Notre Culte Quotidien
Févier, 2004

(Méditations pour ce mois-ci par
le Pasteur J. BRICKA)

<< Janvier 2004 Mars 2004 >>
Méditation pour aujourd'hui


1er février
Matin : Psaume 135
Soir : Matthieu 17, 1-9

TRANSFIGURE

"Jésus fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière."
Matthieu 17, 2.

A quoi pense-t-on, normalement, quand on emploie ce mot : transfiguré ? Il arrive qu'on soit transfiguré de joie. Alors notre figure change d'expression, notre regard devient clair, nos traits se détendent et nos lèvres prennent le pli du sourire.

Quand Jésus, sur la haute montagne, est transfiguré devant les trois disciples qu'il a emmenés avec lui, c'est bien plus impressionnant. Son visage, qui est resté un visage humain, resplendit soudain comme le soleil, et toute sa personne émet une lumière éblouissante. Pour les disciples, c'est toujours lui. Mais à travers sa personne rayonne la clarté de la gloire divine que les mots de notre langue ne peuvent pas décrire.

A quoi peut correspondre cette lumière, aujourd'hui et pour nous ? Dieu, dans son être, est toujours insaisissable. Mais il nous a parlé. Il y a évidemment, dans sa Parole, la manifestation de sa sainteté qui peut nous épouvanter. Mais en Jésus, son Fils, devenu notre frère, il nous a donné le témoignage de son amour pour nous. Et c'est bien là, dans cet amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer, qu'il y a pour nous la lumière glorieuse qui vient à nous à travers notre Sauveur. Cette lumière triomphe de toutes nos obscurités, de toutes nos zones d'ombre.

O Seigneur Jésus, que ta divine clarté éclaire nos cœurs et nos sentiers. Amen.


2 février
Matin : 1 Corinthiens 7, 17-24
Soir : 2 Thessaloniciens 2, 13-17

L'APPEL AU SALUT

"Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut... C'est à quoi il vous a appelés par l'Evangile."
2 Thessaloniciens 2, 13.

Appeler quelqu'un, cela doit avoir un sens. Appeler quelqu'un sans raison, au téléphone par exemple, ça ne se fait pas. Et si cela se renouvelle, l'appelé peut vous traîner en justice. Par contre nous sommes reconnaissants pour un appel qui est un témoignage de l'intérêt qu'on nous porte, quand on s'inquiète de notre santé, quand on nous met en garde contre un danger, ou quand on nous fait part d'une bonne nouvelle.

Dieu nous a appelés. Pour nous donner une nouvelle vraiment bonne. Pour nous dire, par l'Evangile, que Jésus nous a réconciliés avec lui et que nous pouvons être ses enfants, simplement en acceptant son offre de paix dans l'humilité et la confiance de la foi. Déjà dans notre baptême, il y avait cet appel puissant et efficace de sa grâce. Et chaque fois que nous entendons sa Parole, c'est comme s'il nous appelait encore - ou comme s'il nous rappelait de nouveau, au cas où nous nous serions égarés. Tant que nous vivons dans le temps présent, qui est le temps de sa grâce, cet appel veut retentir dans nos oreilles et dans nos cœurs.

Aujourd'hui, dit l'Ecriture Sainte, si vous entendez cette voix qui vous appelle, n'endurcissez pas vos cœurs ! (Voir Hébreux 3,7).

Seigneur ! Que ta Parole d'Evangile soit puissante pour nous appeler à venir au salut et à la vie que ton Fils, le Christ, a acquis pour nous. Amen.


3 février
Matin : 1 Corinthiens 7, 25-40
Soir : Ephésiens 2, 11-22

APPELES A ETRE UN PEUPLE

"Vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu."
Ephésiens 2, 19.

L'apôtre Paul rappelle aux chrétiens de la communauté d'Ephèse qu'ils viennent d'horizons différents : les uns viennent de près, les autres de loin. Mais l'appel de Dieu, qui a fait d'eux tous, par la foi, des enfants de Dieu, les rassemble. Et pour leur rendre évident que ce rassemblement est sûr et certain, et intime aussi, il emploie plusieurs images.

L'image d'un "corps", d'abord. Dans un corps chaque cellule porte en elle l'identité qu'elle partage avec toutes les autres. L'image est ainsi plus frappante encore que celle de la "maison" ou du "peuple" que nous sommes également !

L'image du "peuple", elle, nous rappelle que nous avons désormais des droits. Jusque-là, nous étions des étrangers, des "sans papiers." Pire que cela, dans notre état naturel, nous étions ennemis et nécessairement voués à tous les refus. Mais le Seigneur a fait ce qu'il fallait pour nous acquérir le droit de citoyenneté irrévocable, une autorisation de séjour dont la durée n'est pas limitée. Et son appel nous ouvre toutes les portes !

L'image de la "maison" complète les promesses qui nous sont données. Non seulement nous y avons un abri, mais les portes y sont sans clé et sans pancarte : Défense d'entrer ! Nous avons accès jusqu'au cœur miséricordieux de notre Père céleste !

Seigneur Jésus, que l'appel de ta grâce et les portes qu'il nous ouvre soient pour nous toujours un sujet de joie et de reconnaissance ! Amen.


4 février
Matin : 1 Corinthiens 8, 1-6
Soir : 1 Pierre 2, 1-10

L'APPEL A LA TACHE

"Afin que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière."
1 Pierre 2, 9.

Par la grâce de Dieu, nous sommes appelés à être ses enfants. Nous profitons évidemment des avantages de cette situation ! Nous sommes ici-bas sous la protection divine et, pour l'éternité, nous avons la certitude de l'héritage glorieux qui nous est préparé. Mais cet appel implique aussi une tâche. Celle d'être, dans le monde où nous vivons, des témoins de celui qui est désormais notre Père. Nous devons "faire connaître ses vertus."

Comment allons-nous faire cela ? Il y a évidemment la possibilité d'en parler. Avec les gens qui nous entourent d'abord. On peut admirer avec eux les oeuvres magnifiques de la création, et s'engager à en sauvegarder l'équilibre. Mais davantage encore il nous incombe de leur dire que Dieu nous a aimés en Christ qui nous a acquis le pardon, la paix de l'âme et une vie en harmonie avec sa sainte et bonne volonté. Ce témoignage s'appuiera naturellement sur les promesses de l'évangile, révélées dans les Saintes Ecritures, mais c'est dans la vie des chrétiens et dans leur attitude envers le prochain que cet amour de Dieu pourra devenir "lisible". C'est en vivant dans la lumière de sa grâce que nous pouvons être "lumière du monde".

Pour ne jamais ressentir notre obéissance comme une corvée, mais comme une offrande joyeuse, prions : Seigneur, anime notre cœur de reconnaissance et d'amour, et aide-nous à t'offrir notre obéissance avec zèle et allégresse. Amen.


5 février
Matin : 1 Corinthiens 8, 7-13
Soir : Psaume 130, 1-8

NOTRE APPEL

"Invoque-moi au jour de la détresse ; je te délivrerai, et tu me glorifieras."
Psaume 50, 15.

Il n'y a pas que Dieu qui appelle les hommes. Il y a aussi, à l'inverse, les hommes qui appellent le Seigneur. Cela ne va pas de soi. Qui sommes-nous, en effet, pour nous autoriser à venir à lui avec nos misères ? Si nous prenons conscience, comme créatures rebelles à la volonté du Créateur, de notre indignité, nous avons bien des raisons de nous taire ! Mais c'est lui qui, dans son amour, nous le demande. Il veut être sollicité par ceux qui se savent "au fond de l'abîme" et qui sont amenés, par le pardon, à lui faire confiance.

Alors, allons-y sans hésiter. Car nous avons un tas de choses à lui demander. Pas seulement quand nous sommes acculés à une faillite matérielle ou quand les contrariétés s'acharnent contre nous. Là aussi, il est vrai, nous devons et nous pouvons l'appeler pour qu'Il nous délivre de nos peurs et de nos angoisses. A son heure, et selon sa sagesse, il fera ce qu'Il a promis. Mais la détresse la plus profonde, celle dans laquelle se trouve le psalmiste avec sa prière, c'est celle de la crise du péché, où notre culpabilité nous apparaît criante. Là, nous invoquerons sa miséricorde, et nous lui dirons:

Seigneur, qui peut apaiser ma conscience ? Qui peut me donner la consolation et le réconfort qui me permettent de reprendre, avec sérénité, ma route d'enfant qui mène au terme heureux de la vie présente ? C'est TOI SEUL, dans ta grâce qui nous est offerte en Jésus, notre Sauveur. Amen.


6 février
Matin : 1 Corinthiens 9, 1-12
Soir : 1 Samuel 1, 9-19

DIEU ENTEND

"Quand un malheureux crie, l'Eternel l'entend."
Psaume 34, 7.

Au cours de ces méditations, nous nous attachons à l'emploi quelquefois très particulier que la Bible fait de certains mots. Du 2 au 5 février, c'est le mot APPELER qui a retenu notre attention. A ce mot en correspond un autre: ENTENDRE. Pour entendre, il nous faut des oreilles, et le Créateur qui a voulu que les êtres humains communiquent entre eux, nous a donné d'une part une bouche pour parler, et d'autre part, deux oreilles pour entendre. Sachons nous en servir utilement !

Dieu, lui, n'a pas besoin d'oreilles. Il a entendu la prière d'Anne, la mère de Samuel, dans l'histoire qui nous est rapportée, alors qu'elle "ne faisait que remuer les lèvres." Oui, Dieu "entend" déjà nos pensées avant même que nous les ayons formulées, comme Il le dit en Esaïe 65,24. Et dans un certain sens cela nous incitera à beaucoup de prudence : n'est-il pas un Dieu qui a en horreur tout ce qui offense sa sainteté?

Mais nous pouvons trouver en cela aussi notre consolation. Nos soupirs, tous les appels à l'aide, même ceux que nous n'avons pas osé formuler en paroles de prière, Il les a entendus. Alors n'hésitons pas à lui parler, avec cet esprit confiants d'enfants adoptés que nous donne la certitude que, en Christ, nous avons en lui un Père compatissant.

Seigneur Dieu, notre bon Père céleste, dans toutes nos misères donne-nous de venir à toi. Car tu entends nos peines. Merci.


7 février
Matin : 1 Corinthiens 9, 13-18
Soir : Daniel 9, 17-19

DIEU ECOUTE

"O toi, qui écoutes la prière ! Tous les hommes viendront à toi."
Psaume 65, 3.

Dans la prière que le prophète Daniel adresse à Dieu pour son peuple, il a des paroles qui donnent un sens au mot ECOUTER. C'est entendre avec une intention de bien percevoir ce qui est dit. "Prêter l'oreille", cela implique la volonté de discerner le désir profond de celui qui nous sollicite, de lire, le cas échéant, "entre les lignes" de ses paroles et d'y répondre au mieux.

C'est bien ainsi que Dieu, dans sa miséricorde, "entend" les requêtes de Ses enfants. Il y met son cœur. Et leur misère l'émeut, quand ils l'étalent devant Lui. Sans doute y aura-t-il, dans sa réponse, la mesure de sa sagesse. Il sait en effet - mieux que nous-mêmes - quelle sera la bonne manière de remédier aux maux qui nous affligent. Mais nous, nous devons être certains, quelle que soit sa manière de répondre, qu'Il y met toute sa bienveillance. Et cette certitude nous mobilise. Dans la confiance que crée en nous sa promesse, nous venons à lui avec tout ce qui nous tracasse. Il y a là, d'abord et toujours à nouveau, notre péché et la faiblesse de notre foi, mais il y a, en plus, tout ce qui rend difficile notre vie de tous les jours : nos ennuis et les ennuis de ceux qui nous accompagnent, les dangers qui nous guettent, les misères, et les deuils. Sachons-le : Dieu écoute... Et prions :

Oui, Seigneur, nous venons à toi. Tu écoutes et tu veilles sur nous. Sois présent parmi nous et exauce-nous, par grâce ! Amen.


8 février
Matin : Psaume 124
Soir : Luc 10, 38-42

LE BON CHOIX

"Terre, terre, terre, écoute la Parole de l'Eternel !"
Jérémie 22, 29.

Le dimanche, les mots entendre et écouter ont une dimension particulière pour les chrétiens croyants. Beaucoup d'entre eux profitent de ce jour pour se rassembler dans une double intention. D'une part, ils veulent prêter l'oreille à ce que leur Père céleste veut leur dire. Le culte, c'est avant tout cela : un acte d'obéissance, la réponse respectueuse à l'invitation divine, et un utile exercice d'écoute. Si Dieu daigne nous parler, qui sommes-nous pour faire la sourde oreille ?

Marie, dans le texte que nous avons lu, reçoit de Jésus cette bonne note : elle a choisi la bonne part, en s'asseyant à ses pieds pour écouter sa Parole. Nous savons sans doute tout le profit que nous pouvons tirer d'une écoute attentive: nous pouvons y trouver la joie que donne le pardon, les orientations pour la vie, et la consolation dont nous avons tant besoin dans nos tribulations.

Mais il y a aussi la réciproque. Il y a aussi l'attente de Dieu qui prend plaisir à entendre nos louanges et nos actions de grâces, et à écouter les supplications de son peuple. Dans l'Apocalypse il est dit que les "prières des saints" accompagnent les parfums répandus sur l'autel du trône de Dieu. Pensons-y dans nos cultes !

Seigneur, notre Père, reçois avec bienveillance les hommages que nous te rendons dans notre prière commune, et donne-nous de venir nombreux à la source de vie qu'est ta Parole. Amen.


9 février
Matin : 1 Corinthiens 9, 19-23
Soir : Psaume 1, 1-6

MEDITER

"Marie gardait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur."
Luc 2, 19.

Dans les premiers chapitres de l'évangile de Luc, Marie est mentionnée deux fois ainsi. Elle entend avec intérêt et étonnement, d'abord les paroles des bergers qui lui rapportent l'irruption des anges dans leur nuit de veille, et puis celles de son fils, Jésus, retrouvé parmi les docteurs de la loi au temple de Jérusalem (2,19.51). Entendre c'était pour elle - et c'est aussi pour nous aujourd'hui, quand on nous dit la Parole de Dieu - recevoir un dépôt de grande valeur. Que faut-il faire de ce don?

La mère de notre Seigneur a non seulement "gardé" ce qu'elle a reçu ; elle l'a aussi remué dans ses pensées et dans son cœur ! La Parole de Dieu, la Bonne Nouvelle qui en est le contenu, est immensément riche. On peut y puiser encore et encore: jamais cette source ne tarira. Il est bon de mémoriser au moins certaines paroles qu'on y trouve. Luther a dit qu'elles sont comme de l'or. Précieux quand on le possède en lingots, on peut aussi le marteler à l'infini et le réduire en feuille d'une extrême minceur - ça reste toujours de l'or. Méditer la Parole qu'on entend aujourd'hui, ou celle qui resurgit de notre mémoire à un moment de crise, c'est faire cela: marteler le trésor que Dieu nous a confié pour notre bonheur. En tirer le réconfort et la joie qu'Il veut nous accorder.

Seigneur, Ta Parole est un don précieux. Donne-nous de l'apprécier à sa juste valeur et d'en user. Amen.


10 février
Matin : 1 Corinthiens 9, 24-29
Soir : Genèse 22, 1-14

VOIR, PREVOIR, POURVOIR

"L'Eternel regarde du haut des cieux, Il voit tous les fils de l'homme."

L'endroit où s'est rendu Abraham pour sacrifier Isaac a, à double titre, un rapport avec la vue. Le sens de Morija est soit "on peut voir Dieu," soit "Dieu a prévu." C'est à cet endroit que Salomon construira le temple, donc l'endroit où Dieu veut habiter et être présent pour son peuple (2 Chroniques 3,1). Abraham, après ce qui lui est arrivé, appelle cet endroit "Jehova-Jiré", littéralement : "Dieu (pour)voit." Ainsi, Dieu "voit" l'obéissance d'Abraham et il "pourvoit" à son besoin de sacrifier un bélier à la place de son fils.

Un autre sacrifice aura lieu tout près de là. Dieu, qui a "vu" notre besoin d'un Sauveur, nous a "pourvus" de son agneau pour notre rachat. C'est tout près de là que son Fils a été immolé sur la croix. Oui, sous toutes ses formes, Dieu regarde : Il voit, il prévoit, il pourvoit.

C'est ce que nous retiendrons de cette histoire. Dieu voit nos chemins souvent tortueux, où nous essayons de nous soustraire à sa volonté. Il a prévu celui qui nous permet de trouver le pardon et d'être rétablis dans la situation d'enfants. Il pourvoit à nos insuffisances en nous montrant par sa Parole, avec insistance et miséricorde, qu'il nous donne, en Christ, l'accès à la vie. En humilité mais avec confiance aussi, nous prierons :

Seigneur, quand nous nous égarons, regarde et redresse notre chemin. Fais-nous voir, toujours à nouveau, la lumière de ta grâce qui triomphe de toutes les obscurités. Amen.


11 février
Matin : 1 Corinthiens 10, 1-13
Soir : 1 Jean 4, 12-16

CONNAÎTRE

"Je connais mes brebis, et elles me connaissent."
Jean 10, 14.

"Ah oui ! celui-là, je le connais !"

Cela peut être la réaction de notre interlocuteur quand nous évoquons le nom d'un ami ou quand nous voyons sa photo. C'est une affaire de notre mémoire qui garde le souvenir de quelqu'un. Quand c'est Jésus qui affirme qu'il connaît ses brebis, c'est bien plus que cela. Le mot « connaître » a, pour Lui, un sens beaucoup plus fort.

La Bible emploie d'ailleurs ce mot « connaître » dans un sens très particulier pour évoquer l'étreinte d'amour qui fait que des époux deviennent "une seule chair". "Adam connut Eve, sa femme", dit Genèse 4:1. "Elle conçut et enfanta Caïn..." Ainsi en est-il de la connaissance que le Seigneur a de ses créatures, et en particulier de celles qui croient en lui : c'est également bien plus qu'un simple souvenir, comme nous pouvons l'avoir. Sa connaissance est active et puissante. Elle agit en nous. Elle nous entoure, nous pénètre, fait naître en nous la confiance et une... connaissance en retour. Elle crée le lien de filiation qui nous unit à Dieu.

C'est cette connaissance réciproque qu'évoque l'évangéliste Jean. Il l'évoque déjà dans son Evangile quand il cite les paroles de Jésus, mais encore avec plus d'insistance dans ses épîtres où il fait de la connaissance un synonyme de l'amour !

Seigneur, te connaître comme tu nous connais, c'est la vie. Garde dans nos cœurs la certitude que tu nous connais. Amen.


12 février
Matin : 1 Corinthiens 10, 14-22
Soir : Luc 15, 3-7

PERDU

"Mon peuple était un troupeau de brebis perdues..."
Jérémie 50, 6.

Dans l'oracle sur Babylone, Dieu parle de son peuple de l'Ancienne Alliance qui y est en captivité. Loin de Jérusalem, du lieu de la présence de son Dieu, il est sur le point d'échapper de ses mains. Des faux bergers lui font perdre l'espoir. Mais Dieu peut-il "perdre" quelque chose?

A nous, cela arrive. Nous égarons notre trousseau de clés. Nous plaçons mal nos économies et nous les perdons. Nous perdons aussi quelquefois des amis. Dieu ne peut perdre quoi que ce soit ainsi. Il voit toutes choses et en reste le maître. Le malheur, c'est que nous, nous pouvons abandonner le chemin qu'Il a tracé pour nous. Nous pouvons être perdus en nous perdant nous-mêmes. D'abord par le refus de suivre les sentiers de ses commandements, ensuite et surtout par le refus d'accepter son pardon et sa grâce.

Alors nous sommes comme la brebis perdue, dans la parabole que Jésus a proposée à ses auditeurs. Egarés et loin du troupeau, nous errons sans trouver les verts pâturages et les eaux paisibles qu'il nous faut, et sans pouvoir trouver de nous-mêmes un chemin du retour. Le pire, souvent, c'est que nous ne nous en rendons pas compte... Alors notre route ne peut conduire qu'à l'abîme.

O Seigneur, donne-nous de rester vigilants et d'être attentifs à la voix de notre bon berger. Garde-nous de l'égarement où voudraient nous entraîner notre orgueil ou notre indifférence. Amen.


13 février
Matin : 1 Corinthiens 10, 23-11, 1
Soir : Luc 15, 11-24

TROUVE

"Mon fils était perdu, et il est retrouvé."
Luc 15, 24.

Dans cette parabole de Jésus, ce n'est pas une brebis qui est perdue, mais un enfant. Lui, il a délibérément quitté la maison paternelle pour aller se vautrer dans les plaisirs du monde. Et très vite, la perdition l'a rejoint. Les poches vides, abandonné par les faux amis des heures de mauvaise joie, il s'aperçoit soudain qu'il est dans l'abîme. Par quel miracle va-t-il être retrouvé?

Ici il n'est pas dit que le père s'est mis à sa recherche. Au fond, personne ne semble faire quoi que ce soit pour le retrouver. Et pourtant c'est la puissance de l'amour de ce père, dont le fils prodigue se souvient, qui "retourne" son cœur et ses pensées. "Mon père est juste, se dit-il sans doute, j'ai perdu tous mes droits d'enfant, mais Il est bon aussi, il m'acceptera comme son domestique".

La miséricorde du Père va plus loin que notre raisonnement. Sa joie d'avoir "retrouvé" son enfant fait déborder la coupe de sa générosité. Il comble le rebelle. Et c'est bien ainsi que Dieu a mis le prix pour nous retrouver, nous tous qui sommes amenés par sa miséricorde à mettre en Lui notre confiance. Il a "donné" son Fils dans l'abandon qui était le nôtre, afin que nous soyons « trouvés » et que nous retrouvions la maison paternelle...

Je te rends grâces, Seigneur, mon Dieu, d'avoir ouvert mes yeux sur ma misère et sur ton amour dans lequel tu m'attends pour m'accueillir dans ta maison. Amen.


14 février
Matin : 1 Corinthiens 11, 2-16
Soir : Tite 2, 11-14

APPARTENIR

"Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent"
2 Timothée 2, 19.

Il fut un temps où des créatures humaines étaient, au même titre que d'autres biens, la propriété de leurs maîtres. Il est certain que l'esclavage n'était pas dans les intentions du Créateur. C'était une dérive, abominable comme bien d'autres, qui s'est installée dans le monde corrompu par le péché. Nous remercions Dieu d'avoir veillé à ce que, aujourd'hui, l'esclavage soit au ban de l'humanité.

Il y a cependant une "appartenance" qui nous comble : c'est quand le Seigneur nous dit : "Ne crains rien, car je te rachète ; Je t'appelle par ton nom : TU ES A MOI !" (Esaïe 43:1). Dans sa sainte Parole, Dieu nous a dit comment nous sommes devenus sa propriété : Jésus, son Fils, notre Sauveur a payé sur la croix le prix fort de notre rachat. Sur chacun de nous qui croyons en lui, il a établi son titre de propriété, le jour de notre baptême. Et selon son amour il nous garde dans ses mains bienveillantes dans lesquelles nous sommes gravés.

Appartenir à Dieu, c'est être à l'abri des assauts de l'ennemi de notre âme, pour le temps et pour l'éternité. Appartenir à Dieu, c'est pouvoir braver toutes les adversités, avec la sereine certitude que le Maître de la terre et des cieux est avec nous. Appartenir à Dieu, c'est faire de sa volonté nos délices !

Seigneur, je te rends grâce de ton ineffable amour dans lequel tu nous as rachetés. Que notre cœur jubile de savoir que tu nous connais et que nous t'appartenons. Amen.


15 février
Matin : Psaume 125
Soir : Matthieu 13, 1-9

SEMER

"Un semeur sortit pour semer."
Matthieu 13, 4.

L'image du semeur est évoquée fréquemment dans les textes bibliques, avec des significations différentes. Dans la parabole de l'ivraie, que nous trouvons au même chapitre, le semeur, c'est aussi l'ennemi, qui sème le mensonge et la zizanie. Mais ici, la semence c'est la Parole de Dieu (Luc 8:11) et celui qui la sème, c'est celui qui EST la Parole. Mais la besogne continue, en particulier aujourd'hui, dimanche, en bien des lieux de culte.

Je me rappelle que mon père, aux temps des semailles, prenait un soin extrême pour éliminer les graines de mauvaises herbes du blé qu'il allait répandre. Il avait un tamis spécial pour cela. Les pasteurs et prédicateurs sont les semeurs qui, aujourd'hui, sont appelés à semer. Ils ont cette double tâche : d'une part, de veiller à la semence, pour que ce soit la bonne, celle qui leur est confiée dans les écrits des prophètes et des apôtres - et puis, de la répandre, hardiment et consciencieusement.

Mais il y a aussi la terre qui reçoit cette semence. Et là, nous sommes tous concernés, nous aussi, qui la recevons ici, par la lecture de ces lignes. Sommes-nous prêts à laisser le divin laboureur préparer nos cœurs ? Même si le soc de la loi travaille dur pour y briser les mottes rebelles ?

Seigneur, donne-nous cette humilité d'accepter que ta Parole fasse son œuvre en nos cœurs, afin que ta semence puisse y prendre racine, qu'elle puisse y lever et porter du fruit. Amen.


16 février
Matin : 1 Corinthiens 11, 17-22
Soir : Matthieu 13, 18-23

MOISSONNER

"il porte du fruit, et un grain donne cent, un autre soixante, un autre trente."
Matthieu 13, 23.

Il y a le temps des semailles, il y aussi celui de la moisson. Même de nos jours, où la machine réduit le poids de la peine qu'il faut y mettre, ce n'est pas le moment d'épargner sa sueur. C'est sans doute le travail le plus dur du paysan. Mais c'est aussi le plus gratifiant. Je vois encore mon père écraser dans ses mains un épi, et compter les grains dorés en me disant : "C'est une belle récolte." Il n'oubliait pas que c'était la promesse du Créateur qui lui valait d'en compter trente, soixante ou cent... Il a disposé les choses ainsi quand il a dit : "Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson ne cesseront pas." (Genèse 8,22.)

C'est un tout autre champ qui s'étale devant Jésus quand il dit à ses disciples (Matthieu 9,37) : "La moisson est grande." Dans le monde où il les envoie pour annoncer la Bonne Nouvelle de la miséricorde divine, du pardon, du salut et de la vie, ils seront à la fois semeurs et moissonneurs. Car la graine vivante de la Parole veut germer et porter du fruit dans les cœurs de ceux qui la reçoivent. Et quand viendra le jour où le divin moissonneur y mettra la faucille, les anges du ciel compteront, avec la joie dont parle la parabole de la brebis perdue et retrouvée, les cent, les soixante ou les trente fruits produits par chaque croyant !

Seigneur, fais que nous soyons alors rassemblés tous, fruits vivants de ta moisson, pour vivre éternellement devant ta face. Amen.


17 février
Matin : 1 Corinthiens 11, 23-27
Soir : Marc 1, 1-5

LA REPENTANCE

"Jean Baptiste disait: Repentez-vous, car le royaume de Dieu est proche."
Matthieu 3, 2.

Dans la parabole du semeur, on peut évidemment comprendre que les croyants, qui sont appelés à la vie, sont les fruits des semailles. Mais on peut aussi comprendre que les fruits dont parle Jésus, ce sont les épis, lourds de grains précieux, que nous produisons dans notre vie. Car il y en a !

Au départ, il y a le fruit qui conditionne tous les autres: la repentance. La repentance, c'est un renouvellement total de l'être. De nature, nous sommes ennemis de Dieu et de sa volonté. Nous vivons dans l'illusion que le diable a fait naître dans le cœur des hommes, que nous pouvons être "comme des dieux" et que nous n'avons pas besoin de Dieu (Genèse 3,5). Cet orgueil est devenu notre nature. Et tant que nous sommes hantés par cette erreur fondamentale, nous sommes rebelles à la grâce et incapables de tout autre fruit.

La question initiale est de savoir si nous pouvons nous repentir par nos propres moyens. Très vite, nous nous rendons compte que si nous croyons cela, nous prolongeons l'illusion en nous. La repentance est au contraire un acte de création ; c'est une nouvelle naissance que Dieu seul peut accomplir en nous. C'est le premier fruit que sa Parole doit, peut et veut produire en nous.

Seigneur, accorde-nous de reconnaître que tout, dans l'œuvre de notre salut, n'est que grâce ; et dispose nos cœurs à l'humilité quand ta Parole veut œuvrer en nous. Amen.


18 février
Matin : 1 Corinthiens 11, 28-34
Soir : Colossiens 1, 12-20

LA PAIX

"Dieu a fait la paix par lui, par le sang de sa croix."
Colossiens 1, 20.

Le croyant reconnaît sa totale incapacité de se rendre digne d'être enfant de Dieu. Il a l'assurance du pardon que Dieu accorde gratuitement. Aussi il entre littéralement, avec ses pensées et son cœur, dans un monde nouveau : le monde de la paix que donne Jésus.

Ceux qui ont vécu des guerres ou d'autres conflits savent combien la paix est précieuse entre les peuples, dans la vie des familles et dans les relations sociales. Combien plus précieuse encore est la paix avec Dieu ! Dans sa sainteté, Dieu est nécessairement en guerre contre le péché. Tant que l'homme vit dans sa condition pécheresse naturelle, il est donc en état de guerre avec son Créateur. Cela se traduit par une conscience qui ne laisse pas en paix, qui harcèle et déprime. Innombrables sont les troubles qui en résultent, dans l'âme et dans le corps. L'issue fatale sera le remords qui brûlera pour toujours dans les êtres restés rebelles à leur Créateur.

Un artiste devait traduire par une peinture ce que lui disait la paix avec Dieu. C'était un homme croyant, il connaissait les Saintes Ecritures. Il a dessiné, sur toute la hauteur du mur d'une église, le Christ en croix. Et il a peint en lettres immenses, entourant la croix, ces mots : IL EST NOTRE PAIX !

Nous te rendons grâces, Seigneur Jésus, pour tout ce que tu as souffert. Fais que ta puissante offre de paix apaise notre cœur et nous permette de te servir avec joie. Amen.


19 février
Matin : 1 Rois 1, 1-27
Soir : Jean 8, 30-36

LA LIBERTE

"C'est pour la liberté que Christ vous a affranchis."
Galates 5, 1.

Dans notre hymne national, il y a, à côté d'accents guerriers, l'évocation de "la liberté chérie." Le rêve des esclaves de jadis était d'en avoir - au moins une petite parcelle, et on s'est battu pour elle. N'oublions pas de rendre grâces à Dieu qui nous en accorde quand même pas mal aujourd'hui ! Mais la liberté qu'avaient nos premiers parents de pouvoir vivre librement, en face de Dieu, pouvons-nous l'avoir réellement ? Au lendemain de la chute, nous dit l'Ecriture, ils ont connu la honte et la peur. Ils se sont cachés comme se cache l'enfant fautif. L'être humain vraiment libre ne se cache pas. Il ne connaît pas la peur. C'est la mauvaise conscience qui suscite la peur et qui asservit. Tant que nous la traînons avec nous, nous n'avons même pas la liberté de lever notre regard vers Dieu…

Un fruit merveilleux que produisent les promesses de grâce et de pardon de Dieu, c'est bien cette vraie liberté. Jésus, le Seigneur, nous dit déjà par la bouche d'Esaïe (61,1): "Je suis envoyé pour proclamer aux captifs la liberté." Il précise, en Jean 8: "Si vous demeurez dans ma parole, vous... connaîtrez la vérité, et la vérité vous AFFRANCHIRA." La vérité de l'évangile, en nous assurant le pardon, est la source de la vraie liberté. Rien, aucune chaîne, pas même le péché ou la mort, ne peut désormais nous garder captifs.

Seigneur ! Accorde-nous de demeurer fermement attachés à la parole de ton pardon qui nous libère. Amen.


20 février
Matin : 1 Rois 1, 28-53
Soir : Marc 11, 12-14.20-21

LA MALEDICTION

"Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous."
Galates 3, 13.

Eh oui ! Le mot malédiction est aussi dans la Bible ! Dieu peut maudire l'homme qui, par le péché, devient rebelle à son créateur. Paul, s'adressant aux Galates, leur rappelle cela en citant Deutéronome 27,26 : "Maudit soit celui qui n'accomplit pas les paroles de la loi." Comme le figuier maudit, l'homme qui se trouve sous cette sentence y perd la vie !

La malédiction est un sujet qu'on n'aime pas évoquer. Certains estiment que ça ne va pas avec Dieu qui est amour. C'est oublier que Dieu est aussi sainteté et qu'il a en abomination le péché. La voix de notre conscience nous le rappelle d'ailleurs. On ne peut pas effacer cela de la Parole révélée de Dieu. Au contraire : il faut en parler, car c'est seulement alors que la grâce divine apparaît dans ses vraies dimensions. Christ, dans sa mort sur la croix, est devenu "malédiction" en notre faveur. Lui qui était sans péché, il a pris sur lui, à notre place, cette terrible sanction. Voilà bien ce qui est inouï, ce à quoi personne ne s'attendait. Ainsi, Christ nous a rachetés de la malédiction qui pesait sur nous. Pourquoi ? Parce que son Père nous a tellement aimés ! Son Père l'a "donné" pour vous et pour moi. (Voir Jean 3,16.)

Avec humilité, Seigneur, nous prenons conscience de l'immensité de ton amour pour nous. Nous te rendons grâces pour le miracle de ta miséricorde qui a conduit Jésus à se laisser maudire ainsi pour nous racheter. Amen.


21 février
Matin : 1 Rois 2, 1-12
Soir : Romains 6, 20-23

LA MORT

"Le jour où tu en mangeras, tu mourras."
Genèse 2, 18.

Dans ce verset, Dieu met nos premiers parents à l'épreuve de l'obéissance. Il a créé cet arbre, dont le fruit est "bon à manger et agréable à la vue" (3,6). L'avertissement est formel : il y va de la vie ou de la mort. Que peut signifier la mort pour ces premiers humains? Ils connaissent la vie, mais la mort ? Il ne faut pas oublier qu'ils sont faits "à l'image de Dieu", et qu'ils comprennent sans dictionnaire les mots que Dieu leur dit.

Les traducteurs sont embarrassés avec le mot "mort" employé ici. Luther a mis : ‘tu mourras de mort.' Une récente traduction française dit : ‘tu mourras certainement." En effet, nous voyons dans la suite qu'Adam et Eve ne sont pas morts du tout. Alors ?

La vraie mort, c'est celle qui rompt la relation harmonieuse de la créature avec son créateur. Cette rupture-là est bien intervenue ! Honteux, se cachant, puis chassés de la présence de Dieu, leur vie, désormais est vaine et n'a plus de sens. Paul écrit aux Ephésiens (2,1) : "Vous étiez morts par vos offenses et vos péchés." C'est de cette mort-là qu'il parle, de cette mort qui nous tient tous captifs sous la loi, mais dont Christ nous a délivrés !

Nous te louons, Seigneur, d'avoir fait naître en nous, par ta promesse, la foi que, par sa mort, Christ a vaincu la mort. Que sa résurrection nous donne aussi l'espérance certaine de sa victoire sur notre mort ! Amen.


22 février
Matin : Psaume 31
Soir : 1 Corinthiens 13, 1-13

LA CHARITE

"La charité ne périt jamais."
1 Corinthiens 13, 8.

Dans beaucoup de lieux de culte on lit, en ce dimanche, ce chapitre qui est, de l'avis de beaucoup de personnes, le plus bel hymne à la charité. L'hymne a-t-il encore un sens? Ce sentiment n'est-il pas rangé au grenier, avec les vieilleries, et remplacé par le "devoir de solidarité"? Il est vrai que "faire la charité" était souvent, jadis, l'affaire des gens riches qui distribuaient une partie de leur superflu en aumônes, pour se faire voir. Mais, d'autre part, le "devoir de solidarité" qu'on prône aujourd'hui, n'est-ce pas une corvée imposée plus ou moins par la loi?

Pour les uns et pour les autres, il manquera dans l'accomplissement des gestes - aumône ou paiement de la CSG - ce qui est essentiel dans l'esprit de l'apôtre Paul : la pitié qui prend effectivement part à la détresse de celui qu'on assiste. Et c'est notre nature égoïste qui arrive à altérer ainsi ce qui peut avoir l'allure du dévouement le plus sublime. Non, sans cette vraie charité du cœur, qui est une forme de l'amour, tout n'est qu'"airain qui résonne". "Rien", dit l'apôtre! Une fois de plus, il faut tourner le regard vers Celui qui, seul, a été capable du suprême acte de charité, en offrant sa vie pour nous assurer la nôtre, gratuitement, alors que nous étions ses ennemis. Ce n'est qu'en nous inspirant de sa charité que nous pourrons essayer d'être vraiment charitables.

Seigneur Jésus, dans ta mort tu as été charitable envers nous. Donne-nous l'ardent désir de suivre Ton exemple. Qu'ainsi l'effet de ta charité ne soit jamais perdu. Amen.


23 février
Matin : 1 Rois 3, 1-15
Soir : Colossiens 3, 22-25

LA JOIE DANS LE TRAVAIL

"Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur."
Colossiens 3, 23.

Peu avant son mariage, ce jeune homme travaillait d'arrache-pied sur la réalisation d'un joli bahut en merisier. Pas 35 heures à la semaine, non, chaque jour de la semaine, jusque tard dans la nuit, et après ses horaires réguliers de travail. Mais il ne se plaignait pas ! Il lui arrivait même de chanter joyeusement en travaillant. Vous avez deviné pourquoi : Le meuble c'était son cadeau pour sa fiancée ! Il l'aimait, ça explique tout !

La parole proposée à notre méditation s'adresse à des serviteurs. C'était, à l'époque, des esclaves. L'apôtre exhorte Les maîtres à les traiter humainement (4,1). En retour, il leur demande de faire leur boulot "de bon cœur", sérieusement et avec joie. Ce n'est pas toujours commode, il y a des maîtres "difficiles." (1Pierre 2,18). Qu'est-ce qui motive cette attitude ? Qu'ils travaillent "comme pour le Seigneur !"

L'esclave qui connaît et qui aime son Maître céleste, sait que son travail, fait avec zèle et dans la joie, est un témoignage qu'il rend à son Maître. Transposer cela dans nos conditions de vie actuelles n'est sans doute pas évident, et pourtant ! N'y a-t-il pas une possibilité d'aller à contre-courant de cette idée, hélas si répandue, que le travail n'est que corvée ?

Seigneur, donne-nous de voir dans l'accomplissement de nos tâches quotidiennes, même des plus humbles, le service que tu attends de nous, et de mettre notre reconnaissance à te rendre témoignage. Amen.


24 février
Matin : 1 Rois 3, 16-28
Soir : Genèse 3, 17-19

LE TRAVAIL PENIBLE

"Le sol sera maudit ! ... C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture..."
Genèse 3, 17.

Nous avons évoqué hier la joie que le croyant peut trouver à faire son travail. N'est-ce pas en contradiction avec les paroles dures que le Créateur, lui parlant de son avenir, dit à Adam, après la chute dans le péché ?

Pour comprendre, il faut essayer de se représenter ce que pouvait être la vie de nos premiers parents avant leur désobéissance. Dieu leur avait confié le jardin d'Eden "pour le cultiver et le garder." Et même au-delà de ses limites, ils devaient "assujettir" la terre et "dominer" sur le monde vivant. Ce n'était, certes, pas une sinécure : l'univers était bourré de mystères à percer, de possibilités à domestiquer, et sans doute aussi, de forces à coordonner. Mais tout cela était dans le pouvoir qui leur était donné. Leurs entreprises, conformes à la volonté divine, réussissaient. Et leur... repos était comme celui de Dieu lui-même, au septième jour : ils s'y trouvaient encore dans la communion harmonieuse avec le Seigneur qui leur donnait, sans peine, le vouloir et le faire.

Ce qui était altéré désormais, c'est cet accord. Du coup, leur travail était devenu une corvée. Le désordre que le diable y semait perturbait son déroulement et en faussait le cours. Il allait y avoir beaucoup de ratés, d'erreurs à réparer et des montagnes d'obstacles à franchir. Adam devait s'attendre à voir Dieu différer ses bénédictions...

Ton pardon, Seigneur notre Dieu, couvre nos fautes. Donne-nous d'apprendre dans la peine du travail... et dans les échecs, que ta miséricorde reste présente, et de persévérer dans la confiance de la foi. Amen.


25 février
Matin : 1 Rois 5, 1-14
Soir : Matthieu 6, 16-18

LA PENITENCE

"Produisez des fruits dignes de la repentance."
Matthieu 3, 8.

C'est aujourd'hui le mercredi où mon calendrier porte la mention "Cendres" pour rappeler que, dans le temps, on y prêchait la repentance. Ce n'est pas inutile. La repentance chrétienne, c'est ce changement d'attitude radical - et nécessaire - qui doit s'opérer en nous quand la Parole de Dieu nous convainc de notre totale perversion pécheresse, et du besoin criant du pardon et de la grâce. Un singulier malentendu a voulu que le mot soit confondu avec un autre, avec "pénitence". Nous l'avons tous, certainement, déjà rencontré, mais j'ai cherché en vain dans ma Bible: je ne l'y ai pas trouvé...

C'est en effet un mot... à éviter. Il y ambiguïté : on y confond l'attitude par laquelle, avec regret, on se reconnaît coupable, et les "fruits dignes de la repentance." dont parle le Baptiste dans le verset proposé à notre méditation. Et dans un cheminement d'idée qui fausse tout, on en est arrivé à imposer et à exiger, d'une manière légaliste, des "peines", des jeûnes par exemple, à celui qui se repent, afin qu'il mérite, par des oeuvres ce que Dieu n'accorde que gratuitement - faisant dépendre ainsi la certitude du pardon de l'accomplissement de ces "pénitences". Le malheureux qui s'y laisse prendre ne peut que rester dans l'incertitude de son salut !

Nous te rendons grâces, Seigneur, de ce que ton pardon ne dépend pas des fruits de notre repentance. Mais nous te prions, augmente en nous le désir de porter de tels fruits, en reconnaissance et en amour pour toi. Amen.


26 février
Matin : 1 Rois 5, 15-32
Soir : Ezéchiel 47, 1-12

LES FRUITS DE LA REPENTANCE

"Le feuillage (des arbres fruitiers) ne flétrira point et leurs fruits n'auront point de fin."
Ezéchiel 47, 12.

Le prophète Ezéchiel a une vision. De la maison qu'il voit, du temple, sort un cours d'eau charriant fertilité et abondance de biens. De toute évidence, c'est l'image des paroles de Dieu dont Jésus dit (Jean 6:63) qu'elles sont "esprit et vie". Et tout au long de ce cours d'eau, il y a les arbres, tout aussi extraordinaires, "dont le feuillage ne flétrit point, et dont les fruits n'auront point de fin." Ces arbres, ce sont les croyants, "plantés près de ce courant d'eau", évoqués également au psaume premier. Y sommes-nous? Et quels sont ces fruits inaltérables ?

Quand Jésus, au jour de son retour, parlant de ceux qui se trouvent à sa droite, évoquera leurs oeuvres, ils lui diront, tout étonnés : Quand avons nous fait tout cela ? Aucun d'entre eux n'est paré de quelque titre de champion dans le domaine, et aucune comptabilité humaine n'en a gardé une trace. Mais Dieu, Lui, sait. Comme il a vu les larmes des malheureux qui criaient à lui, ainsi il a vu l'humilité et la charité dans le cœur de ceux qui ont tendu la main vers le pauvre pour le secourir, ou pour offrir le verre d'eau à celui qui a soif. Les fruits de la repentance, du renouvellement de l'être par la puissante parole de l'évangile, ce sont l'humilité d'abord, et la confiance en Dieu qui agissent dans tous ces petits gestes que nous accomplissons par amour pour lui.

Seigneur, tu as compté les gestes d'amour que ton amour a fait naître en nous. Donne-nous de nous rappeler toujours en humilité que tout est grâce - aussi les fruits que produit en nous ta Parole. Amen.


27 février
Matin : 1 Rois 6, 1-13
Soir : 1 Jean 4, 7-11

L'AMOUR

"Dieu est amour. L'amour de Dieu s'est manifesté. »
1 Jean 4, 8-9.

"Amour" est un mot qu'il faut prendre avec des pincettes dans notre monde d'aujourd'hui. On n'ose presque pas le dire. Il y a automatiquement le risque de faire naître des fantasmes plus ou moins indécents - tellement il est galvaudé. Et pourtant, le chrétien ne peut pas s'en passer s'il veut parler de Dieu. Dieu n'est-il pas amour ?

L'évangéliste Jean, dans ce qu'il en dit, fait de l'amour un sentiment sublime. Mais c'est parce qu'il connaît l'amour que Dieu a pour ses créatures, cette faveur inouïe avec laquelle le Créateur tout-puissant est venu et continue de venir à notre rencontre. Son amour est le mobile qui l'émeut dans tout ce qu'il fait pour nous. Déjà dans l'œuvre même de la création, quand il a fait l'univers avec ses multiples merveilles. Mais c'est surtout quand il s'est ému de compassion de notre misère pécheresse que son amour s'est surpassé. Quand il s'est donné lui-même, en Christ, dans l'abaissement et dans les affres de la mort, afin que nous ne soyons pas éternellement perdus... Il ne s'est pas contenté de nous plaindre et de nous dire qu'il nous aime. Non, son amour s'est manifesté en devenant activité visible et agissante. La croix où le Fils de Dieu expire dans l'abandon, c'est cela, son amour.

Notre amour, sous toutes ses formes, n'est vrai que s'il nous rend disponibles au sacrifice de nous-mêmes. Seigneur, accorde-nous ton Saint Esprit, pour nous sanctifier dans toutes nos pensées, dans nos paroles et dans nos actes. En particulier là où nous voudrions faire comprendre aux autres que nous les aimons... Amen.


28 février
Matin : 1 Rois 8, 1-13
Soir : Ecclésiaste 3, 1-8

NOUS ET LE TEMPS

"Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement."
Hébreux 9, 27.

Cette fois, le 28 février n'est pas le dernier jour du mois. Nous sommes en année bissextile. Cela peut nous amener à refléchir au temps et à son aménagement. Le temps, c'est une chose bizarre: on peut en avoir peu ou beaucoup, on peut en gagner ou en perdre, mais finalement, qu'est-ce que c'est ?

La Bible nous dit que Dieu a disposé les astres, le soleil et les étoiles "pour marquer les époques, les jours et les années" Le temps est ainsi un don de Dieu, qui sert de cadre à notre vie, et qui nous permet d'y mettre de l'ordre et de la suite. Il y a le passé, le présent et le futur. Et dans ce cadre, chacune de nos activités a, comme le dit l'Ecclésiaste, son temps.

Comme tout ce que Dieu nous donne ainsi, sachons l'utiliser selon sa volonté. Pour y trouver la place de nos occupations, de notre travail et de notre repos, mais aussi les créneaux que nous accordons à notre avancement intellectuel et matériel, et ceux que nous consacrons aux autres. Mais avant tout, rappelons-nous que le temps de notre vie est le temps "favorable" où le Seigneur veut que nous disposions nos cœurs à le rencontrer quand notre temps sera arrivé à son terme.

Enseigne-nous, Seigneur, à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse... et donne-nous de chercher la certitude de ton pardon et de la paix "au temps favorable". Amen.


29 février
Matin : Psaume 91
Soir : Matthieu 4, 1-11

LE FACE A FACE

"Prenez aussi le casque du salut et l'épée de l'esprit, qui est la Parole de Dieu."
Ephésiens 6, 17.

Notre dimanche est le premier de ce temps du calendrier que nous sommes invités à consacrer à l'évocation du face à face entre notre Seigneur Jésus-Christ et son adversaire, le diable, où va s'accomplir la première prophétie de l'histoire de notre salut. Où le serpent, l'ennemi juré de Dieu blessera au talon de Celui qui le vaincra en lui écrasant la tête. La tentation en est un avant-propos et nous donne une double leçon.

D'une part il y a là une mise en garde : Satan est un rusé compère. Il connaît la nature humaine. Il sait profiter avec astuce des situations - ou en créer - où notre obéissance est mise à rude épreuve. La faim, qui nous tiraille physiquement, ou la soif de gloire ou de pouvoir - ce sont autant de points faibles de notre nature où nous sommes si facilement pris aux pièges de ses propos alléchants. Veillons au grain!

Mais ce qui est plus important encore, c'est ce que nous montre Jésus, dans ses ripostes. Il manie l'arme qui doit être aussi la nôtre. Par trois fois il pare aux assauts en disant : "Il est écrit..." La parole de Dieu, que nous avons dans les Ecritures, c'est l'épée qui sait les déjouer. En elle n'est pas seulement formulée la volonté divine, qui est la lumière sur notre chemin ; il y a en elle aussi la puissance qui met en déroute le Tentateur.

Donne-moi, Seigneur, d'être armé de cette épée. Que je serre Ta Parole dans mon cœur. Amen.


<< Janvier 2004 Mars 2004 >>
Méditation pour aujourd'hui

Notre Culte Quotidien