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4) L'attitude de l'islam à l'égard des autres religions

Selon les directives du Coran, les habitants des pays conquis doivent être placés devant le choix suivant : passer à l'islam ou être mis à mort : « Les mois sacrés expirés (Note en fin du Coran : « Les quatre mois chavval, dhoulcada, dhoulhiddjè et monharram »), tuez les idolâtres partout où vous les trouverez, faites-les prisonniers, assiégez-les et guettez-les à toute embuscade. Mais s'ils se convertissent, s'ils observent la prière, s'ils font l'aumône, alors laissez-les tranquilles » (IX, 5). « Voici quelle sera la récompense de ceux qui combattent Dieu et son apôtre et qui emploient toutes leurs forces à commettre des désordres sur la terre : vous les mettrez à mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix. Vous leur couperez les mains et les pieds alternés. Ils seront chassés de leur pays. L'ignominie les couvrira dans ce monde, et un châtiment cruel dans l'autre. Sauf ceux qui se seront repentis avant que vous les ayez vaincus, car sachez que Dieu est indulgent et miséricordieux » (V, 37.38).

Cependant, les juifs et les chrétiens, les « gens du Livre » bénéficient d'un régime particulier, car ils adorent un seul Dieu et ont des choses en commun avec les adeptes d'Allah. Aussi ne faut-il pas les contraindre de se convertir à l'islam, mais se contenter de tout faire pour les convaincre. Quitte à leur imposer une taxe spéciale ! La position du Coran à leur sujet n'est cependant pas uniforme. Tantôt on les considère comme des frères dans la foi et des cohéritiers du paradis (V, 73), tantôt on se contente de les tolérer, tantôt enfin ils sont considérés comme les ennemis des musulmans qu'il faut combattre et que Dieu damnera (IX, 30 ; LIX, 3.4 ; XCVIII, 5-7). Ces contradictions tiennent sans doute à l'évolution spirituelle de Mahomet qui devint au cours de sa carrière le fondateur d'un islam de plus en plus dur et intransigeant. On retrouve donc dans les pays musulmans des comportements différents à l'égard des juifs et des chrétiens, allant de la tolérance bienveillante jusqu'aux persécutions ouvertes en passant par l'interdiction formelle de faire du prosélytisme. Les chrétiens peuvent être considérés aussi bien comme des adorateurs du Dieu unique que comme des polythéistes, en raison de leur foi en la divinité du Christ et du Saint-Esprit.

Il existe bien entendu aussi, de nos jours, un islam libéral qui ne se lie pas de façon servile aux directives du Coran et de la Sunna et qui a fait sienne la séparation entre l'Etat et la religion, le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Cet islam-là tourne plus ou moins le dos à la charia, c'est-à-dire au droit islamique hérité du passé, et ne conçoit le djihadque comme la fidélité à la religion de Mahomet et la recherche d'un débat sincère avec les partisans des autres religions. On trouve ce type d'islam en Turquie, dans les Balkans et chez l'élite intellectuelle de nombreux Etats musulmans. C'est pour calmer les esprits et désamorcer le fanatisme religieux que des gouvernements comme ceux de l'Europe occidentale facilitent volontiers la construction de mosquées sur leur territoire et envisagent même de permettre l'enseignement de l'islam à l'école (Allemagne). Il est clair que les chrétiens libéraux trouvent avec ce type d'islam un vaste terrain d'entente, voire une réelle communion religieuse. Eux non plus ne croient plus guère en la divinité du Christ et font de lui volontiers un simple prophète et le fondateur d'une religion. Ils estiment que le christianisme et l'islam ont de nombreux points communs et divergent essentiellement par leurs rites et leurs pratiques. Ce sont, selon eux, des différences essentiellement culturelles qu'il s'agit de surmonter avec le temps. Il existe une sorte d'« cuménisme des religions abrahamiques » fondé sur un large consensus. Il est évident que la Bible est d'un autre avis. Bien qu'il n'ait jamais demandé à ses disciples de persécuter et de massacrer les partisans d'une autre religion, Jésus n'en a pas moins affirmé qu'il était « le chemin, la vérité et la vie », et que « nul ne pouvait venir au Père que par [lui] » (Jean 14 :6).

 


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3-Janvier-2003, Rev. David Milette.