqu'au jour où on a découvert que Ninive, avec ses cités-jardins, était très étendue, un peu comme les villes américaines aux banlieues immenses. Sa population ? La Bible nous donne le chiffre de 120 000 âmes. C'était, pour l'époque, un chiffre colossal.

Mais ce que nous retiendrons aussi, c'est que Ninive se situait hors du peuple de Dieu, hors d'Israël. La mission que Dieu confie à Jonas lui apprend comme à nous que Dieu s'intéresse à tous les hommes, puisqu'il est Dieu de toute la terre. Dieu ne s'intéresse pas qu'aux gens qui vont à l'église et qui le connaissent. Dieu s'intéresse aussi à ceux qui n'y vont pas et qui ne le connaissent pas. Car tous, croyants et incroyants, ont besoin d'être purifiés de ce qui va mal dans leur vie, pour pouvoir entrer en relation avec Dieu qui les a créés et qui veut les sauver et les bénir.

Seigneur, enseigne-moi la repentance et la foi ! Amen.


8 mars
Lire : Jonas 1, 1-2 et 3, 4-5

QUI EST DIEU POUR NOUS JUGER ?

"Que chacun revienne de sa voie mauvaise et de la violence de ses mains !" (Jonas 3, 8)

Voilà, ça commence bien. Tu parles d'une mission ! Hurler un jugement définitif : « Encore quarante jours et Ninive sera détruite ! »

Qui est-il, ce Dieu qui se permet de juger les hommes, de rayer de la carte une grande ville, de juger ce qui est bien ou mal ?

Ce Dieu qui se permet de juger et même, comble du politiquement incorrect, de condamner, se le permet parce que, justement, il est le Dieu des cieux et de la terre.

Nous n'aimons pas les jugements de Dieu. Nous n'aimons pas qu'il nous dise ce qui ne va pas dans notre vie, nous n'aimons pas qu'il se mêle de nos affaires. Alors nous pouvons nous mettre en colère contre Dieu et entrer en révolte. Mais si Dieu est bien Dieu, autant dire que cette révolte est inutile et que nous fonçons droit dans le mur.

Ou bien nous pouvons décider que Dieu n'existe pas. Car s'il existait, nous devrions bien admettre sa souveraineté sur nos vies. Et c'est ça le vrai problème, n'est-ce-pas ? Ce n'est pas de savoir s'il existe ou pas, mais de le reconnaître ou pas comme notre Seigneur.

Aujourd'hui, faites un grand pas : posez-vous la question de voir si, au fond, Dieu n'aurait pas raison, même quand ça ne vous plaît pas ?


9 mars
Lire : Jérémie 18, 1-12

MATCH ENTRE UN POT ET SON POTIER

"Quelle perversité que la vôtre ! Le potier doit-il être considéré comme l'argile, pour que l'ouvrage dise de l'ouvrier : Il ne m'a pas fait ? Pour que le pot dise de son potier : Il n'a pas d'intelligence ?" (Esaïe 29, 16)

Hier, j'ai posé une série de questions que l'homme aime jeter à la face de Dieu et de ses représentants. Et si Dieu nous renvoyait ces questions ? S'il disait : qui sont-ils, ces hommes qui se permettent de me juger ? Qui se permettent de se faire la guerre et de rayer de la carte telle ou telle grande ville ? Qui se permettent de juger de ce qui est bien ou mal ?

Vous savez quoi ? Je trouve que ces questions sont bien plus pertinentes. Pas vous ? Qui sommes-nous pour juger un être qui nous dépasse infiniment en intelligence et en connaissance, qui est à l'origine de tout ce qui existe ? Le droit de décider ce qui est bien ou mal, nous nous en servons fort mal. Car contrairement à lui, nous ne faisons pas vraiment la différence entre le bien et le mal, mais plutôt entre ce qui nous plaît et ce qui ne nous plaît pas.

Jésus a dit qu'on reconnaît un arbre à ses fruits. Si je regarde à l'organisation de l'univers, à la beauté de la création, à sa manière merveilleuse de fonctionner, à la joie qu'elle émane ; si je constate que nous avons sérieusement endommagé la création terrestre, que nous n'arrivons pas à reproduire sa beauté ou son organisation, alors je sais qui a raison : ce n'est pas l'homme, pas moi. C'est Dieu !


10 mars
Lire : 2 Chroniques 7, 11-15

REAL-REPENTANCE

"Qui sait si Dieu ne reviendra pas (…) de sa colère ardente, pour que nous ne disparaissions pas ?" (Jonas 3, 9)

Au fait, pourquoi ces méditations exhortant à la repentance ? La repentance est à la mode. Des États, y compris le Vatican, pour l'Eglise catholique, font désormais repentance. On fait repentance pour des crimes de guerre, pour des crimes ou complicité de "crimes contre l'humanité." Pour le génocide juif, pour une guerre coloniale. Ces actes sont importants et peuvent faire du bien. Tout aussi intéressante serait la réaction des victimes à cette repentance : constatent-elles qu'on reconnaît ses torts ou bien pardonnent-elles ? En fait, il y a quelque chose qui manque dans ces repentances par rapport à celle de Ninive : c'est la dimension du présent.

Les repentances officielles des États d'aujourd'hui sont des actes visant à apurer les comptes de l'histoire. Certaines victimes sont encore vivantes, la plupart sont représentées. On pose un acte symbolique. On redéfinit l'histoire officielle du passé, en pensant à l'avenir.

La repentance de Ninive est plus difficile car il s'agit du présent. Les gens qui se repentent sont ceux qui ont commis le crime ou l'offense, et la personne offensée est vivante : c'est Dieu. Quelle société serait prête à se repentir du mal qu'elle fait maintenant ? Nous voyons bien comment il est difficile de changer de pratiques face à la pollution de la planète, ou de dire la vérité sur tel conflit armé actuel…


11 mars
Lire : Lamentations 5, 19-22

PAR LE SAC ET LA CENDRE

"La nouvelle parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac et s'assit sur la cendre." (Jonas 3, 6)

Les repentances collectives concernant un passé que seulement une minorité a vécu sont à la mode. Mais pas le carême, car la repentance qu'il implique concerne notre présent.

C'est bien de regretter son passé. C'est une étape nécessaire pour pouvoir dire non à ce qui ne va pas dans notre présent. Et ce non est nécessaire pour construire son avenir avec Dieu. On parle toujours d'avenir meilleur. Pour cela il faut changer notre présent. Seul Dieu est assez fort pour que ce changement radical qui s'appelle la conversion se produise.

Vous pouvez toujours décider d'abandonner telle mauvaise habitude et de prendre telle bonne. C'est une bonne résolution, pas une conversion. Il y manque la dimension spirituelle. La conversion nécessite Dieu. Se convertir, c'est reconnaître qu'on n'arrive pas tout seul à se détourer du mal et à vivre le bien, qu'on a besoin pour cela du pardon, de l'amour, de l'aide et des directives de Dieu. Les Ninivites décident de se détourner du mal et ils le montrent qu'ils ne veulent plus n'en faire qu'à leur tête : ils se dépouillent de leur force et de leur orgueil. Le roi descend de son trône. Chacun quitte ses vêtements pour s'habiller de sacs. On ne mange plus, on ne boit plus. On attend Dieu. On fait appel à Dieu.

La conversion fait appel à Dieu. Pas de doute : Il répond !


12 mars
Lire : Jérémie 31, 18-20

PROFOND ET INTEGRAL

"Que les humains et les bêtes soient couverts d'un sac, qu'ils invoquent Dieu avec force, et que chacun revienne de sa mauvaise voie et de la violence de ses mains !" (Jonas 3, 8)

La repentance de Ninive est un modèle. Tous les êtres vivants sont invités à renoncer à leur mauvaise conduite, à se revêtir de sacs, à ne pas manger ni boire, à "invoquer", c'est à dire appeler le Seigneur dans la prière. Dans cet exemple de « carême », je note quatre éléments que j'aimerais vous faire remarquer. Prenons-en deux aujourd'hui :

D'abord, l'élément repentance. C'est l'élément principal puisqu'il est la motivation et le cœur de gestes tels que le jeûne. Les Ninivites sont invités à revenir chacun de sa mauvaise voie et de la violence qu'il a commise. Je me repens parce que j'ai pris conscience du mal qui est en moi, et que je fais. Une repentance cohérente implique donc de renoncer clairement à ma mauvaise vie : Je me détourne du mal.

Ensuite, l'élément humilité. Les Ninivites s'humilient. Le roi descend de son trône et s'assied sur la cendre. Lui et tous ses sujets s'habillent de sacs. C'est un geste fort. Le roi, tout particulièrement, se dépouille de sa gloire. Mais chacun en fait autant ... Si vous vous promeniez vêtu d'un sac postal, ce serait vous asseoir sur votre amour-propre, d'accord ?

Mon orgueil dresse une barrière entre moi et mon Dieu. Il me motive à me croire plus malin que Dieu. Pour retrouver le chemin de Dieu et du bien, il faut que notre orgueil soit brisé.


13 mars
Lire : Luc 18, 1-8

INTEGRAL ET PROFOND

"Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur voie mauvaise" (Jonas 3, 10)

Aujourd'hui, j'aimerais partager avec vous deux autres éléments du « modèle de repentance » que nous proposent les Ninivites dans le livre de Jonas : l'abandon et l'insistance.

L'élément abandon : les Ninivites se sont dépouillés de leurs vêtements qui les habillent normalement et qui montrent éventuellement leur rang. Les voilà non pas nus, mais en haillons. Ensuite, leur jeûne est total : ni nourriture ni eau.

Si je quitte mes vêtements et si je ne m'alimente plus, je me dépouille de mes protections et de ma force. Je me place dans une dépendance totale d'une autre force, en l'occurrence celle de Dieu. Les Ninivites attendent la réponse de Dieu, dans un esprit d'abandon total, avec le seul espoir que cette réponse soit sa compassion. Et toi ?

Ceci amène au dernier élément : l'insistance. Le message que les Ninivites veulent adresser à Dieu est « trop puissant. » Leur « carême » est total, leur jeûne absolu. Ils se repentent à fond. Ce n'est pas du cinéma. Si je demande une grâce ou une faveur à Dieu, quelle importance a-t-elle pour moi ? Mon repentir est-il vraiment sincère et profond, ou superficiel ?

On n'achète pas la grâce de Dieu. Mais on peut lui montrer à quel point elle compte pour nous. La gratuité de l'amour de Dieu ne signifie pas qu'il a peu de valeur, au contraire ! Il a coûté le sang de son Fils, notre Sauveur !


14 mars
Lire : Romains 8, 18-22

MA VACHE FAIT CARÊME

"Par décision du roi et de ses grands, que les humains et les bêtes, le gros bétail et le petit bétail, ne goûtent de rien, ne paissent pas et ne boivent pas d'eau !" (Jonas 3, 7)

« Ma vache fait carême » : ridicule ? Blasphématoire ? Pas du tout. Et vous ne trouverez ici aucune allusion spirituelle aux périodes de vaches maigres ou à l'origine du lait écrémé. Ce titre et cette méditation se veulent autrement spirituels.

Il n'empêche que ma vache fait carême. Mon bétail fait maigre. Depuis l'ordre du roi, je jeûne, toute ma famille jeûne, et mes animaux aussi. Il n'y a rien dans les assiettes et rien dans les mangeoires. Mon estomac grogne, les enfants pleurnichent, les bêtes tournent en rond.

Ami lecteur, réfléchis à cet exemple de jeûne absolu. Il nous interpelle : jusqu'où voulons-nous nous investir dans notre désir de changer de vie ? Et jusqu'où voulons-nous que notre vie change ? Qu'est-ce que j'aimerais que Dieu change ? La société ? Ma famille ? Ma vie ? En partie seulement ou tout ?

Dieu veut tout changer. Tout repeindre aux couleurs d'une joie sans limite d'intensité, sans limite parce que rien n'en est exclu.

Si je crois que Dieu peut changer ma vie, alors il ne faut pas que je me ferme : il faut que je lui offre toute ma vie, et que je partage avec lui le désir de tout changer pour le mieux, ma vie, ma famille, ma société. Pourquoi se priver de la force de Dieu, et pourquoi remettre le bonheur à l'au-delà ?


15 mars
Lire : Genèse 18, 16-33 et 19, 24-26

QUESTION DE SALUT PUBLIC

"Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville ?" (Jonas 4, 11)

En 1940, les Allemands écrasèrent la magnifique ville de Rotterdam sous les bombes de leurs Stukas. Quelques années plus tard, les alliés réduisirent en cendres la merveilleuse cité de Dresde. Et en 1945, les champignons atomiques aspirèrent vers le ciel les pierres et les chairs d'Hiroshima et de Nagasaki. Il paraît que c'était nécessaire pour construire un monde meilleur. Ce qui est curieux, c'est qu'on en veut beaucoup plus à Dieu qu'aux hommes quand il agit ainsi, On a du mal à admettre qu'il ait décidé de détruire Sodome et Gomorrhe ...

Pourtant, on s'accorde à reconnaître qu'à Rotterdam, Dresde et au Japon, ce sont des populations « innocentes » qui ont péri. Simplement, les assaillants avaient décidé, par ces holocaustes, de faire plier la puissance adverse.

À Sodome, Dieu descend lui-même se renseigner. Il envoie des anges vérifier que la ville est bien comme on le dit, corrompue jusqu'à la moelle. Dieu est prêt à épargner toute la population coupable si seulement dix habitants ne se sont pas pervertis comme les autres. Seulement voilà, les habitants de Sodome n'ont qu'une idée en tête : se livrer à un viol collectif sur ces deux étrangers qui viennent d'arriver en ville. Il n'y a plus rien à faire d'autre qu'à faire sortir de la ville les trois personnes qui n'ont pas encore été corrompues. Question de salut public.


16 mars
Lire : Jonas 3, 10 à 4, 11

QUESTION DE CRÉDIBILITÉ

"Je savais que tu es un Dieu clément et compatissant, patient et grand dans la fidélité, qui renonces au mal !" (Jonas 4, 2)

Il y a des condamnés à mort qu'on décide d'exécuter même s'ils se sont repentis et même s'ils ont changé de vie, souvent en trouvant la foi. Il y a des preneurs d'otages qu'on abat après qu'ils aient relâché tous leurs otages contre la promesse d'avoir la vie sauve. Question de crédibilité !

Le prophète Jonas est furieux que Dieu épargne Ninive alors qu'il l'a envoyé prophétiser : "Encore quarante jours et Ninive sera détruite !" Doutons que ce soit parce que c'est un sadique frustré qui aurait bien aimé assister à une petite apocalypse. Il est plutôt furieux parce que sa crédibilité est en jeu. Il a peur de passer pour un idiot. Et il se demande quel Dieu il sert : un Dieu qui se laisse apitoyer par deux-trois pleurnichais attifés de sacs postaux, eux et leur fichue vache ? Un Dieu justicier qui du coup n'est plus crédible !

Dieu lui fait voir les choses autrement. Oui, lui, Dieu, il aime cette ville de Ninive. Pas pour ses monuments. Pour ses habitants. Il a créé les hommes et il connaît chacun d'eux. Il aime les voir vivre, prospérer, entreprendre, s'épanouir.

Tant pis pour ceux qui le voyaient en Zeus lançant des éclairs. Lui se voit comme une poule qui rassemble ses poussins sous ses ailes. Question d'amour. Du coup, il devient crédible comme un Dieu d'amour et de compassion infinie !


17 mars
Lire : Philippiens 2, 5-11

QUESTION D'AMOUR

"Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne soit pas perdu, mais aie la vie éternelle." (Jean 3, 16)

L'histoire de Sodome, qui montre la justice punitive de Dieu, se recoupe avec celle de Ninive, qui montre son amour. Car si Dieu a décidé de détruire Sodome quand les Sodomites ont voulu violer ses anges, il a aussi envoyé dans ce monde corrompu plus que des anges : son Fils est venu lui-même. Et son Fils s'est laissé blesser moralement et physiquement jusqu'à l'extrême, jusqu'à la mort sur la croix.

Vous voyez, Dieu ne peut pas tolérer le mal. Il ne peut pas tenir le coupable comme innocent. Il ne peut pas tolérer le péché. Car c'est une offense contre lui. Mais il ne supporte pas non plus de devoir détruire ses créatures corrompues par le mal. Il le supporte encore moins parce qu'il les aime.

Alors ? Il faut faire un choix, bien sûr. Et Dieu a fait son choix. Mais il n'a pas choisi entre les deux. Il a choisi les deux. Il a fait un choix incroyable : Il a envoyé son Fils, conçu du Saint-Esprit et né de la vierge Marie. Et ce Fils innocent de tout mal, il l'a chargé de tout. Tout notre mal, toutes nos offenses, il les a chargés sur lui. Et il en a fait justice. Il le lui a fait payer. Il l'a maudit. Jusqu'à ce qu'il en meure ... Question de crédibilité !

Le Christ est mort à votre place. Pour que vous ayez la vie éternelle en communion avec Dieu ... Question d'amour !


18 mars
Lire : Apocalypse 21, 1-5

DIEU A FAIT SON CHOIX. ET VOUS ?

"C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs." (Hébreux 3 : 7)

Jonas aurait préféré que Dieu traite Ninive comme il a traité Sodome. Comme lui, nous reprochons à Dieu de tolérer le mal au lieu d'établir la justice en anéantissant le mal et les méchants dont, bien sûr, nous ne faisons pas partie ...

Dieu préfère traiter Ninive comme il aurait aimé traiter Sodome. En espérant que sa patience soit récompensée et que les hommes écoutent ses avertissements. Cette patience donne du temps à chacun pour se reconnaître pécheur ...

Hier, nous avons vu comment Dieu a résolu en Jésus-Christ, la question de crédibilité que lui posait le péché et la question d'amour que lui posait son coeur. Reste la question de salut public, le moment où il faut faire le tri entre le récupérable et l'irrécupérable. Ce temps de justice que nous appelons à cor et à cri ... De quel côté serons-nous, au fait ?

Le moment viendra. Au terme de la patience de Dieu. Quand il ne se retiendra plus. Ce sera le moment de supprimer tout mal et de faire "toutes choses nouvelles." Ne vous demandez pas comment cela se passera. Ni quand. Posez-vous une seule question : de quel côté voulez-vous être ? Du côté des Sodomites, à vouloir outrager Dieu jusqu'au bout, ou du côté des Ninivites, à rechercher son pardon, son amour et son salut ?


19 mars
Lire : Esaïe 11, 1-9

REVOILÀ MA VACHE

"Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, où il y a plus de cent vingt mille humains qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des bêtes en grand nombre ?" (Jonas 4, 11)

Quand on a lâché la bombe sur Hiroshima, on a fait peu de cas des vies humaines qu'elle a soufflées. On a certainement encore moins pensé aux bêtes. Les batailles jusqu'à l'ère de l'automobile ont fait bien trop de "pertes humaines" dans leur carnage, sans que ça ait l'air de retenir l'ardeur guerrière des gouvernants. Que dire alors des chevaux tués sous leur cavalier ou par l'artillerie ?

Dieu cherche à sauver la vie des hommes. Dès maintenant et pour l'éternité. Mais il se préoccupe aussi des animaux. Parce que les « bêtes » sont aussi ses créatures. Elles sont les victimes de notre bêtise.

En envoyant son Fils dans le monde, le Père de tout ce qui existe a voulu restaurer la création. Dieu dit : "voici, je fais toutes choses nouvelles." La vision d'Esaïe nous décrit le monde merveilleux que le Seigneur veut nous donner en héritage. Ne refusons pas ce que le Seigneur nous rend par Jésus-Christ ! En attendant cette perfection, employons-nous à être renouvelés par lui à son image ... Question d'amour.

Seigneur, donne-moi de mettre à profit ces 40 jours de Carême comme les Ninivites ont mis à profit tes 40 jours de grâce. Et fais de moi une créature renouvelée. Amen.


20 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 1, 1-4

QU'EST-CE QUE L'EGLISE ?

"Paul, Silvain et Timothée, à l'Eglise des Thessaloniciens qui est en Dieu notre Père et en Jésus-Christ le Seigneur." (Verset 1)

L'apôtre Paul écrit à "l'Église des Thessaloniciens". C'est un peu comme si on parlait de "l'Église des Parisiens" ou de "l'Église des Lyonnais." Cela sonne un peu étrange. La différence entre son époque et la nôtre est qu'il n'y avait qu'une église chrétienne à Thessalonique, tandis que de nos jours il y a à Paris, Lyon ou ailleurs beaucoup d'églises chrétiennes. Beaucoup d'églises qui portent ce nom et se réclament du Christ. On peut et on doit regretter qu'extérieurement en tout cas, l'Église ait perdu son unité et donne le triste spectacle de ses divisions. Ce n'est pas ce que voulait son Seigneur.

Cependant, malgré ses scandaleuses divisions, l'Eglise de Jésus-Christ est une. Elle est, comme le disait Luther, l'ensemble des brebis qui entendent la voix de leur berger et le suivent, l'assemblée de tous ceux qui croient en Christ et se réunissent autour de sa Parole et de ses sacrements, car ils y trouvent la nourriture dont leur foi a besoin. Il peut y avoir des hypocrites parmi eux, et Dieu les connaît. Tout chrétien a le droit de savoir qu'il fait par la foi partie de ce troupeau béni dont Jésus prend soin et qu'il conduit dans la vie éternelle.

En fais-tu partie ? Les relations que tu entretiens avec Jésus-Christ à travers sa Parole et ses sacrements t'aideront à répondre à cette question. Amen.


21 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 1, 5-10

DIEU N'OUBLIE PAS LES SIENS

"C'est une preuve du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez jugés dignes du royaume de Dieu pour lequel vous souffrez." (Verset 5)

Souffrir pour le Royaume de Dieu. On aurait envie de dire que c'est du passé. Mais est-elle vraiment terminée, l'époque où il fallait souffrir pour lui ? Non, et il paraît qu'il n'y a jamais eu autant de martyrs du Christ qu'au cours du siècle passé. On en parle très peu, mais ils furent innombrables ceux qui souffrirent pour leur foi sous le régime communiste, et ils sont encore bien nombreux ceux qui n'ont pas la possibilité d'acheter une Bible ni le droit de célébrer des cultes et de confesser leur foi dans certains pays où règne l'islam.

Ce rappel veut nous encourager à prier pour eux, pour que le Seigneur les délivre de ceux qui les oppriment sans raison. Ils ont besoin de nos intercessions. Ils ont aussi le droit de savoir que Dieu ne les oublie pas. Il juge dignes de son Royaume ceux qui souffrent pour lui et leur offrira le repos "lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance."

Dieu a créé les hommes libres. C'est pour cela qu'il y a tant de méchanceté dans ce monde. Ses ennemis finiront-ils par triompher un jour ? Non, c'est Dieu qui aura le mot de la fin.

Seigneur, viens en aide à ceux qui souffrent pour toi. Console-les aussi avec la certitude qu'un jour ils seront délivrés de tout mal et éternellement heureux. Amen.


22 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 1, 9-12

DES PEINES ÉTERNELLES

"Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force." (Verset 9)

Oui, vous avez bien lu. Le châtiment qui attend les infidèles sera une "ruine éternelle." Et qui sont ces infidèles ? L'apôtre répond : "ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus." Autrement dit, les incroyants.

On dit parfois : Dieu est bon; il ne peut pas châtier éternellement. Et pourquoi pourrait-il sauver éternellement, mais n'aurait-il pas le droit de châtier éternellement ? Pourquoi serait-il normal qu'il donne la vie éternelle à ceux qui se repentent et anormal qu'il réserve un châtiment éternel à ceux qui refusent de se repentir ? L'enseignement de la Bible est très clair. Jésus lui-même parle du châtiment éternel réservé à ceux qui seront à sa gauche, du ver qui ne meurt pas et du feu qui ne s'éteint pas. Le ver et le feu sont, bien sûr, des images, mais le message qu'elles transmettent est clair.

N'épiloguons pas sur la justice de Dieu. Nous ne sommes pas ses conseillers et un vase ne conteste pas avec le potier qui l'a fait. Dieu nous donne à tous une chance. Une chance qu'il renouvelle tout au long de notre vie. Il veut à tout prix nous sauver. Alors repentons-nous et persévérons dans la foi !

Oui, Seigneur, et mets-nous à cœur d'annoncer l'Évangile à ceux qui ne le connaissent pas encore ou qui le rejettent parce qu'ils le connaissent mal. Amen.


23 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 2, 1-3

NUL NE CONNAÎT LE JOUR ET L'HEURE

"Pour ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ…, nous vous prions… de ne pas vous laisser troubler." (Versets 1-2)

L'apôtre parle de l'avènement de Jésus-Christ, du jour où il reviendra. Il demande aux chrétiens de ne pas se laisser troubler. Et qu'est-ce qui pourrait bien les troubler ? Réponse : une inspiration, une parole ou une lettre qui "semblerait venir de nous."

Il y a dans la chrétienté des gens bien mal inspirés. Ils se fondent sur certains textes pour prédire le jour et l'heure où le Christ reviendra. Ils se livrent à de savants calculs, et toutes les dates proposées se sont avérées fausses. Ne vous laissez pas troubler, nous dit l'apôtre. La date du retour du Christ ne se calcule pas. Il a bien dit qu'il viendrait à l'improviste, comme un voleur, au moment où personne ne s'y attendra. Il ne peut pas dire cela et en même temps nous fournir dans la Bible des éléments qui nous permettraient de dire : Voilà, c'est pour telle ou telle année.

Le chrétien ne calcule pas. Il se prépare. Il veille et prie. Ainsi il ne sera pas surpris, mais pourra aller au-devant de son Maître la tête haute. Il est à la fois patient et impatient : patient, car il sait que le Christ tiendra ses promesses, et impatient parce qu'il aimerait le voir venir.

Donne-moi, Seigneur, d'être toujours prêt pour ton retour ! Amen.


24 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 2, 4-12

UNE LEÇON SUR L'ANTICHRIST

"L'apostasie", "le fils de la perdition", "l'adversaire", "le mystère de l'iniquité, l'impie ..." (Versets 3-8)

Ce sont là les titres peu flatteurs dont l'apôtre pare celui que la Bible appelle l'Antichrist. Ils révèlent qu'il est l'ennemi de la vérité, qu'il s'assoira sur le trône de Dieu et qu'il séduira beaucoup d'hommes, au besoin par des prodiges mensongers.

De qui s'agit-il ? Reconnaissons que notre texte est mystérieux et que la réponse à cette question n'est pas claire. Luther était convaincu en son temps que l'Antichrist était le pape en raison de l'acharnement avec lequel il se dressait contre la vérité de l'Évangile. Il le faisait au nom de son infaillibilité et de celle des conciles. Beaucoup de chrétiens protestants partageaient cette conviction. Il y avait de quoi, quand on sait avec quelle cruauté ils étaient persécutés pour des convictions qui étaient tout simplement bibliques.

S'il vivait aujourd'hui, Luther, ce farouche défenseur de la vérité, élargirait probablement son interprétation de ce texte et verrait dans l'Antichrist tous ceux qui, dans l'Eglise chrétienne, s'élèvent contre la Parole de Dieu, la critiquent au nom de la raison et rejettent ses enseignements. Paul nous dit qu'ils n'ont pas "l'amour de la vérité pour être sauvés."

Seigneur, donne-nous d'être vigilants et de nous éloigner de tous ceux qui n'aiment pas ta vérité. Préserve-nous de l'erreur et fais-nous toujours marcher à la lumière de ton Évangile ! Amen.


25 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 2, 13-15

MERCI, SEIGNEUR !

"Nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut." (Verset 13)

L'apôtre rend grâces à Dieu d'avoir choisi dès le début les chrétiens de Thessalonique pour le salut. Comment ? "Par la sanctification de l'Esprit et par la foi en la vérité." Ils sont des enfants de Dieu et persévèrent dans la foi. Pourquoi en rendre grâces à Dieu ? Eh bien, parce que c'est une grâce de croire ! Ça l'a toujours été et ça l'est encore de nos jours. Jésus a parlé un jour du chemin large qui mène à la perdition sur lequel marchent beaucoup d'hommes, et du chemin étroit qui mène à la vie et que peu de gens trouvent. Alors un pasteur est tout heureux quand il constate que les chrétiens qui sont confiés à ses soins persévèrent dans la foi, et il en remercie Dieu.

Si Dieu t'a fait la grâce de croire en lui, remercie-le. S'il t'a donné une femme ou un mari croyant, remercie-le. Si tes enfants marchent dans la foi et restent fidèles au Seigneur, dis-lui merci de tout ton cœur. Car c'est une grande grâce et elle n'est manifestement pas accordée à tout le monde.

Et si ton mari ou l'un ou l'autre de tes enfants a tourné le dos au Seigneur ? S'ils ont quitté le chemin étroit qui mène à la vie éternelle ? Alors recommande-les au Seigneur, car sans sa grâce ils ne retrouveront pas ce sentier béni. Prie pour eux, sans relâche, chaque jour. Et sois pour eux un témoin vivant de la grâce de Dieu. Amen.


26 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 2,16-17

CONSOLATION ET FORCE

"Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et Dieu notre Père, qui nous a aimés, consolent vos cœurs et vous affermissent." (Versets 16-17)

Rares sont les chrétiens qui n'ont pas besoin d'être consolés et affermis ! Tous les chrétiens connaissent l'épreuve et l'affliction, même quand ils ne souffrent pas pour le Christ. Pas nécessairement plus que les incroyants, et pas non plus moins qu'eux. Croire en Dieu ira toujours de pair avec la souffrance, et il existe de belles pages de la Bible qui expliquent quel en est le sens et quels en sont les effets bénéfiques. Et s'il est vrai que la vie chrétienne est un combat, comme l'enseigne l'Écriture, ou bien que le chrétien ressemble à la fois à un soldat qui se bat et à un sportif qui s'entraîne pour remporter la victoire, alors il faut des forces, beaucoup de forces.

N'allons surtout pas les chercher en nous-mêmes. Ce serait bâtir sur du sable. Bâtissons plutôt sur le roc. Construisons une maison qui résiste aux tempêtes et aux ouragans. Nos forces, nous dit l'apôtre, viennent "de notre Seigneur Jésus-Christ" et de "Dieu notre Père qui nous a aimés." Dieu le tout-puissant et le Christ vainqueur de l'enfer et de la mort sont notre forteresse !

Seigneur Jésus, je sais que tu veux me consoler et m'aider. N'es-tu pas mort pour moi ? Et toi aussi, Père céleste, puisque l'apôtre rappelle que tu nous as aimés. Sois ma consolation et ma force, maintenant et toujours ! Amen.


27 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 3, 1-5

LE SEIGNEUR ET NOTRE COEUR

"Que le Seigneur dirige vos cœurs vers l'amour de Dieu et vers la parole de Christ." (Verset 5)

La Bible dit de Lydie, la marchande de pourpre, que le Seigneur lui "ouvrit le cœur pour qu'elle soit attentive à ce que disait Paul." (Actes 16, 14) Pour que quelqu'un puisse croire, il faut que Dieu lui ouvre le cœur, et si toi qui lis ces lignes tu es un chrétien, si tu crois de tout ton cœur en Christ, c'est parce que le Seigneur t'a ouvert le cœur. En effet, le cœur humain n'est pas par nature ouvert à l'Évangile. La Bible dit qu'il est tortueux et Paul affirme quelque part qu'il est sans intelligence et plongé dans les ténèbres. Alors, si tu crois en Dieu, ne te glorifie surtout pas. "Tous n'ont pas la foi", dit notre texte. Elle est un don de Dieu, quelque chose qui ne se mérite pas.

Persévérer dans la foi est aussi un don de Dieu. Il est tellement facile de se détourner de sa Parole, de succomber aux tentations de la chair, du monde et de Satan, d'ouvrir son cœur à d'autres joies que celles de l'Évangile ! C'est pour cela que Paul demande au Seigneur de diriger les cœurs des chrétiens vers l'amour de Dieu et vers la Parole de Christ.

O mon Dieu, tu m'aimes comme personne d'autre ne saurait le faire. Donne-moi de toujours rechercher ton amour, d'y trouver force et joie. Et toi, Seigneur Christ, que ta Parole soit toujours mon plus grand trésor. Oui, qu'il en soit ainsi ! Amen.


28 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 3, 6-12

S'ÉLOIGNER DE SON FRÈRE ?

"Nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre." (Verset 6)

Avons-nous le droit de faire ce que l'apôtre nous demande ? Ne devons-nous pas au contraire tout faire pour nous rapprocher de nos frères ? Surtout s'ils sont en difficulté et en danger de s'égarer ? Jésus ne nous demande-t-il pas d'aller chez le frère qui a péché et de le reprendre pour gagner son âme ? Et Jacques n'écrit-il pas : "Si quelqu'un parmi vous s'est égaré loin de la vérité et qu'un autre l'y ramène, qu'il sache que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort" ? (Jacques 5, 19)

Oui, c'est ce qu'il faut faire en vue de le gagner. Mais "s'il refuse d'écouter l'Eglise", s'il persiste dans son erreur et refuse d'en démordre, il faut s'éloigner de lui. "Éloignez-vous d'eux", dit Paul au sujet des faux docteurs. Éloignez-vous de "tout frère qui vit dans le désordre." Dieu ne veut pas que ses enfants vivent dans le désordre, qu'ils refusent par exemple de travailler, comme à Thessalonique, sous prétexte que le Christ reviendrait bientôt. Gagner le frère et ainsi sauver son âme ? Oui ! Mais s'il persiste dans son impénitence, il n'est plus un croyant, un frère. Et il faut qu'il le sache. Il faut donc avoir le courage de le lui dire. Dans l'espoir qu'il se repentira. Dieu n'accepte pas que ses enfants vivent dans le péché, mais il fait grâce à ceux qui reviennent à lui. Amen.


29 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 3, 13-15

OBÉIR À DES HOMMES ?

"Si quelqu'un n'obéit pas à ce que nous disons dans cette lettre, notez-le et n'ayez pas de relations avec lui." (V. 14)

Un jour, Jésus, citant le prophète Esaïe, dit des pharisiens : "C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes." (Matthieu 15, 9) Et voici que l'apôtre exige qu'on lui obéisse, qu'on se conforme à l'enseignement qu'il vient de donner ... Contradiction ? Non. Il écrit en effet aux Galates : "Je vous déclare, frères, que l'Évangile qui vous a été annoncé par moi n'est pas de l'homme, car je ne l'ai ni reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ." (Galates 1, 11.12).

Dieu nous demande de ne pas obéir aux hommes qui nous annoncent leurs propres doctrines. Mais il veut que nous obéissions aux hommes qu'il a chargés d'annoncer sa Parole. Jésus a envoyé ses disciples dans le monde en leur disant : "Celui qui vous écoute m'écoute. Celui qui vous rejette me rejette. Et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé."

Quand un homme annonce fidèlement la Parole de Dieu, c'est Dieu qui parle par lui. Alors, rejeter ce qu'il dit revient à rejeter la Parole de Dieu. Paul est apôtre de Jésus-Christ. C'est pour cela qu'il nous demande de lui obéir.

Seigneur, tu me parles par les prophètes et les apôtres et par tes pasteurs fidèles. Mets-moi à cœur d'obéir à ce qu'ils m'enseignent et conduis-moi par leur parole sur le chemin du pardon, de la sainteté et de la vie éternelle. Amen.


30 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 3, 14.15

FRÈRE OU ENNEMI ?

"N'ayez point de relations avec lui, afin qu'il éprouve de la honte. Ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère" (Versets 14.15).

Au début de ce chapitre, l'apôtre nous a demandé de nous éloigner de celui qui vit dans le désordre. Il nous demande maintenant de ne pas avoir de relations avec celui qui refuse d'écouter la Parole de Dieu. Plus aucune relation ? Faut-il refuser de le rencontrer ? Changer de trottoir ? Ne pas lui rendre son salut ? Tourner la tête quand on le croise ?

Certainement pas. Ce serait le traiter en ennemi. Or il nous est demandé de l'avertir comme un frère. Un frère désobéissant et qui s'égare, un frère qui s'enfonce dans l'impénitence et l'incrédulité, à qui il faut dire qu'il périra s'il ne se repent pas et qu'il ne faut pas admettre à la Sainte Cène tant qu'il ne revient pas à Dieu. Mais un frère quand même.

Jésus qui mangeait à la table des publicains et acceptait l'hommage reconnaissant des prostituées, veut le sauver. Pour cela il faut qu'il passe par la repentance, et pour se repentir il a besoin de nous, de notre témoignage, de nos exhortations, de nos prières. Alors il faut savoir lui parler, clairement, mais avec bonté, même si ce n'est pas facile.

Seigneur, il est difficile d'obtenir du frère qui s'égare qu'il reconnaisse son erreur et revienne à toi. Donne-nous de l'aimer assez pour nous soucier de lui. Bénis ce que nous lui disons et exauce-nous quand nous prions pour lui.


31 mars
Lire : 2 Thessaloniciens 3, 16-18

LA PAIX EN TOUT TEMPS

"Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps." (Verset 16)

"Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix… Que votre cœur ne se trouble point". C'est ce que Jésus avait dit à ses disciples. Il n'y a pas de plus grand trésor dans ce monde que la paix. La vraie paix, celle du cœur, une paix que personne ne peut nous ravir. Voilà pourquoi la Bible en parle si souvent. Jésus-Christ nous apporte la paix que nous ne trouvons pas autour de nous ni en nous-mêmes. C'est le fruit merveilleux du pardon. Le cœur du chrétien est en paix parce qu'il se sait pardonné, entièrement et éternellement.

Et quand rien ne va plus ? Quand les épreuves nous brisent le cœur ? Quand notre chemin devient un sentier obscur et traverse une vallée de larmes ? Quand la maladie fait son entrée chez nous et que la mort s'approche ? Tout cela nous fait mal, nous arrache des soupirs et nous cause des nuits blanches. Le chrétien n'y échappe pas. La foi n'immunise pas contre la souffrance, ne nous arrache pas à ce monde de larmes et ne nous transporte pas dans le ciel. Pas encore. Mais même alors l'Évangile nous dit que Dieu est en paix avec nous, que rien ne peut nous séparer de son amour, qu'il nous voit, nous entend et vient à notre secours.

Seigneur, que ta paix inonde mon cœur. En tout temps, comme le dit l'apôtre. Et surtout quand ça ne va pas. Au nom de Jésus. Amen.


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