Notre Culte Quotidien
Avril, 2004
(Méditations pour ce mois-ci par
le Pasteur F. POILLET)
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Méditation pour aujourd'hui |
1er avril
Matin :
Marc
14, 26-31
Soir :
Marc
10, 32-34
UN SACRIFICE NECESSAIRE
« Ils ne peuvent se libérer l'un l'autre, ni donner à
Dieu le prix de leur rançon »
Psaume 49, 8.
« Ils le feront mourir » Pour la troisième fois, Jésus prévient ses disciples. Il sera condamné à mort, livré aux soldats, torturé et finalement exécuté. Mais le Seigneur précise, toujours en parlant de lui-même : « Trois jours après, il ressuscitera. »
Dans son Evangile, Luc rapporte que les disciples « ne savaient pas ce que cela voulait dire » (Luc 18,34). Conservez cette précision en mémoire : elle vous permettra de comprendre leur incrédulité face à Marie-Madeleine notamment, le matin de Pâques
Jésus parle ici de la vraie mission du Messie. Il monte vers la capitale avec ses fidèles. Oh ! Bien sûr, ils ne sont pas nombreux ; mais il sait que là-bas, une foule entière est prête à le suivre pour le faire roi. Et que fait-il ? Il annonce sa mort !
Le sacrifice de Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, était absolument nécessaire pour que nous soyons sauvés. Alors que toutes les religions fabriquées par l'homme enseignent sa capacité à se sauver lui-même, la Bible prend résolument l'homme à contre-pied. Non pas pour l'humilier et le jeter à terre, non ! Mais plutôt, pour terrasser son orgueil et faire de lui « un homme nouveau » selon l'Evangile, c'est-à-dire régénéré par le Saint-Esprit.
Suivez ce Seigneur qui vous témoigne tant d'amour ! Quelle que soit l'épreuve, l'angoisse ou la douleur, sa main nous tient fermes et ses pas nous précèdent.
2 avril
Matin :
Marc
14, 32-42
Soir :
Marc
10, 35-45
SAUVES POUR SERVIR
« Donne-nous d'être assis à ta droite et à ta
gauche dans ta gloire. »
Marc 10, 37.
Si « la gloire » dont parlent les deux frères fait allusion à un retournement militaire imminent, ce n'est pas très flatteur. Imaginez Jésus utilisant ses pouvoirs divins contre les Romains Les voici prêts à édifier l'Eglise par la force, à transposer les schémas de ce monde dans le Royaume de grâce !
La réaction des autres, la réponse même du Christ, expriment naturellement le malaise : Le Royaume n'a rien de commun avec les modèles existants. Dans ce passage, le Seigneur jette d'ailleurs un regard particulièrement sévère sur les tyrans et « les chefs des nations » qui abusent de leur pouvoir.
La démarche du Seigneur est très différente. Il leur fait comprendre que sa passion et sa mort réalisent seuls notre salut. Notre plus grand adversaire, c'est le péché, et la croix va le soumettre. Aussi n'est-il pas venu diriger ni commander, mais servir et donner sa vie pour notre libération. Les disciples se souviendront de la leçon.
Si Jésus a été un tel serviteur, n'est-il pas normal qu'étant en lui, vivant de sa vie et des « fruits de l'Esprit » (Galates 5, 22), nous soyons également des serviteurs pour nos frères ? Et nous pouvons l'être de tant de manières ! Par notre vie, aussi simple soit-elle ; par notre témoignage, notre humilité, notre disponibilité
Jésus est pour chacun une telle source d'inspiration ! A sa suite, soyons un exemple pour servir avec passion !
3 avril
Matin :
Marc
14, 43-52
Soir :
Marc
10, 46-52
LA PRIERE DE LA FOI
« Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! »
Marc 10, 47.
Jésus progresse vers la croix. Il quitte Jéricho et se dirige vers Jérusalem où il sera condamné à mort. S'il pense aux souffrances qui l'attendent, s'il en parle à ses amis, rien pourtant de ce qui se passe le long du chemin ne le laisse indifférent.
La foi de Bartimée est grande ! Ni les reproches, ni les intimidations de la foule ne le font taire. Il crie comme un désespéré : « Jésus ! Jésus ! Aie pitié de moi ! » Cette prière-là ne laisse jamais Dieu sans réagir. C'est l'aveu d'une dépendance totale en la miséricorde divine.
Quand enfin l'aveugle se trouve devant le Christ, il lui parle avec une confiance bouleversante. Il l'appelle « Jésus » - ce qui signifie Sauveur. Il le reconnaît comme le Fils de David, c'est-à-dire celui en qui s'accomplit l'espérance d'Israël. Ce « Rabbi » est bien plus qu'un enseignant génial doté en prime de pouvoirs spéciaux : il s'agit bien du Messie dont le prophète décrit la venue : « En ce jour-là [ ], délivrés de l'obscurité et des ténèbres, les yeux des aveugles verront » Esaïe 29, 18.
Ce qui est impossible aux hommes, Dieu peut l'accomplir. Cela, Bartimée le sait. Jésus est Dieu : ses paroles et ses uvres en témoignent. Cela aussi, Bartimée le sait. Voilà pourquoi Jésus le guérit. Voilà le sens de ses paroles : « Va, ta foi t'a sauvé ! »
Puissions-nous avoir la même reconnaissance que cet homme qui, dorénavant, suivra son Maître !
4 avril
Matin :
Psaume
88
Soir :
Marc
11, 1-10
AUJOURD'HUI, C'EST LA FETE !
« Hosanna dans les lieux très hauts ! »
Marc 11, 10.
Jérusalem est noire de monde. Les pèlerins affluent par milliers. Les commerçants ont approvisionné leurs étals. C'est dans ces conditions que Jésus entre dans la ville sainte. Une arrivée triomphale, un soulagement pour ses partisans, dont certains attendent cela depuis longtemps Mais c'est aussi une provocation pour les prêtres, qui voient l'objet principal de leurs soucis venir les narguer jusque dans le temple.
Le spectacle de cet homme fêté, installé sur un ânon, a tiré des mémoires les paroles de Zacharie : « Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi ; il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse. »
La prophétie s'accomplit, c'est certain. Jésus est bien le roi promis annoncé par Zacharie. Mais quelle sorte de roi est-il ? S'il est monté sur un âne, c'est justement pour souligner qu'il n'est pas un roi comme les autres. Bien plus : son royaume n'est pas de ce monde. Dans cinq jours, il scellera sa royauté par la croix du calvaire. Mais la mort ne pourra le retenir et le dimanche de Pâques proclamera sa victoire !
C'est à ce roi que vous devez votre salut. Par votre foi en Jésus, vous êtes membres à part entière du Royaume de grâce. Alors vous aussi, réjouissez-vous avec l'assemblée des croyants, et que toute votre journée soit éclairée de joie !
Hosanna au Fils de David ! Amen !
5 avril
Matin :
Marc
14, 53-65
Soir :
Marc
11, 15-19
UN GESTE IMPOPULAIRE
« Ma maison sera appelée une maison de prière pour
toutes les nations. »
Marc 11, 17.
Hier, à Jérusalem, Jésus a été accueilli comme le Messie. La rupture est consommée avec le clergé qui enrage de sa grande popularité. Jésus semble bénéficier définitivement de l'appui du peuple, des gens ordinaires, des artisans
Hélas ! Jésus n'est pas venu pour plaire à la foule ; il est venu pour servir son Père. Le voici qui « nettoie » le Temple : ce n'est pas la place du marché, c'est la Maison de Dieu.
On imagine la stupéfaction des marchands et, bien sûr, leur colère ! On imagine aussi l'incompréhension de tous ces gens qui, depuis leur enfance, avaient recours à ce commerce pour dénicher leurs offrandes et s'acquitter de leurs obligations rituelles. Les cageots de pigeons, les agneaux attachés, les balances à peser tout cela faisait partie du décor et avait sa place sur le parvis du Temple Agir ainsi, c'était un peu comme le profaner.
Finalement, Jésus gêne tout le monde parce qu'il veut appliquer la Loi de Dieu sans compromis. Mais quelle leçon ! Seule la Parole de Dieu fait autorité pour lui, à l'exclusion de toute tradition humaine. La seule activité possible au Temple, c'est le culte rendu à Dieu : la prière, la lecture de la Parole de Dieu et son explication.
En est-il ainsi pour votre église ? Sa nef et ses parvis proclament-ils la seule gloire du Christ ou sont-ils « encombrés » d'autres « médiateurs » ? Soyons vigilants et méditons l'enseignement du Seigneur !
6 avril
Matin :
Marc
14, 66-72
Soir :
Marc
15, 6-15
LE JUSTE ET L'ASSASSIN
« Dieu a de la sorte accompli ce qu'il avait annoncé d'avance
par la bouche de tous ses prophètes. »
Actes 3, 18.
A cette époque, le pays de Jésus ressemblait un peu à la France de 1940 : c'était un pays occupé, privé de sa souveraineté. Ses habitants subissaient de nombreuses vexations et étaient lourdement taxés pour remplir les caisses de César. Comme dans tout pays humilié de la sorte, il s'était organisé une résistance armée dont les membres parfois se faisaient prendre.
Barabbas était l'un d'eux. Il avait tué. Il attendait la mort. Et voici que Pilate, à bout d'arguments, relâche Barabbas et livre Jésus aux mains des soldats ! Les prêtres retournent la situation à leur avantage pour accomplir, bien malgré eux, les desseins de Dieu.
Barabbas libéré, c'est Jésus condamné. La grâce de l'assassin, c'est la mise à mort du Juste. Mais de cette infamie résultera le salut, la délivrance et la vie éternelle de beaucoup d'hommes.
En cette semaine sainte, ne laissons pas filer trop vite ces images d'injures et de trahisons. Combien connaissons-nous de ces chrétiens qui manifestent publiquement pour défendre leurs acquis professionnels et qui se défilent quand leur église organise une distribution de tracts ! La foule a crié « Barabbas » dans l'intérêt de ses besoins immédiats. Toute urgence et tout engagement est une question d'appréciation. C'est ainsi que l'homme justifie ses lâchetés. Ces gens sont proches de nous, finalement !
7 avril
Matin :
Marc
15, 1-15
Soir :
Marc
15, 16-28
JESUS CRUCIFIE
« Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi,
étant devenu malédiction pour nous
»
Galates 3, 13.
Une fidèle de notre paroisse d'Argenteuil ne pouvait lire ces pages sans être bouleversée. Même au soir de sa vie, après des années de méditations quotidiennes, le récit de la passion lui arrachait toujours des larmes Ce n'était pas de la sensiblerie ; la vieille dame en avait vu d'autres. Non ! Ce qui l'affectait si durement, c'était de connaître sa part de responsabilité dans cette exécution.
Tous les hommes, sans exception, sont à l'origine de la mort de Jésus. Le péché qui nous dominait devait trouver son maître, et ce maître ne pouvait venir que du ciel Voici pourquoi Paul écrit : Jésus est « devenu malédiction pour nous ». L'Esprit de Dieu inspire ces mots à l'apôtre pour leur donner une dimension universelle. Lorsque vous lisez sa lettre, son contenu s'adresse à vous autant qu'aux premiers chrétiens de Galatie
C'est pourquoi la suite vous concerne aussi ! L'apôtre précise : « Christ nous a rachetés de la malédiction » Jésus prend sur lui notre châtiment et proclame du même coup notre délivrance. Cette annonce de grâce est aussi ferme et solide que l'était le bois de la croix ; à son pied est déposé le pardon du chrétien. Voici pourquoi l'Eglise l'a choisie comme symbole de sa foi Voici pourquoi la vieille dame d'Argenteuil l'aimait tant : au-delà des larmes, on y trouve l'amour d'un sauveur qu'elle adore aujourd'hui dans son paradis.
8 avril
Matin :
Luc
22, 7-13
Soir :
Marc
15, 29-32
EN VALAIT-ON LA PEINE ?
« Sauve-toi toi-même et descends de ta croix ! »
Marc 15, 30.
La mémoire des hommes conservera le nom du Père Kolbe, victime des camps d'extermination nazis. Il avait proposé sa vie contre celle d'un père de famille qui devait être exécuté.
Mais qu'est-ce que Jésus va faire à Gethsémané ? Les passants blasphèment. Les prêtres et les scribes se moquent cruellement. Même ses compagnons d'infortune agonisent dans le mépris et les sarcasmes. Trois longues années il a été confronté à l'hostilité, à l'incompréhension. Au point que Jean compare ce ministère insensé à une « lumière » brillant dans les ténèbres. Nous vérifions aujourd'hui ce que signifie : « Elles ne l'ont pas accueilli. » (Jean 1, 5).
Oh ! Bien sûr ! Jésus a rencontré des Père Kolbe, des hommes et des femmes qui ont bouleversé son cur. Ils s'appelaient Pierre, Lazare, Marie-Madeleine. Mais l'un dans l'autre, l'humanité ne valait pas un tel investissement. « Tous sont égarés, dit l'Esprit par David, tous sont pervertis ; il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul. » (Psaume 14, 3).
Précisément ! Si Dieu avait regardé le monde avec nos yeux, s'il avait apprécié la valeur de nos existences selon nos mérites, à n'en pas douter : il aurait renoncé. Voici pourquoi, écrit Esaïe, ce sont tes souffrances que Jésus a portées, c'est de tes douleurs qu'il s'est chargé. Le châtiment qui te donne la paix est tombé sur lui et c'est par ses meurtrissures que tu es guéri ! (Esaïe 53).
9 avril
Matin :
Genèse
22, 1-18
Soir :
Marc
15, 33-41
SON AMOUR DANS MA VIE
« Jésus jeta un grand cri, puis il expira
»
Marc 15, 37.
Jésus, le Fils de Dieu, n'avait pas besoin de mourir. Pourtant, il a accepté sa mort en échange de la vie des hommes. Parce qu'il était sans péché, parce qu'il était le Fils de Dieu, son sacrifice tue la mort et nous délivre.
Il y a plusieurs façons de recevoir quelqu'un. Sur le pas de la porte et tant pis si cela s'éternise Dans le couloir de l'entrée, pour bien lui signifier que sa visite n'était pas désirée Dans le salon, au cur du foyer, avec chaleur et prévenance.
Comment recevons-nous Jésus ? Doit-il rester sagement sur le palier de notre vie, voisin « sympathique » mais que l'on ne fréquente pas ? Sera-t-il aimablement maintenu au seuil de notre semaine, parce que sa présence au quotidien se révèlerait embarrassante ? Comment prenons- nous modèle sur son obéissance ? Avec passion ou avec réticence ? A combien estimons-nous le bois de la croix ? A combien évaluons-nous notre rachat ? Comment notre gratitude s'exprime-t-elle ? Une présence limitée au dimanche ? Une cotisation épisodique, inférieure à tous nos abonnements et prélèvements mensuels ?
Nous pourrions multiplier les exemples En ce vendredi saint, il importe de mesurer combien le pardon de Jésus nous est nécessaire, combien sa présence est désirable dans tous les domaines de notre existence. Que son agonie nous bouleverse de gratitude et produise en nous les fruits de la repentance !
10 avril
Matin :
Hébreux
9, 24-28
Soir :
Marc
15, 42-47
ESPRIT DE REVANCHE ?
« Il a été rendu vivant quant à l'Esprit, dans
lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison. »
1 Pierre 3, 18-19.
A quel moment le Symbole des Apôtres fait-il
référence à l'état d'élévation du
Christ ? Au jour de Pâques, bien sûr, lorsqu'il triomphe de la
mort, et à l'Ascension, quand il monte au ciel ! Mais aussi à un
troisième événement : Dieu « élève
souverainement » Jésus - écrit Paul aux Philippiens - alors
qu'il descend aux enfers ! Mais qu'est-il donc allé y faire ?
La question est d'autant plus épineuse que la traduction de nos bibles
est un peu malheureuse : « Il est allé prêcher aux esprits
en prison »
Le lecteur non averti bute sur ce qu'il
interprète comme une revanche bizarre et un peu sadique de Jésus
sur tous les incroyants. On peut aussi y voir une incohérence : si la
prédication recherche généralement la repentance et le
salut de son auditoire, comment Jésus peut-il « prêcher
» à des damnés ? Cherchons la réponse dans notre
Petit catéchisme : "Jésus-Christ, après avoir
repris vie, s'est montré à l'enfer en vainqueur, et il a
proclamé sa victoire sur tous ses ennemis." (p.126).
« Proclamer sa victoire » : c'est là le sens exact des paroles de Pierre. Une proclamation sans appel face aux « principautés et aux pouvoirs » infernaux (Col. 2,15). Ce jour n'est pas sombre comme la tombe, mais déjà lumineux et bouillonnant de vie ! Ce que les hommes verront demain en plein jour, nos ennemis de toujours, Satan et sa cour, en ont eu la primeur. Oh oui ! Ils sont bien vaincus !
11 avril
Matin :
1
Corinthiens 15, 1- 11
Soir :
Marc
16, 1-8
DE LA MORT A LA VIE
« Il est ressuscité ! »
Marc 16, 6.
C'est le premier jour de la semaine, le matin. Trois femmes vont au tombeau. Mais il est ouvert ; Jésus n'y est plus : il est ressuscité !
Et l'on imagine ces femmes trop bouleversées pour être heureuses, trop effrayées aussi par cette incroyable nouvelle Heureusement, Jésus donnera « plusieurs preuves » de son passage de la mort à la vie et complètera utilement son catéchisme aux apôtres médusés (Actes 1, 3).
Pourquoi la résurrection est-elle si importante et réconfortante ?
Tout d'abord, elle affirme clairement que le Christ est le fils de Dieu. Donc, sa doctrine est la vérité. Sur terre, Jésus était souvent contredit, contesté. Sa résurrection donne à son ministère le sceau de l'autorité divine. Tout ce qu'il a dit de lui-même et de sa mission est confirmé par cette formidable victoire.
Ensuite, la résurrection prouve que Dieu le Père accepte le sacrifice de son Fils pour le rachat du monde. L'apôtre Paul écrit : « Si le Christ n'est pas revenu à la vie, votre foi est une illusion et vous êtes encore perdus dans vos péchés » (1 Corinthiens 15, 17). L'enjeu était de taille
Enfin, cette victoire du Christ sur la mort annonce aussi la nôtre Tous les croyants ressusciteront pour la vie éternelle. « Je vis, et vous vivrez aussi », nous dit le Seigneur de la vie. Dieu soit loué pour la perfection de notre salut !
12 avril
Matin :
Actes
2, 22-32
Soir :
Marc
16, 9-11
DIEU, SECHE MES LARMES !
« Quand ils entendirent qu'il vivait et qu'elle l'avait vu, ils ne
la crurent pas. »
Marc 16, 11.
Après sa résurrection, Jésus apparaît à
une femme, Marie-Madeleine. Elle se précipite chez les disciples pour
raconter ce qu'elle a vu, mais ils ne la croient pas.
Quand on prend un coup en pleine figure, il arrive que l'hématome gonfle
votre paupière et vous empêche de voir
Le passage
précise que « ceux qui avaient été avec lui
menaient le deuil et pleuraient ». Ceux-là aussi en ont pris un
sacré coup, mais c'est leur âme qui est
tuméfiée
Leur foi est tellement douloureuse qu'elle oublie
ce qui était annoncé : « Détruisez ce temple et en
trois jours, je le relèverai
» (Jean 2, 19).
Ce n'est pas facile de sourire quand la maladie vous mine ; ce n'est pas facile d'être de bonne humeur quand la vieillesse rend chaque geste plus douloureux Et que dire de la violence d'une disparition, l'arrachement d'un proche ? Alors oui, les larmes peuvent brouiller la vue et la foi.
Mais savez-vous que le Seigneur est infiniment bon ? Redressez la tête ! Sinon, vous ne pourrez voir le messager qu'il vous envoie pour vous inonder de joie. Allons ! Christ nous dit : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort » (Jean 11, 25).
Trouvons dans sa victoire le courage de vaincre notre abattement, notre lassitude. Demandons à son Esprit plus de patience dans nos épreuves. Aujourd'hui encore, tournons les yeux vers le « Soleil de notre justice ! »
13 avril
Matin :
1
Pierre 1, 1-12
Soir :
Marc
16 : 12-13
DIEU T'AIME !
« Ils revinrent eux aussi l'annoncer aux autres, qui ne les crurent
pas non plus. »
Marc 16, 13.
L'évangile de Luc précise la ville dont étaient originaires les deux hommes, ce qui les a fait entrer dans l'histoire sous le nom de Pèlerins d'Emmaüs. Ce « parallèle » nous livre même un nom, quelques bribes de dialogue et de nombreux détails sur cette rencontre. (Luc 24, 13-35).
Les deux passages ont en commun le retour des pèlerins' vers Jérusalem. Un voyage que l'on devait accomplir la mort dans l'âme et qui vire soudain de bord, en proie à une folle excitation : « Pensez donc ! C'est à peine croyable ! Jésus est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. Il nous est apparu. Il a mangé avec nous. Mon Dieu, comment avons-nous pu être aussi aveugles ? »
Dans ces conditions, à quoi bon ce bref résumé sous la plume de Marc ? La réponse fait mal : quand ils ont raconté ce qu'ils ont vu, les apôtres ne les ont pas crus. Nos deux compagnons n'ont donc pas plus de succès que Marie-Madeleine Imaginez leur indignation, leur frustration !
Mais le Seigneur savait cela par avance. C'est donc pour eux, premièrement, qu'il aménage cette rencontre et vient rendre l'espoir ! Peu importe finalement que ces deux-là sautent de joie et soient traités de fous : Dieu saura bien faire passer le message
Hé ! Quand tu désespères de ne pouvoir communiquer ta foi à tes proches, à ton entourage : pense aux pèlerins d'Emmaüs ; c'est eux, d'abord, que Dieu voulait rendre heureux
14 avril
Matin :
1
Pierre 1, 13-16
Soir :
Jean
20, 19-20.
QUE LA PAIX SOIT AVEC VOUS !
« Jésus vint : il se trouva là, au milieu d'eux, et leur
dit : Que la paix soit avec vous ! »
Jean 20, 19.
Les disciples sont inquiets. Ils se cachent. Ils craignent qu'après la mort de leur Maître, on s'en prenne à eux. La peur est là, palpable, qui empêche toute ouverture du cur à la Résurrection. Les verrous ne ferment pas seulement les portes de la pièce où ils se trouvent : ils scellent aussi les âmes ! C'est l'avenir qui se ferme, l'espérance qui, soudain, se cogne la tête au portail de la mort.
« La paix soit avec vous ! » leur dit Jésus. Premières paroles du Ressuscité qui, brusquement, leur ouvre les yeux. La paix de Dieu surgit, vient laver le regard et rouler la pierre de leur aveuglement.
Souvent, comme les disciples, nous sommes dans l'inquiétude : la vie nous fait peur, l'avenir nous semble incertain, tant de soucis nous assaillent face auxquels notre foi ne semblent pas faire le poids. Prenons alors, dans la prière, le temps de nous interroger : laissons-nous vraiment le Christ se tenir au milieu de nous, comme il se tint ce jour-là « au milieu d'eux » ? Laissons-nous le Ressuscité venir nous habiter, malgré tous les verrous de notre cur ? Laissons-nous la paix nous envahir ? Les disciples désemparés retrouvèrent la joie en tournant leur regard vers le corps du Christ : « ses mains et son côté » surent les réconforter. Agissons de même ! Au-delà des maux divers qui nous taraudent, recevons la paix dans la présence de Jésus !
15 avril
Matin :
1
Pierre 1, 17-21
Soir :
Marc
16, 14-16
UN APPEL POUR TOUS
« Celui qui croira
sera sauvé, mais celui qui ne croira
pas sera condamné. »
Marc 16, 16.
Cette consigne divine contredit clairement l'idée selon laquelle chaque religion se vaut, pourvu que l'on soit sincère dans sa piété. La raison de l'homme moderne se révolte quand on lui parle d'un chemin unique pour le salut des peuples, indépendamment de tout rite ou tradition.
Vous-même êtes peut-être ému et embêté à l'idée de ce privilège que vous détenez sur l'indigène des régions les plus reculées du globe ou sur le musulman qui partage votre palier. Allez, disons-le : cette exclusivité des prétentions de l'Evangile nous gêne quelquefois
Attention à ne pas nous poser les mauvaises questions. Je ne comprendrai jamais pourquoi tel enfant des favelas du Brésil n'a pas eu la chance de naître comme moi dans un foyer chrétien, et mourra peut-être sans avoir rencontré Jésus. Dieu sait toute chose : il connaît aussi cet enfant. Ma vocation première est de louer Dieu chaque jour pour la belle espérance qu'il a déposée dans mon cur. Dès lors, je n'ai plus à m'interroger sur l'aubaine extraordinaire de mon élection, mais sur tous les moyens à mettre en uvre pour que d'autres soient appelés
Bien sûr, beaucoup d'entre nous n'irons jamais « dans le monde entier » pour y annoncer la Bonne Nouvelle, mais chacun peut soutenir la mission, par ses prières et par ses dons. Chacun peut témoigner, par un mot ou un geste amical... L'appel est urgent Il nous concerne tous !
16 avril
Matin :
1
Pierre 1, 22-2, 3
Soir :
Marc
16, 17-18
« SUPERS APOTRES »
« En mon nom, ils chasseront des démons
»
Marc 16, 17.
Le lecteur pourra faire des yeux ronds en découvrant ces lignes Quoi ? Le croyant serait-il doté de pouvoirs spéciaux comme un super héros de cinéma ? N'est-ce pas un peu exagéré ? Et quelle en serait l'utilité ?
Pour comprendre, il faut poursuivre la lecture, ouvrir le Livre des Actes des Apôtres. Récit palpitant des premiers pas de l'Eglise chrétienne, chaque parole de Jésus y trouva son accomplissement ! Trois mille âmes furent converties à Christ lorsque les disciples « parlèrent de nouvelles langues » en son nom. (Actes 2, 41). De nombreuses voyantes et autres magiciens, dont on nous dit qu'ils détenaient leur puissance de démons, furent soumis par les apôtres. Combien de complots furent déjoués, de dangers mortels écartés, de guérisons obtenues par la foi en ces promesses qui puisaient leur autorité dans la folie de la croix !
Pour répandre l'Evangile au-delà du monde connu de l'époque, pour qu'il traverse les mers, passe les montagnes et pénètre les capitales, il fallait bien que les miracles du ciel s'attardent encore un peu sur la terre
Si vous en avez la nostalgie, n'oubliez jamais ceci : le plus grand miracle de Dieu, c'est vous ! Chaque fois qu'un homme est arraché aux ténèbres du péché et conduit vers l'admirable lumière du Christ, la puissance de Dieu est à l'uvre. Le Royaume progresse pas à pas : nous en sommes les témoins.
17 avril
Matin :
1
Pierre 2, 4-10
Soir :
Jean
3, 14-21
DIEU A FAIT DE NOUS DES VIVANTS
« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son
Fils
»
Jean 3, 16.
Il arrive que le rédacteur de ces méditations comme le prédicateur trouve ses mots inutiles et insipides, tout justes capables de troubler le dialogue d'amour que Dieu veut établir avec chacun de nous. Quand l'Evangile annonce : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils », que dire sinon accueillir, écouter, admirer, rendre grâce ?
Le monde ? Nous n'avons pas de discours assez durs pour le dénoncer comme le siège du mal et de toutes les souffrances. Or le Fils de Dieu vient dans le monde, non pas pour le juger mais pour le sauver. Décidément, les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées : lui ne sait qu'aimer, pardonner et sauver. Et chacun de nous est l'heureux bénéficiaire de cet amour surabondant : nous étions morts à cause du péché et par amour, sans mérite de notre part, Dieu fait de nous des vivants, écrit Jean.
C'est cet amour sans limite qui a tenu le Fils sur une croix. Au
désert, les Hébreux regardèrent un serpent. Nous, nous
regardons la vie, la source de toute vie. La croix, plus que l'exaltation de la
souffrance et de la mort, est le lieu du don absolu, le trône de l'amour.
Le Fils a été élevé pour que son regard attire et
sauve tous ses frères humains. Les bras de la croix sont comme les bras
de Dieu ouverts en grand pour accueillir sur son cur tous les hommes
qu'il aime.
Dieu nous aime. Aimons à notre tour et nous n'aurons pas peur de la
lumière !
18 avril
Matin :
Psaume
128
Soir :
Jean
6, 25-35
CUIT AU FEU DE L'AMOUR
« Je suis le pain de vie
»
Jean 6, 35.
Le pain, base et symbole de toute nourriture dans bien des traditions, est plus que ce qu'il est : un peu de farine, d'eau et de sel ! Son goût, il le doit aussi au partage ou à la solitude, aux larmes ou à la joie, à la personne qui le cuit et qui l'offre. Les contemporains de Jésus ont mangé le pain multiplié, mais beaucoup n'ont vu que le pain, oubliant qui le leur donnait. En Jésus, pourtant, ils avaient à portée de foi le pain de la vie et de l'éternité.
A vous aussi, le pain est offert en abondance et vous pouvez vous en
rassasier. Votre Bible est-elle ouverte ? Voici les verts pâturages
où Dieu va vous nourrir en ce culte quotidien.
Sans elle, ces quelques lignes seraient comme vidées de leur substance
et semblables à une pensée humaine. Avec elle, la route de cette
journée n'est plus trop longue ou trop dure. Au contraire, la distance
est abolie puisque Dieu se donne et rend ceux qui le mangent capables de
l'imiter, capables de « vivre dans l'amour comme le Christ »,
écrit Paul aux Ephésiens.
Recherchons ce pain descendu du ciel, cuit au feu de l'amour, don gratuit de
Dieu. Goûtons-le dans notre lecture personnelle et domestique de la
Parole ; goûtons-le au sein du peuple qu'il s'est acquis par son
sacrifice, dans la louange et l'adoration. Ce pain vivant, c'est le Christ mort
et ressuscité, placé en tête du peuple pour lui ouvrir
l'unique chemin vers le Père.
19 avril
Matin :
1
Pierre 2, 11-17
Soir :
Jean
12, 23-28
DE LA PEUR A L'ESPERANCE
« Si le grain de blé ne meurt, il reste seul
»
Jean 12, 24.
J'aimerais garder ma vie, mais comme l'eau elle file entre mes doigts. Je sais que je n'en suis pas maître. Je vois la mort rôder dans ma famille, à l'hôpital, au coin de la rue. J'ai peur de perdre ma vie. Et si c'était la condition pour vivre ?
Il ne sert à rien de vouloir conserver le blé éternellement. Il perdra ses qualités et deviendra inutile. Mais le grain de blé jeté en terre, apparemment sacrifié, peut germer et devenir une moisson abondante, pourvu qu'il meure
Sur les routes de Galilée, Jésus de Nazareth pouvait attirer les foules. Il parlait avec autorité et faisait partout des merveilles, guérissait les malades, rendant la vie aux morts, consolant tous les malheureux. Mais c'est dans l'échec apparent et la mort qu'il révèle son nom et sa puissance, quand il est « glorifié », élevé de terre et cloué sur la croix, enfermé dans un tombeau qui a craqué comme l'enveloppe du grain de blé. La mort du Christ a détruit la mort. La vie a jailli pour toute l'humanité. Et tous les hommes, de tous les lieux et de tous les temps, peuvent voir Jésus, c'est-à-dire croire en lui, entrer dans la vie. A tous, Dieu dit : vous serez mon peuple ; vos fautes sont oubliées.
C'est notre pas de foi : passer de la peur à l'espérance, de la mort à la vie. Vivre pour servir Jésus jusqu'au jour de notre Pâques. Qu'importe de perdre ma vie puisque le Père m'attend, les bras ouverts !
20 avril
Matin :
1
Pierre 2, 18-25
Soir :
Jean
12, 44-50
JOURNAL INTIME D'UNE BIBLE
« L'enseignement que m'a confié le Père, c'est la vie
éternelle
»
Jean 12, 50.
Un parent m'a dit : « J'ai une bible, une belle édition. Elle n'a guère quitté ma bibliothèque. Elle m'impressionne et j'ai vite perdu courage quand j'ai voulu la lire. Et puis, je n'ai pas beaucoup de temps »
Ah ! Si nos bibles pouvaient parler Mais Ecoutez celle-ci :
8 mars J'ai passé une semaine tranquille. Les premiers soirs de la reprise, mon propriétaire m'a lue régulièrement. On dirait que maintenant il m'a oubliée.
13 mars Le salon a été
dépoussiéré ; moi aussi. Ensuite, on m'a remise à
ma place.
4 avril Après le petit déjeuner, mon patron a eu
besoin de moi et a lu quelques versets.
11 avril Aujourd'hui, quelqu'un a mis une carte de vux
entre mes pages.
16 avril Avec des vêtements et d'autres affaires, j'ai
été posée dans une valise. J'ai compris que nous partions
en vacances.
20 avril Je suis toujours dans la valise, alors que tout le reste
en a été sorti.
1er mai De retour à la maison. Quel voyage crevant ! Je ne
vois pas pourquoi j'ai dû y participer.
30 mai Aujourd'hui, j'ai été utilisée. Mon
propriétaire a écrit à son filleul et a cherché un
verset adéquat.
29 juin De nouveau, on m'a dépoussiérée.
Cette bible pourrait-elle être la vôtre ? Où est-elle, en
cet instant privilégié de la journée ?
Ce culte quotidien est pour vous une porte ouverte sur la Parole de Dieu. Ne la
tenez pas à l'écart de vos méditations !
21 avril
Matin :
1
Pierre 3, 1-7
Soir :
Daniel
3, 1-7
TRISTE EXEMPLE
« Le roi Nabuchodonosor fit une statue d'or
»
Daniel 3, 1.
Voici un homme au sommet de sa puissance. Il fait élever une statue à sa gloire : trente mètres de haut ! Gare à celui qui ne se prosternera pas assez vite : la mort sera son châtiment !
Nabuchodonosor, malgré tout ton pouvoir, je ne voudrais pas être à ta place. Rappelle-toi de Daniel, ton serviteur ; tu t'es incliné devant lui. Tu as dis : « Ton Dieu est le Dieu des dieux, le Seigneur des rois. » Quelle belle déclaration ! Mais voici que l'orgueil t'aveugle à nouveau. Tu jettes loin de toi ce qui venait de germer et ne demandait qu'à grandir Tu attribues tes victoires à ton génie militaire et au soutien de tes idoles. Tu offenses l'Eternel en réclamant une adoration qui n'appartient qu'à lui seul
Ton destin sera tragique, car on ne se moque pas de Dieu.
Il n'est pas nécessaire d'être roi de Babylone pour vivre de
tels retournements. Pour beaucoup de gens, Dieu est plutôt le « Dieu
d'un instant » - généralement celui où tout va mal !
On le supplie, on obtient miséricorde, puis on l'abandonne
Une
repentance éphémère, une foi oublieuse perd rapidement ses
repères : la nature reprend ses droits, les priorités
changent
Plus rien ne semble témoigner de l'ondée
bienfaisante dont l'âme en détresse avait
bénéficié.
Ah, Seigneur ! Garde-nous d'attrister ton Esprit, et ramène à toi
ceux qui t'ont oublié !
22 avril
Matin :
1
Pierre 3, 8-12
Soir :
Daniel
3, 8-12
DELATEURS
« Or, il y a des Juifs qui
»
Daniel 3, 12.
L'une des choses que j'aime le plus dans la Bible, c'est son actualité : il y a toujours quelqu'un pour vous dénoncer, vous calomnier par vengeance ou par intérêt
Voyez le contexte : tout le monde se prosterne devant la statue érigée par le roi ; on l'adore comme un dieu. Tous ? Non. Trois hommes résistent à cette insulte au premier commandement. Ce sont des Juifs, amenés de force dans ce pays il y a longtemps, et dont les qualités ont gagné la confiance des monarques successifs. Ils occupent à présent les postes (très convoités ) de gouverneurs de provinces « Ces hommes-là ne t'ont pas obéi, ô Roi » ! sifflent les astrologues de la cour.
« Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » avait dit le Seigneur à ses disciples. Le bon berger lui-même fut victime de toutes les lâchetés dont l'homme est capable. « Celui-ci a dit : je peux détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours » ! sifflèrent d'autres judas lors du procès de Jésus devant Caïphe Et la foule qui avait tant reçu ! de crier : « Barrabas ! Nous préférons Barrabas ! »
Ami chrétien, il est possible que, par fidélité au Christ, les coups ne te soient pas épargnés. L'histoire de Daniel te montrera l'assistance dont Dieu est capable dans l'épreuve. Il protège et bénit abondamment ses témoins, aussi humbles soient-ils. Prends courage ; Christ marche à côté de toi !
23 avril
Matin :
1
Pierre 3, 13-17
Soir :
Daniel
3, 13-18
TOUT SOUFFRIR, MEME LA MORT !
« Dieu nous délivrera de ta main, ô roi ! »
Daniel 3, 17.
Daniel et ses compagnons savent que le roi est aveugle. Un patient catéchisme ne servirait à rien Ils renoncent donc aux paroles inutiles. Se prosterner devant une idole leur est impossible. La menace d'une mort affreuse ne les fait pas plier ; si Dieu le veut, il les délivrera !
« Dieu nous délivrera de ta main, ô roi » ! C'est une façon de dire : « Notre Dieu, le Seigneur de cette petite Judée pour laquelle tu n'avais que mépris et que tu as vaincue si facilement, est plus puissant que toi et tous tes dieux » !
En écrivant ces lignes, il me revient en mémoire les vux que nous avons prononcés le jour de notre confirmation. Le pasteur nous a demandé : Voulez-vous persévérer dans la profession de foi de votre Eglise et êtes-vous prêts à tout souffrir, même la mort, plutôt que de la renier ?Et nous avons répondu : Oui, avec l'aide de Dieu ! A cette autre question : Voulez-vous conformer votre vie entière à la Parole de Dieu, et lui rester fidèles jusqu'à la fin ? Nous avons répondu : Oui, avec la grâce de Dieu !
Aujourd'hui, Dieu nous regarde avec le même amour qu'aux jours de nos quatorze ans. Il nous demande : Alors ? Le serment tient-il toujours ? Tu vois bien, je ne te demande pas une foi héroïque, mais : que « souffrirais-tu » aujourd'hui pour moi ? Rafraîchis ton âme dans la promesse de mon salut et montre-toi aux hommes sous le jour de ma grâce !
24 avril
Matin :
1
Pierre 3,18-22
Soir :
Daniel
3, 19-25
MIRACULES
« L'ange de l'Eternel campe autour de ceux qui le craignent et les
arrache au danger » !
Psaume 37.
Assis à bonne distance du bûcher, le roi assiste à l'exécution des trois récalcitrants qui lui ont tenu tête La chaleur est telle que les servants à cette macabre besogne ont grillé sur place. Soudain : stupeur ! Il aperçoit quatre silhouettes : non pas liées, mais se tenant debout, marchant même au milieu du feu ! Comme vêtues de la plus perfectionnée des combinaisons en amiante, ils ne souffrent d'aucun mal
Daniel et ses amis ont eu raison « d'obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Actes 4) Le Seigneur est près de ceux qui le craignent et il les délivre du danger. Il le fait parfois par l'intermédiaire de ses anges, et le « quatrième homme » dans la fournaise en est un !
Tu diras peut-être : quelle histoire extravagante ! Comment y croire ? Eh bien, en te rappelant que tu n'as rien à envier aux miraculés de Babylone Toi aussi, tu es un miraculé, tiré des flammes tout comme eux !
Tu es passé « des ténèbres à la lumière, et de la puissance de Satan à Dieu, pour recevoir, par la foi en Christ, le pardon des péchés et l'héritage avec les saints ! » (Actes 26, 18.) L'eau de ton baptême a éteint le feu qui menaçait de te détruire Depuis ce jour, l'Esprit rafraîchit ton âme ; il est ta cuirasse et ton bouclier contre les traits enflammés des ennemis de la foi. Qu'il te donne de croire cela, et plus aucun miracle ne t'étonnera !
25 avril
Matin :
Psaume
136
Soir :
Daniel
3, 26-30
SUPERS PROPHETES
« Sortez, et venez, serviteurs du Dieu suprême ! »
Daniel 3, 26.
Vous souvenez-vous de notre méditation du 16 avril ? En Marc 16, Jésus annonçait les « supers pouvoirs » dont seraient équipés les apôtres En voici trois qui n'ont pas attendu le Nouveau Testament pour défier les lois de la nature !
Les suppliciés ressortent du brasier Comment leur bourreau pourrait-il s'opposer encore à eux ? Le roi vient de subir un cuisant affront : un Dieu très puissant est intervenu, c'est clair ! Alors, il fait bonne figure', il rend hommage à l'Eternel et loue la bravoure de ses trois serviteurs. Il admet qu'ils ont transgressé son ordre et bravé la mort à cause de leur foi. Dans la foulée, il aurait pu dire un mot sur les dieux de son panthéon, un peu ridicules dans toute cette histoire Il aurait pu remettre en cause tout l'édifice de sa piété, rejeter ses idoles et recevoir la Vie Pour l'heure, le tyran se contente de rétablir Daniel et ses compagnons dans leur fonction, en attendant un nouvel avertissement.
Le pèlerinage du chrétien dans ce monde n'est pas en toutes circonstances une vallée de larmes. Ambassadeurs du Christ', Christ nous revêt de sa force. Il est présent parmi nous. Ne l'avons-nous pas confessé ce matin, dans son église ? Ne chantons-nous pas : Le Dieu tout-puissant est ici présent ; prie et ne crains rien ! Un seul mot, ô chrétien ! terrasse l'adversaire.
Puisse le Seigneur nous accorder de recevoir ces paroles avec foi !
26 avril
Matin :
1
Pierre 4, 1-11
Soir :
Daniel
5, 1-4
CENE MALSAINE
« Ils burent du vin, et louèrent leurs dieux d'or et
d'argent
»
Daniel 5, 4.
Plusieurs années ont passé depuis les événements racontés la semaine dernière. Imaginez le tableau : Balthasar (son nom signifie : que Bel un dieu babylonien garde le roi) festoie en joyeuse compagnie : hommes, femmes et concubines. Ces dernières, en principe, auraient dû se trouver recluses, quelque part à filer la laine ; on les invitait seulement quand le banquet dégénérait en orgie... Le vin coule à flot, l'esprit s'emballe Le nouveau roi demande à boire dans les coupes sacrées enlevées par son père dans le temple des Hébreux. Il va prendre ainsi son dernier repas, mais il ne le sait pas encore !
Le hasard de la vie nous fait quelquefois rencontrer de tels
blasphémateurs : leur réussite sociale est éblouissante,
autant que leur manque de respect pour Dieu est offensant. Ils connaissent
l'ivresse des fastes de ce monde, lèvent leur verre à la vie et
chantent : « Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve ;
repose-toi, mange, bois et réjouis-toi ! »
Que Dieu nous utilise alors pour leur dire : « Inconscient ! Cette nuit
même, ton âme peut t'être redemandée ; ce que tu as
amassé, à qui est-ce que cela profitera ? » (Luc 12).
De Balthasar au Riche insensé' de la parabole, Dieu ne se laisse pas outrager sans réagir Ceux qui le provoquent ne s'exposent-ils pas à sa colère ? Que nos prières et notre témoignage prolongent sa patience et favorisent leur conversion. Il est encore temps !
27 avril
Matin :
1
Pierre 4, 12-19
Soir :
Daniel
5, 5-12
S.O.S. PASTEUR !
« Que l'on appelle donc Daniel et il te donnera
l'interprétation ! »
Daniel 5, 12.
« A ce moment-là apparurent les doigts d'une main humaine qui se mirent à écrire sur la chaux de la muraille » Tous les yeux sont fixés sur le message divin. L'insolence de Balthasar s'évanouit. Il crie, il ne se maîtrise plus. Il convoque tout ce que son royaume compte de magiciens et d'astrologues pour déchiffrer la sentence divine. Il leur promet monts et merveilles. En vain. C'est alors qu'une femme âgée entre dignement en présence du roi. C'est la reine mère, dont l'autorité en Orient était plus grande que celle des plus proches conseillers de la couronne. Elle se souvient du bras de fer qui avait jadis opposé son mari défunt à Daniel. Elle rappelle à la cour désemparée la science du prophète, son intelligence et sa faculté à interpréter les énigmes. Son fils veut-il consulter l'homme de Dieu ? Rien de plus facile : il vit encore. Appelez-le !
Aujourd'hui comme hier, le pasteur ressemble trop souvent au médecin des urgences : on pense à lui quand le mal est déjà fait. On l'appelle comme on compose le 15 (le numéro des urgences en France), en plein désarroi, pressé d'agir dans la détresse Si Balthasar avait gardé Daniel auprès de lui, sa maison n'aurait pas manqué d'en être sanctifiée.
Nous-mêmes, gardons précieusement à nos côtés l'homme que Dieu a confié à notre famille pour l'instruire et la guider !
28 avril
Matin :
1
Pierre 5, 1-7
Soir :
Daniel
5, 13-16
JE TE DONNE, TU ME DONNES
« Qui prend garde à la force de ta colère et à
ton courroux selon la crainte qui t'est due » ?
Psaume 90, 12.
Hélas ! Le serviteur de Dieu n'est jamais tant courtisé' que dans le besoin ! Combien de promesses ne lui fait-on pas, quand on attend de lui une belle cérémonie de mariage ou un baptême et pas seulement en contexte missionnaire ! Quel zèle pour l'église, aussi intense qu'éphémère ! Mais s'agit-il d'obéir à la Parole qu'il annonce ? Les gens ressemblent alors aux intellectuels d'Athènes face à l'apôtre Paul : « Nous t'entendrons là-dessus une autre fois » (Actes 17).
En voici un autre qui se rappelle tout à-coup qu'un pasteur peut lui être utile Et comme l'angoisse l'étreint, il sait où le trouver. Malheureusement, il n'y a chez ce roi aucune repentance, aucun désir de pardon ! Ses repères sont malmenés, mais il raisonne toujours en potentat. Ses mages et tous les astrologues du royaume n'ont pu résoudre l'énigme envoyée par Dieu, et cela malgré la montagne d'or qu'il leur promettait. Alors cette récompense, il la fait miroiter à Daniel : « aide-moi, homme de Dieu, et je serai très généreux avec toi » !
Voulons-nous, chaque matin, élever vers Dieu des mains pures et nous rassasier de sa bonté ? Aspirons-nous à bénéficier de ses faveurs ? Alors laissons ses serviteurs nous instruire en toute confiance et humilité ; nous serons toute notre vie en présence du Seigneur, dans la joie et l'allégresse !
29 avril
Matin :
1
Pierre 5, 8-14
Soir :
Daniel
5, 17-24
PRECHER LA LOI
« Toi, son fils, tu n'as pas gardé une attitude
humble
»
Daniel 5, 22.
Ce qui est frappant dans ce réquisitoire, c'est d'abord le respect de Daniel pour l'autorité qui l'a convoqué. Il rappelle au roi la gloire que Dieu avait accordée à son père, puis la terrible leçon qu'il avait dû lui infliger à cause de son orgueil. Balthasar aurait pu s'en souvenir ! Si le Seigneur avait humilié de la sorte le puissant fondateur de l'empire babylonien, à combien plus forte raison peut-il châtier son insignifiant successeur !
Vient ensuite un des plus beaux sermons jamais prononcés par un prédicateur de la cour. Daniel dit la vérité, toute la vérité, sans rien en cacher. Au diable les flatteries ! Personne, sans doute, n'avait osé parler au roi sur ce ton. Le prophète lui explique très clairement quel crime odieux il a commis en souillant les ustensiles sacrés du temple de Jérusalem. Ce discours introduira la traduction du message divin, tracé au mur du palais.
De la même façon, le pasteur est souvent confronté au devoir de corriger un frère. Ne croyez pas qu'il le fasse de gaîté de cur ! Il y est contraint et s'avance toujours sur ce terrain avec humilité, conscient de sa propre indignité Mais il le fait par obéissance, poussé par l'Esprit et suivant en cela le modèle laissé par Jésus-Christ. Il se soumet aussi à cette démarche par amour, car rien ne lui est plus précieux que les âmes qui lui sont confiées !
30 avril
Matin :
1
Timothée 1, 1-11
Soir :
Daniel
5, 25-30
EPILOGUE
« Voici mot à mot ce qui est écrit là
et
son interprétation. »
Daniel 5, 25.
« Compté, compté, pesé, divisé ! » Le message divin est bref, comme le sera sa traduction. Verdict terrible sur la folie d'un homme !
Compté : Le règne du tyran arrive à son terme. Sa mort approche. L'empire babylonien sera démantelé. Il n'aura duré que deux générations.
Pesé : Le roi a été placé devant Dieu et trouvé trop léger. Rien, ni sa fortune, ni son empire ne peuvent compenser la vacuité de son âme. Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et n'est pas riche pour Dieu, dit l'Ecriture (Luc 12).
Divisé : Le royaume sera démantelé. Sur ses ruines, Mèdes et Perses en édifieront un nouveau. La déchéance est totale.
Balthasar n'est-il pas le prototype des grands de ce monde et du pouvoir qu'ils exercent ? Trop souvent, les pays dont nous voyons, impuissants, la misère par la lucarne de notre télévision sont gouvernés par des hommes qui défient ouvertement les Dix commandements. Ils incarnent l'ambition ancestrale de l'homme déchu, qui veut être comme Dieu' dans son autorité et sa puissance Pourtant, Dieu est le maître du monde, même quand tout semble prouver le contraire. Il sait, à l'occasion, le démontrer de façon éclatante. Il gouverne l'univers qu'il a créé pour édifier son Eglise et sauver ses créatures. Que tous les dirigeants de la terre puissent un jour se soumettre à son autorité et soient dignes d'un tel Seigneur !
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