Notre Culte Quotidien
Décembre, 2005
(Méditations pour ce mois-ci par
le Pasteur J-T HAESSIG, __________________)
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Méditation pour aujourd'hui |
1er décembre
Matin : Zacharie 1, 7-17
Soir : 2 Timothée 1, 6-14
UNE FOI SANS OBJET ?
"Je sais bien en qui j'ai placé ma foi."
2 Timothée 1, 12.
« Je ne sais pas qui est le vrai Dieu, mais je crois quand même, ah oui ! je crois, j'ai la foi ! » C'est le genre de déclaration qu'on entend de plus en plus souvent. Les gens ne se rendent pas compte du non-sens d'une telle phrase. Les mots foi et fiancé ont le même sens : se fier à, s'en remettre à. Que penseriez-vous de quelqu'un qui vous dirait : « Je suis fiancé, mais je ne sais pas avec qui… » ?
De même, la foi n'est pas une idée « vaporeuse » qui plane dans l'air, sans support. La foi, on la « place » en quelqu'un. Et la foi chrétienne consiste à croire en Christ, à « placer sa foi », sa confiance, dans ce que Jésus a fait pour me sauver de la colère de Dieu, me réconcilier avec Dieu et donner sens, épanouissement, équilibre et harmonie à ma vie, dans une relation bénie avec le Père céleste.
Pour écarter tout malentendu auprès de vos interlocuteurs, ne dites jamais simplement : « Je crois », ou : « Je suis croyant » – cela ne veut pas dire grand chose pour lui. – Dites : « Je crois en Jésus-Christ », « Je crois dans le Dieu de la Bible », « Je place ma foi dans ce que Dieu a fait pour moi, par pure grâce, et pour l'amour du Christ. »
Seigneur Jésus, resserre les liens qui me lient à toi, consolide ma foi en ta bonté et en ton pouvoir ; que, comme l'apôtre Paul, je sache dire avec sérénité : « Je sais bien en qui j'ai placé ma foi. »
2 décembre
Matin : Zacharie 2, 1-9
Soir : Romains 10, 9-17
UNE FOI SANS CONTENU ?
"La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend (vient de la) parole du Christ."
Romains 10, 17.
Ce mois de décembre termine une année de jubilé, celui des 475 ans d'un texte appelé « La Confession d'Augsbourg ». Cela s'est passé à Augsbourg, ville d'Allemagne du Sud. L'empereur Charles Quint y avait réuni la Diète, les représentants de l'Empire. A l'ordre du jour se trouvait aussi l'écoute de la confession de foi des protestants. Ils la présentèrent en séance plénière le 25 juin 1530.
Les auteurs de la Confession d'Augsbourg voulaient montrer que leur confession de foi était « tirée des Saintes Écritures et de la pure Parole de Dieu » (Préface, texte latin). Cela les a amenés à développer le contenu de leur foi « article après article » (Préface, texte allemand), point par point, enseignement biblique après enseignement biblique.
En ce mois de décembre, nous nous préparons à célébrer la fête de la naissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. C'est donc les articles qui en traitent qui nous intéresseront.
Pour « placer notre foi » en notre Seigneur (2 Timothée 1, 12), nous devons le connaître. Vous ne pouvez pas vous fier à quelqu'un que vous ne connaissez pas! Et votre foi en Jésus-Christ sera d'autant plus forte que vous l'aurez découvert dans les multiples facettes de son amour actif en votre faveur.
Que ta Parole, Seigneur, fasse toujours plus grandir ma foi en toi ! Amen.
3 décembre
Matin : Zacharie 2, 10-17
Soir : 1 Corinthiens 2, 6-16
FOI ET CONNAISSANCE
"Ce qui n'est pas venu au coeur de l'homme, […] Dieu l'a révélé par l'Esprit."
1 Corinthiens 2, 9-10.
Celui qui perd l'habitude d'écouter et de méditer ce que Dieu nous dit dans la Bible, voit irrémédiablement sa connaissance des vérités évangéliques s'estomper et se déformer sous l'influence des opinions qui ont cours dans le monde. Voyez comme certaines de vos connaissances scolaires se sont estompées, une fois que vous n'aviez plus à vous en servir régulièrement! Et vous voudriez que la connaissance des vérités évangéliques se maintienne sans étude et méditation continuelles et persévérantes de l'Évangile ?
N'oubliez pas que votre foi se fonde sur le Christ et son Évangile. Et l'Évangile n'est pas un enseignement humain qu'on pourrait, à la rigueur, recomposer soi-même en réfléchissant bien. Non, la Bonne Nouvelle du Christ, c'est « ce qui n'est pas venu » – et ne peut pas venir – « au cœur de l'homme ; » seul « Dieu le révèle par l'Esprit » à travers la Bible (1 Co 2:9-10).
C'est la raison pour laquelle Philippe Melanchthon, dans son Prologue de l'Apologie (ou Défense) de la Confession d'Augsbourg, développe les articles de la foi chrétienne en se basant sur « la parole manifeste du Saint-Esprit », la Bible. Notre foi ne peut trouver de fondement solide que si elle est « construite sur les fondations constituées par les apôtres et prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l'angle ». (Éphésiens 2, 20).
4 décembre
Matin : 1 Samuel 2, 1-10
Soir : Jean 17, 1-8
FOI EN JÉSUS-CHRIST (1)
"Or la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ."
Jean 17, 3.
Dans ses saints Écrits, Dieu nous indique que foi et connaissance vont ensemble. Si tu veux « placer ta foi » (2 Timothée 1, 12) en Jésus et pouvoir ainsi mener une vie sous le regard bienveillant et la bénédiction de Dieu, il te faut « connaître Jésus-Christ », il te faut savoir ce pour quoi « Dieu l'a envoyé », ce qu'il est, et ce qu'il a fait et continue de faire pour nous.
Rien de surprenant donc que l'apôtre Pierre nous exhorte à « croître dans la connaissance » (2 Pierre 3, 18). Et l'apôtre Paul précise bien qu'il ne s'agit pas de croître dans n'importe quelle connaissance, ou dans la connaissance de n'importe qui. Il s'agit de « croître en celui qui est la tête, le Christ » (Éphésiens 4, 15). Car il s'agit de « croître pour le salut », ce qui n'est possible que si nous « croissons par le lait non frelaté de la Parole » (1 Pierre 2, 2), cette parole de vie où Jésus-Christ se présente dans toute sa splendeur de Sauveur.
Plus nous l'y contemplerons dans sa grâce et sa gloire, et davantage cela affermira notre foi en ce qu'il représente pour nous, en ce qu'il a fait pour nous, et dans les bénédictions qu'il nous a obtenues. Le dépeindre dans sa beauté de Sauveur au cours du début de sa vie sur terre dans l'humilité, c'est ce que nous voulons faire dans ces jours qui nous mèneront à la fête de Noël.
5 décembre
Matin : Zacharie 3, 1-10
Soir : Jean 3, 31-36
FOI EN JÉSUS-CHRIST (2)
"Celui qui met sa foi dans le Fils a la vie éternelle ; celui qui ne se laisse pas persuader par le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui."
Jean 3, 36.
Nous avons compris que la seule foi qui ne repose pas sur le vide, c'est la foi qu'on place en Christ. Mais aussi, que croire en Jésus, c'est « mettre sa foi » dans l'Évangile dans lequel il se révèle à nous. C'est donc admettre que ce fondement « tient bon », que nous ne nous appuyons pas sur quelque chose de branlant, mais sur du solide, sur une Parole que le Saint-Esprit lui-même a « inspirée » (2 Timothée 3, 16).
Il y a davantage encore dans la foi. Nous avons déjà vu que dans le mot « foi » il y a le verbe « se fier ». Et, selon la nature des dangers qui me menacent, je me fie à tel défenseur, protecteur ou sauveur, ou à tel autre. Contre la pluie, ce sera le parapluie; contre une maladie donnée, le vaccin approprié; contre une appendicite, le chirurgien. Et… contre la mort ? – Ce sera Jésus-Christ!
La mort est le châtiment que « la colère de Dieu » a décrétée contre mon péché. Mais ma foi « oppose à la colère de Dieu le Christ médiateur et propitiateur. » Elle le fait parce qu'elle a « confiance dans la miséricorde promise en Christ qui s'est donné pour nous, afin de satisfaire pour les péchés du monde. » (Apologie IV).
Je me fie à la médiation et expiation de Jésus, je mets ma foi en lui à qui Dieu ne peut rien refuser.
6 décembre
Matin : Zacharie 4, 1-14
Soir : Matthieu 1, 18-21
JÉSUS
"Marie mettra au monde un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés."
Matthieu 1, 21.
Nous nous attarderons aujourd'hui au nom que porte l'enfant de Marie. Nous parlerons de la naissance virginale plus tard.
Les noms des personnes avaient, à l'origine, un sens. On les choisissait – avec plus ou moins de bonheur – à cause de ce que le nom exprimait. Le nom du fils de Marie a été choisi par Dieu lui-même, son choix ne peut donc être que judicieux et révélateur de ce que sera cet enfant.
« Jésus » (Yeshua en hébreu) signifie: « L'Éternel est salut ». Il était arrivé que des parents appellent ainsi un de leurs fils pour confesser leur foi dans le salut apporté par l'Éternel. Ainsi, un ancêtre de Joseph, ayant vécu quelque 400 ans avant lui, s'appelait déjà Jésus (Luc 3, 29). Mais avec le fils de Marie, ce prénom exprime infiniment plus qu'une confession de foi dans le salut de Dieu. Là, Dieu a choisi ce prénom comme un nom-programme, et il envoie un ange expliquer à Joseph pourquoi il doit « l'appeler du nom de Jésus » : « c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » ! L'enfant de Marie porte ce nom de façon unique. Il est ce qu'il signifie : L'Éternel-Sauveur. Si pour les autres qui portaient ce nom, c'était une confession de foi, pour le fils de Marie, ce nom est la déclinaison de son identité et de sa mission.
« Jésus, ô nom qui surpasse / Tout nom qu'on puisse exalter,
Que jamais je ne me lasse, / Nom béni, de te chanter ! »
7 décembre
Matin : Zacharie 5, 1-11
Soir : Actes 10, 34-43
CHRIST
"Dieu a conféré une onction d'Esprit saint et de puissance à Jésus de Nazareth."
Actes 10, 38.
Les rois de France étaient sacrés dans la cathédrale de Reims. Au cours de la cérémonie du sacre, l'archevêque de Reims donnait l'onction au nouveau roi et le consacrait ainsi solennellement dans sa fonction.
Cette tradition voulait sacraliser la fonction royale en reprenant le rite en vigueur dans l'Ancien Testament. Par exemple, « Tsadoq, le prêtre, prit la corne d'huile […] et conféra l'onction à Salomon (...) pour qu'il soit roi sur Israël » (1 R 1, 39+34). Les prêtres aussi étaient consacrés de cette façon.
Le verbe hébreu pour oindre a donné le nom « messie », celui qui a reçu l'onction. C'est ainsi que les rois étaient aussi appelés « messies. » En grec, cela a donné « christ. »
Le Psaume 45 prédit qu'un Messie ou Christ exceptionnel viendra. Il sera lui-même « Dieu » et il recevra une onction supérieure, « de préférence à ses compagnons. » (Psaume 45, 8). Dieu lui-même lui a donné l'onction, et pas n'importe laquelle: « une onction d'Esprit saint et de puissance. »
Les titres « Messie » ou « Christ » nous rappellent que Dieu a consacré « Jésus de Nazareth » de façon exceptionnelle pour une mission qui ne l'était pas moins : nous sauver de la damnation et nous réconcilier avec Dieu pour notre paix et notre joie éternelle. A lui la gloire, pour les siècles des siècles!
8 décembre
Matin : Zacharie 6, 1-8
Soir : 1 Timothée 2, 1-7
JÉSUS, VRAI HOMME (1)
"Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les humains, l'humain Jésus-Christ."
1 Timothée 2, 5.
Faut-il traduire ici « homme » ou « humain » ?
En grec il y a deux mots différents là où le français n'en connaît qu'un, « homme », que ce soit le vis-à-vis de la femme ou pour désigner le genre humain comportant à la fois hommes et femmes. C'est ce que la « Nouvelle Bible Segond » souligne en utilisant dans le deuxième cas l'adjectif « humain » comme nom.
« Le Fils de Dieu a assumé la nature humaine » (CA III, texte latin). Il est vraiment « devenu homme », un des nôtres. (texte allemand) C'est tout simplement prodigieux.
Sans doute, beaucoup de gens se diront-ils : « Si Jésus a existé, pour sûr qu'il était alors un homme ! Qu'aurait-il pu être d'autre ? » Dans la suite, nos méditations diront ce qu'il est d'autre aussi. Pour aujourd'hui, réjouissons-nous que celui en qui nous plaçons notre foi est notre frère en humanité. L'épître aux Hébreux affirme qu'il est « devenu en tout semblable à ses frères, afin d'être un grand prêtre compatissant et digne de confiance dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple. » Et elle explique: « Car nous n'avons pas un grand prêtre insensible à nos faiblesses; il a été soumis, sans péché, à des épreuves en tous points semblables. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, pour obtenir compassion et trouver grâce, en vue d'un secours opportun. » (Hébreux 2,17; 4,15-16).
9 décembre
Matin : Zacharie 6, 9-15
Soir : Luc 24, 36-44
JÉSUS, VRAI HOMME (2)
"Pourquoi des doutes vous viennent-ils ? Regardez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; palpez-moi et regardez ; un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai."
Luc 24, 39.
Il y a eu, au cours des siècles, les opinions les plus farfelues à propos de la personne du Christ. Entre autre, que le Christ n'aurait eu qu'une apparence humaine, mais n'aurait pas été un vrai homme. Remarquons que ses capacités étaient telles que même ses disciples, dans l'histoire lue aujourd'hui, sont pris de doutes !
Mais Jésus, ressuscité, leur donne quelques preuves de la réalité de son humanité. Qu'ils le « palpent » ! Ils remarqueront bien qu'il a un corps humain et n'est pas « un esprit » comme les anges qui n'ont « ni chair ni os », qui n'ont pas de corps. Et il n'a pas qu'une enveloppe humaine, mais vraiment un organisme qui fonctionne comme tout corps humain. « Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. »
C'est pourquoi nous confessons: « il est véritablement né, il a souffert, il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli » (CA III, texte allemand). On l'a vu fatigué, se reposer, dormir, souffrir, mourir. Comme nous l'avons vu hier, il est « devenu en tout semblable » à nous, ses frères. Et un jour, il est ressuscité. Depuis, nous partageons sa victoire. Dans un chant de Noël, nous jubilons :
« Le Roi de gloire a tout quitté, / Pouvoir, joie et honneurs.
Par sa sublime pauvreté / Il enrichit nos cœurs ! »
10 décembre
Matin : Zacharie 7, 1-14
Soir : Matthieu 26, 36-40
JÉSUS, VRAI HOMME (3)
"Il leur dit : Mon âme est triste à mourir ; demeurez ici et veillez avec moi."
Matthieu 26, 38.
C'est souvent dans les moments extrêmes qu'on découvre son vis-à-vis dans sa réalité profonde. Extrême elle l'était, la situation dans le jardin de Gethsémané. Volontairement chargé des péchés du monde entier pour détourner la colère de Dieu sur lui et ainsi expier nos péchés, ce qui attendait Jésus était d'une terrible atrocité : la colère de Dieu allait lui faire endurer les souffrances de l'enfer à notre place.
C'est là que nous découvrons qu'il était « vrai homme » (C.A. III) jusque dans les sensations et sentiments : la tristesse l'accable, le terrasse, dans ce péril extrême, mais il tiendra bon.
Une autre vérité est exposée dans ce verset. Les « Articles de Schwabach », texte préparatoire à la « Confession d'Augsbourg », disent ceci : « Le Fils de Dieu n'a pas seulement assumé le corps sans l'âme – comme l'ont faussement affirmé les Photiniens. Car lui-même parle souvent de son âme, dans l'Évangile, par exemple dans [Matthieu 26, 38]. » Le Fils de Dieu a réellement assumé la nature humaine complète, corps et âme.
« Les biens, les honneurs d'ici-bas, / Sont-ils ce qui t'attire ?
Non, Seigneur, tu vas au trépas, Tu nais pour le martyre,
Pour m'assurer, ô mon Sauveur, / La paix, le pardon, le bonheur, Auxquels mon âme aspire. »
11 décembre
Matin : Luc 1, 46-55
Soir : Romains 1, 1-7
JÉSUS, VRAI DIEU
"Le Christ est au-dessus de tout, Dieu béni pour toujours !"
Romains 9, 5.
S'il existe des moyens scientifiques – médicaux – pour étudier l'être humain, la nature divine, elle, ne se laisse pas saisir par les moyens scientifiques. Et pour cause. Les lois naturelles qu'étudie la science font partie du cadre dans lequel le Créateur a confiné l'être humain, sa créature. Mais lui, le Créateur de ces lois, n'y est pas soumis : la science n'a donc rien à révéler à son sujet, elle n'a pas accès à sa réalité.
Il faut donc que Dieu lui-même nous révèle qui il est et ce qu'il fait. Pour cela, il nous parle à travers les prophètes, les apôtres et les évangélistes. Par leurs écrits, inspirés par le Saint-Esprit, il s'adresse aux humains. L'Écriture Sainte est « Parole de Dieu. »
Dans notre texte, l'apôtre Paul, « enseigné par l'Esprit » (1 Corinthiens 2, 13), écrit : « Le Christ est […] Dieu. » A travers toute la Bible, le Saint-Esprit nous révèle cette vérité renversante. Aussi l'appelons-nous « Dieu le Fils » et confessons-nous : « Il est vrai Dieu » (CA III).
Cela a une importante capitale pour nous. La divinité du Christ nous concerne au plus haut point, comme nous le verrons encore par la suite. « Dieu le Fils est devenu homme » (C.A. III) pour nous, dans notre intérêt, pour notre bien. Voilà qui nous amène à le « bénir pour toujours » !
12 décembre
Matin : Zacharie 8, 1-8
Soir : Jean 1, 1-5.9-14
JÉSUS, LE DIEU ÉTERNEL
"Au commencement était la Parole ; la Parole était auprès de Dieu ; la Parole était Dieu... La Parole est devenue chair ; elle a fait sa demeure parmi nous, et nous avons vu sa gloire, une gloire de Fils unique issu du Père ; elle était pleine de grâce et de vérité."
Jean 1, 1.14
Comme le texte d'hier, celui d'aujourd'hui indique que Jésus de Nazareth « était Dieu. » En plus, comme d'autres, ce texte lui attribue une qualité que Dieu seul possède : l'éternité. Reprenant exactement les premiers mots de la Bible et faisant ainsi clairement allusion à l'éternité d'avant la création du monde, Jean écrit : « Au commencement était la Parole. »
Le Christ est appelé « la Parole ». C'est lui qui révèle réellement les dispositions de Dieu à notre égard ; il est seul en position d'en parler en connaissance de cause. On pourrait même dire qu'il représente ou met en scène les sentiments et l'intérêt que Dieu nous porte. Tout ce qu'il est et fait nous révèle Dieu.
En Jésus, Dieu lui-même s'est approché de nous, « plein de grâce et de vérité. » En Jésus, « la Parole éternelle », le Dieu d'éternité, s'est engouffré dans notre temps, dans notre histoire. De Créateur du temps qu'il est, il s'est humilié en se laissant enserrer par les limites du temps qu'il a créées pour nous. C'était là le seul moyen de nous sauver!
Quelle joie pour nous : en Jésus, l'éternité de Dieu s'est ouverte à nous!
13 décembre
Matin : Zacharie 8, 9-13
Soir : Matthieu 28, 16-20
JÉSUS, LE DIEU OMNIPRÉSENT (1)
"Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde."
Matthieu 28, 20.
« Je ne peux pas être partout à la fois ! » Quelle maman n'a jamais dit cela à ses enfants, chacun d'eux lui demandant de faire autre chose. Avouez que ça nous arrangerait parfois de pouvoir être à différents endroits à la fois. Ou quand même pas ? Ne serions-nous pas encore plus stressés ? Dieu nous a créés avec un corps qui occupe un espace précis, et pas un autre, du moins pas au même moment. Après, oui, je peux changer d'espace et de lieu, mais je ne serai jamais qu'à un seul endroit à la fois.
Pas Jésus. Cette règle ne le concerne pas. Certes, durant sa vie dans l'abaissement (de sa conception à sa mise au tombeau), il a renoncé à faire usage de ce pouvoir d'ubiquité : il voulait vivre dans les mêmes conditions que nous, être exposé aux mêmes problèmes, tentations et épreuves que nous, et cela, sans pécher. Mais une fois qu'il eut tout achevé sur la croix, « tout accompli », il n'avait plus aucune raison de se plier et de se soumettre à notre mode d'existence. Après la résurrection, il a assuré à ses disciples – et depuis, il assure à tous les siens – qu'il est « avec eux », où qu'ils soient, « jusqu'à la fin des temps. »
Quel réconfort ! Celui qui nous aime plus que sa vie et qui est plus fort que la mort se tient près de nous pour nous bénir sans fin !
14 décembre
Matin : Zacharie 8, 14-23
Soir : Matthieu 28, 16-20
JÉSUS, LE DIEU OMNIPRÉSENT (2)
"Et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde."
Matthieu 28, 20.
Les trois derniers versets de l'Évangile selon Matthieu sont si denses qu'on ne cite généralement que l'une ou l'autre de ses parties, selon qu'on veut parler de la toute-puissance de Jésus, de la mission de l'Eglise, de l'institution du baptême, de la fidélité doctrinale ou de l'omniprésence de Jésus. Ce faisant, on perd de vue l'ensemble, les relations qui existent entre les différents éléments.
Ce que le Seigneur nous a révélé dans la Bible, il l'a fait parce que, dans sa sagesse, il sait que c'est là la vérité dont l'humanité doit être informée, pour son salut, sans rien y ajouter ni en retrancher (Deutéronome 4, 2). Certains ne résistent cependant pas à la tentation de plier le message à l'air du temps. Que ne font-ils davantage confiance à l'auteur du message qui leur promet pourtant « d'être avec eux » et de les seconder « tous les jours », de ne jamais les laisser tomber, où qu'ils soient et quelles que soient les forces opposées !
Quant à ceux qui préfèrent suivre leurs propres idées ou leurs penchants plutôt que de « rapporter fidèlement la Parole » (Jérémie 23, 28), ils ne devraient pas oublier que celui qui est « avec nous tous les jours » est aussi celui qui possède « toute autorité ». Puissent-ils revenir à lui avec repentance et foi, car « auprès de lui se trouve le pardon. » (Psaume 130, 4).
15 décembre
Matin : Zacharie 9, 9-12
Soir : Jean 21, 15-19
JÉSUS, LE DIEU OMNISCIENT
"Pierre […] lui répondit : Seigneur, toi, tu sais tout !"
Jean 21, 17.
« Ah ! si on en savait plus, ça nous arrangerait. » En êtes-vous tellement sûrs ? Il est vrai que bien posséder ses cours au moment d'un examen, ne pas se tromper de diagnostic devant un malade, ne pas avoir de trous de mémoire, c'est plutôt une bénédiction. Mais n'existe-t-il pas aussi l'envers de la médaille, il est vrai dans d'autres domaines : « Moins on sait, mieux ça vaut ? » Même Salomon est de cet avis : « Plus on a de connaissance, plus on a de tourment. » (Ecclésiaste 1, 18).
Jésus ne le démentira certainement pas. Lui savait et « sait tout. » Il nous connaît de part en part. « Il sonde les reins et les cœurs » (Jérémie 11, 20). Ses disciples comme ses adversaires en ont fait l'expérience. Il connaît pareillement tes pensées et tes actes que tu essayes de lui cacher. Cela devrait te pousser dans les genoux devant lui pour obtenir son pardon.
N'oublie pas que dans son amour, il savait aussi comment il fallait t'en sortir. Et il l'a fait. Il était le seul à connaître la solution. Il l'a appliquée, par amour pour toi, même si cela lui a coûté des souffrances amères et la mort pour expier tes péchés.
« Plus on a de connaissance, plus on a de tourments. » Jésus en est l'illustration. Il connaissait ton péché et ta perte, et il connaissait le moyen de t'en délivrer. Cela lui a causé bien des « tourments » (Es 53, 11). Fais confiance à sa connaissance : il t'aime !
16 décembre
Matin : Zacharie 11, 4-17
Soir : Éphésiens 1, 15-22
JÉSUS, LE DIEU TOUT-PUISSANT
"Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre."
Matthieu 28, 18.
En règle générale, plus quelqu'un a de l'autorité et plus nous nous en méfions. Quant à donner à quelqu'un « toute autorité », un pouvoir totalitaire, nous y sommes encore plus récalcitrants. On sait où certaines démocraties ont atterri quand elles ont eu l'aveuglante inconscience de donner les pleins pouvoirs à quelqu'un.
Mais même les despotes ne peuvent pas être totalitaires au plein sens du mot. Ainsi, un grand nombre d'entre eux n'ont pas été en mesure de s'opposer à leur renversement, parfois à leur exécution. Et même ceux qui ont pu l'éviter, n'ont pu s'opposer au vieillissement et à la mort. En tout cas, comme tout le monde, il leur « faudra tous comparaître en pleine lumière devant le tribunal du Christ » (2 Corinthiens 5, 10).
"Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre", déclare Jésus. Et ce qui est merveilleux, c'est qu'il n'a pas abusé de ce pouvoir absolu, mais il l'utilise pour le bien des siens. Il pourrait l'imposer à tout le monde – et c'en serait fait de tous ceux qui n'en appellent pas à son expiation. Non, il emploie le temps qui est le nôtre comme un délai de grâce pour permettre à quiconque de se réfugier dans ses mérites pour échapper à sa condamnation. Et ceux qui placent leur foi en lui, il les assiste dans leur vie, non seulement avec le réconfort de l'Évangile, mais en intervenant puissamment dans leur vie… et dans leur mort.
17 décembre
Matin : Zacharie 12, 9-14.13, 1
Soir : Colossiens 1, 12-17
JÉSUS, LE DIEU CRÉATEUR
"C'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, le visible et l'invisible. […] Tout a été créé par lui et pour lui ; lui, il est avant tout, et c'est en lui que tout se tient."
Colossiens 1, 16-17.
Nous nous préparons à fêter Noël, la naissance de notre Seigneur. Les crèches sont omniprésentes dans nos foyers et nos lieux de culte, et même dans des endroits dont l'esprit chrétien n'est pas le fort. Au centre de ces crèches : la représentation du nouveau-né, « le fils premier-né » de Marie (Luc 2, 7).
Qu'y a-t-il de plus faible, de plus démuni, de plus dépendant qu'un nouveau-né ? Même en avançant en âge et en accroissant nos connaissances et notre expérience de la vie, nous ne faisons que nous rendre compte – même nous, de la civilisation technologique du 21ème siècle – combien nous sommes désemparés et démunis devant les forces de la nature et l'immensité de l'univers.
Et voilà qu'il est dit du fils de Marie que « tout – dans les cieux et sur la terre – a été créé par lui ! » Ce nouveau-né dans la crèche, c'est le Créateur de l'univers ! Ce Juif qui agonisera plus tard sur la croix, c'est le Maître du monde ! Et qu'on ne s'y trompe pas : malgré l'apparence chétive et faible, « c'est [aussi] en lui que tout se tient ! »
« Dieu, le tout-puissant Créateur, / Revêt la forme d'un pécheur
Et pour sauver le genre humain / Il naît et souffre en son sein ! »
« Le Roi de gloire, l'Éternel. / Devient homme, faible et mortel, / Environné d'infirmité, / Lui, l'éternelle vérité ! »
18 décembre
Matin : Luc 1, 68-79
Soir : Jean 5, 19-23
JÉSUS, VRAI DIEU (2)
"Que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé."
Jean 5, 23.
Dans la foulée du 1er Commandement – du plus grand, de celui qui englobe tous les autres – « il est écrit : "C'est devant le Seigneur, ton Dieu, que tu te prosterneras, et c'est à lui seul que tu rendras un culte." » (Matthieu 4:10) Aussi l'affirmation qui, pour moi, me paraît la plus massive de la divinité de Jésus de Nazareth, c'est celle qui nous demande de l'adorer comme Dieu. 1°) Nous ne devons adorer que Dieu – 2°) Mais Jésus, nous devons l'adorer – 3°) Il est donc Dieu.
Dieu est « jaloux » des honneurs divins qui lui reviennent exclusivement (Exode 20, 5). Il ne tolère pas qu'on les rende à d'autres, parce qu'ils ne sont pas Dieu. Dieu a des mots très durs contre ceux qui « se prostituent » spirituellement « à d'autres dieux » (Exode 34, 15).
Placés en face de ces solennelles déclarations de privilège exclusif, l'exigence « d'honorer le Fils comme le Père » ne prend que plus de poids. On ne croit pas au seul vrai Dieu si on rejette la divinité de Jésus, si on ne l'adore pas comme étant l'une des trois personnes de la Sainte Trinité. « Celui qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Père qui l'a envoyé. »
Confessons et célébrons-le avec foi, reconnaissance et joie comme le Fils éternel devenu homme pour accomplir notre salut dans l'abaissement !
19 décembre
Matin : Zacharie 14, 1-11
Soir : Colossiens 2, 6-10
DEUX CHRIST ?
"C'est en lui qu'habite corporellement toute la plénitude de la divinité."
Colossiens 2, 9.
S'il est difficile de cerner précisément l'hérésie contre laquelle Paul se voit obligé d'écrire dans l'épître aux Colossiens, on peut cependant clairement suivre son argumentation. Ce qui est frappant – mais cela devrait-il encore nous surprendre de la part de Dieu qui parle dans la Bible ? – c'est que l'apôtre nous y livre une argumentation phénoménale pour rendre témoignage du Christ dans notre monde d'aujourd'hui noyé dans des superstitions et des écoles de gourous de toutes sortes, toutes plus ou moins imbibées de réincarnation et de spiritisme mêlés de démarches corporelles rituelles et légalistes.
Pourquoi chercher midi à quatorze heures ? La démarche corporelle ? Le Christ s'y est soumis à notre place ! Et pourquoi chercher vainement à s'élever vers le divin au moyen de pratiques rituelles et d'efforts personnels ? Dieu est venu à nous en Christ. « C'est en lui qu'habite corporellement toute la plénitude de la divinité ! »
Avec « la Confession d'Augsbourg », nous reconnaissons « que Dieu le Fils est devenu homme, né de la pure* vierge Marie, et que les deux natures, la divine et l'humaine, inséparablement unies dans une seule personne, constituent un seul Christ qui est vrai Dieu et vrai homme. » (CA VIII, texte allemand). Dans le fils de Marie, Dieu s'est penché sur moi avec amour. C'est cela, la grande nouvelle de Noël !
20 décembre
Matin : Malachie 1, 6-14
Soir : Esaïe 9, 1-6
DIEU-HOMME POUR NOTRE PAIX
"Un enfant nous est né, un fils nous a été donné. Il a la souveraineté sur son épaule ; on l'appelle du nom de Conseiller étonnant, Dieu-Héros, Père éternel, Prince de paix."
Esaïe 9, 5.
Ce verset déclenche automatiquement en moi le lumineux chœur que Haendel en a fait dans son oratorio « Le Messie. » Avec ce choeur, on a sans doute une petite idée de l'émoi dans lequel le chant des anges nous transportera quand nous nous tiendrons devant le trône de l'Agneau. Il réussit à faire « sentir » comment, en Jésus de Nazareth, se rejoignent le léger et l'imposant, le faible et le puissant, l'humain et le divin.
Et ce qui n'est pas le moins important : cet « enfant – Dieu-Héros » « nous est né. » Ce « fils », qui est « Dieu », a remporté, en vrai « Héros », « la souveraineté » sur nos vies, une souveraineté sous laquelle nous jouissons de la « paix » la plus bienfaisante qui soit, celle de la conscience, celle avec notre Dieu Créateur.
Devait-il être héroïque, lui, le Fils éternel de Dieu, pour s'engager dans notre humanité et dans le sacrifice expiatoire ! Devait-il être héroïque pour sortir vainqueur des tentations et des souffrances de l'enfer, car il était « vrai homme » et ses souffrances étaient réelles et terribles ! Mais maintenant, il peut être notre « Conseiller étonnant » et éclairer notre existence avec l'étonnant Évangile de sa grâce et de sa paix qu'il nous a acquises en « vrai Dieu » et « vrai homme » à la fois.
21 décembre
Matin : Malachie 2,17.3,1-5
Soir : Luc 1, 26-38
CONÇU DU SAINT-ESPRIT (1)
"L'ange lui répondit : L'Esprit saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui naîtra sera saint; il sera appelé Fils de Dieu."
Luc 1, 35.
Les croyants des temps bibliques, auxquels Dieu a fait jouer un rôle dans l'histoire du salut, étaient des personnes comme vous et moi : différentes comme vous et moi par leurs vécus et la force de leur foi, mais aussi semblables à vous et moi : sujets à des hauts et des bas et, comme Marie, sans explication devant les mystères révélés par Dieu.
La « vierge » qu'elle était ne voyait pas du tout comment elle pourrait tomber enceinte. « Marie dit à l'ange : "Comment cela se fera-t-il, puisque je n'ai pas de relation avec un homme ? » Mais là où nous sommes au bout de notre science, dans sa sagesse sans borne, Dieu a encore une solution. « Car rien n'est impossible à Dieu. » Il interviendra par son « Saint-Esprit » pour que « le Fils de Dieu » devienne aussi vrai homme, et ceci à partir de sa « conception dans la vierge Marie. »
Mais quel exemple de foi que Marie ! L'ange lui apprend tout de go : « Tu vas être enceinte, » elle, une jeune fille de bonne famille, « fiancée à un homme », lui aussi pieux et intègre ! Cela va faire l'effet d'une bombe. Mais Marie accepte avec foi la mission difficile et unique au monde qui lui est confiée : devenir la mère de « l'enfant qui sera appelé Fils de Dieu » !
22 décembre
Matin : Malachie 3, 6-12
Soir : Matthieu 1, 18-25
CONÇU DU SAINT-ESPRIT (2)
"L'ange du Seigneur lui apparut en rêve et dit : Joseph, fils de David, n'aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient de l'Esprit saint."
Matthieu 1, 20.
Un autre est directement concerné par la conception miraculeuse de Jésus en la vierge Marie : Joseph, son « fiancé. » Il est mis à l'épreuve au moins à deux titres, celui de son amour pour Marie, puis, dans un deuxième temps, celui de sa foi en Dieu.
Celui de son amour : « avant leur union, » sa fiancée « se trouve enceinte ». Il sait qu'il n'y est pour rien. Sa déception a dû être énorme. Un autre aurait fait une scène et rompu avec éclat. Ce qui, dans le contexte de l'époque, aurait mal tourné pour Marie. Non, lui, Joseph, aime Marie ; même dans sa déception, il cherche à l'aider.
Vient l'explication de « l'ange du Seigneur » : « L'enfant qu'elle a conçu vient du Saint-Esprit ! » Même annoncé par un ange, ce n'est pas évident à croire. Cela ne s'est encore jamais vu… et pour cause! Cela exigeait de Joseph un acte de foi, comme c'est encore le cas pour nous. C'est bien dans une confession « de foi » que nous disons : « Je crois en Jésus-Christ, […] conçu du Saint-Esprit. » Ce n'est pas dans une Faculté de Médecine que nous en trouverons l'explication. C'est en méditant les autres révélations de l'Évangile que nous comprenons que notre Sauveur ne pouvait pas naître d'un père humain s'il devait être à la hauteur de sa mission.
23 décembre
Matin : Malachie 3, 13-18
Soir : Luc 2, 6-7
JÉSUS, NE DE LA VIERGE MARIE
"La vierge sera enceinte ; elle mettra au monde un fils."
Matthieu 1, 23a.
Lors de premiers contacts avec des membres de l'Eglise catholique romaine, une des premières questions qu'on nous pose, c'est : « Et la vierge Marie ? Que croyez-vous à son sujet ? » La réponse est simple : « Tout ce que la Bible dit d'elle, mais rien de plus. » Avouez qu'elle dit des choses assez extraordinaires à son sujet pour qu'on n'ait pas à en rajouter. Avec la Confession d'Augsbourg, nous reconnaissons : « Le Fils de Dieu a assumé la nature humaine dans le sein (mot à mot : dans l'utérus) de la vierge Marie. » (CA VIII, texte latin)
« Rien n'est impossible de la part de Dieu, » avait dit l'ange à Marie (Luc 1, 37). Mais cela ne veut pas dire que Dieu fait tout et n'importe quoi. Marie a été choisie pour porter l'enfant Jésus – conçu du Saint-Esprit – en son sein, le mettre au monde et l'élever. C'est tout. Avouez que c'est assez renversant ! « La bienheureuse Marie […] veut que nous considérions ses exemples et que nous nous y tenions. […] Une croyance générale a mis la bienheureuse vierge exactement à la place du Christ. […] Nous pensons que […] c'est par les seuls mérites du Christ que nous obtenons la rémission des péchés, si nous croyons en lui. » (Apologie XXI)
Marie est pour nous un exemple de croyante soumise et confiante – dans un rôle unique – et qui a bénéficié de l'œuvre de son Fils parce qu'elle a placé sa foi en lui pour être sauvée.
24 décembre
Matin : Malachie 3, 19-24
Soir : Sophonie 3, 14-17
MÈRE DU FILS DE DIEU !
"Et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous."
Matthieu 1, 23b.
S'il y a une chose à retenir de l'histoire de Noël, c'est qu'elle nous annonce : « Dieu est avec nous. » Non pas seulement présent parmi nous – cela, il pourrait aussi l'être dans sa colère, pour nous punir pour nos péchés – mais « avec nous » dans le sens de « pour nous » (Romains 8:31). L'apôtre Paul ne fait d'ailleurs que reprendre ce que le prophète Sophonie avait déjà indiqué en parlant de la venue du Messie : « En ton sein, le Seigneur, ton Dieu, est un héros sauveur ! »
L'enfant que Marie met au monde est « Dieu avec nous », Dieu qui vient à notre secours. Cela a une incidence sur le Jugement Dernier : « Le Seigneur a écarté de toi les jugements », la damnation éternelle. Mais le message de Noël est aussi d'une aide impayable pour avancer à travers cette vie : « Le Seigneur est en ton sein ; tu n'as plus de malheur à craindre. » Des malheurs, des épreuves, des difficultés, nous en connaîtrons encore. Mais comme notre Seigneur règne en notre faveur, nous n'avons plus à les « craindre » : il fait « tout coopérer pour notre bien » (Romains 8, 28), même les expériences douloureuses.
En cette veille de Noël, « pousse des cris de joie, […], lance des acclamations, […], réjouis-toi, exulte de tout cœur ! » car l'enfant de Marie, c'est Dieu lui-même qui vient pour ta bénédiction si tu places ta foi en lui !
25 décembre
Matin : Psaume 2
Soir : Philippiens 2, 5-8
DIEU QUI S'HUMILIE
"Le Christ, le Seigneur, […] nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire."
Luc 2, 11-13.
Au cours de son séjour visible sur terre, on a souvent essayé d'humilier notre Seigneur. Sa volonté était de passer par là aussi, de connaître des situations humiliantes, comme nous, nous en connaissons. Mais il est resté, contrairement à nous, pur de toute rancoeur, de tout esprit de revanche, afin de nous créditer sa pureté.
Songez donc ! « le Christ, le Seigneur, nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire ! » Même le dernier des SDF, vous n'oseriez l'humilier de la sorte!
Ici s'accomplit ce que décrit l'évangéliste Saint Jean: « Le Fils unique venu du Père … est venu – mot à mot – dans ce qui était sien, et les siens ne l'ont pas accueilli. » (Jean 1, 14+11). Le peuple que Dieu a choisi pour préparer la venue du Sauveur, l'a traité comme moins que rien. Le plus beau palais de Jérusalem faisait partie de « ce qui était sien. » Il ne l'a pas revendiqué, « car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. » (Marc 10, 42). Si on a pu l'humilier, c'est qu'il avait choisi de s'humilier.
"S'il quitte la gloire suprême, / C'est pour nous qu'il veut s'en priver ;
S'il vient s'humilier lui-même, / Ce n'est que pour nous élever ;
S'il s'anéantit à nos yeux, / C'est pour nous mériter les cieux."
26 décembre
Matin : Luc 2, 29-32
Soir : Luc 2, 8-14
JÉSUS EST MON SAUVEUR
"Je vous annonce la bonne nouvelle d'une grande joie qui sera pour tout le peuple : aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur."
Luc 2, 10-11.
Imaginez la profonde émotion des bergers ! Nous, nous commémorons la naissance de notre Sauveur chaque année ; nous en alimentons régulièrement notre foi. Mais cela faisait des siècles, des millénaires même, que les croyants de l'Ancien Testament l'attendaient. Et voilà que cela arrive de leur vivant ! Bien plus, Dieu leur fait l'honneur de les avertir, eux, les laissés pour compte, en leur envoyant un messager divin !
« Il vous est né un Sauveur ! » Pas un libérateur politique qui les débarrasserait de la domination des Romains. Non, le Sauveur des pécheurs, de toute l'humanité! David avait appris qu'il naîtrait de sa descendance. Le prophète Michée avait indiqué son lieu de naissance : Bethléhem, lieu de naissance de David (Michée 5, 1). Et le prophète Esaïe avait décrit comment il allait nous sauver : en se substituant à nous dans le procès divin (Esaïe 53).
Seigneur Jésus, merci pour cette « bonne nouvelle d'une grande joie » ! Tu as accepté cette mission, ce sacrifice, toi, « le Seigneur » de l'univers, pour que nous puissions être sauvés, trouver le repos et connaître une joie profonde et réparatrice.
"O Christ, mon Frère et mon Sauveur, / Répands désormais dans mon cœur / La lumière et la vie ; / Et par ce terrestre séjour, / Conduis mes pas, dans ton amour, / Vers la sainte patrie !"
27 décembre
Matin : Jean 1, 1-5
Soir : Michée 5, 1-3
JÉSUS EST MON SEIGNEUR
"Dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur."
Luc 2, 10-11.
Le « Sauveur » du monde annoncé par l'ange, dans la nuit de Bethléhem, n'est autre que « le Christ, le Seigneur. » Nous avons déjà vu que le nom « Christ » rappelle que Dieu le Père a solennellement consacré Dieu le Fils comme sauveur du monde.
Les prophéties messianiques indiquent aussi qu'en lui nous avons un « Seigneur » prodigieux. Mieux : « le Seigneur » du ciel et de la terre est devenu « notre Seigneur » en venant nous « racheter » au prix de son sang (Galates 6, 14 ; 4, 4-5).
Généralement, nous n'aimons pas beaucoup l'idée d'appartenir à un seigneur ou maître. Nous tendons tous vers la liberté. C'est une des motivations de toutes les révolutions de par le monde, et souvent aussi des conflits dans les entreprises et dans les familles.
Mais ne nous leurrons pas : nous servirons toujours des autorités, des idéaux, des penchants, des espoirs, des personnes. Quand ce sont des personnes que nous aimons, des autorités que nous estimons, cela rend le service plus agréable. Alors : Pourrions-nous avoir meilleur Seigneur que Jésus-Christ qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous ? Pourrions-nous avoir un Seigneur plus rassurant que lui qui met sa sagesse sans faille et sa toute-puissance à notre service ?
Ne nous laissons pas égarer par l'aspect insignifiant du nourrisson de Bethléhem. Comme les bergers, reconnaissons et adorons en lui notre « Seigneur » bien-aimé !
28 décembre
Matin : Jean 1, 6-8
Soir : Luc 2, 1-5
DIEU S'ENGOUFFRE DANS NOTRE TEMPS
"En ces jours-là parut un décret de César Auguste, en vue du recensement de toute la terre habitée. Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie."
Luc 2, 1-2.
La vie de Jésus, de sa conception à sa mise au tombeau – et jusqu'à son ascension – ne s'est pas déroulée dans un monde irréel comme dans un conte de fées. Jésus est né, il a vécu et il est mort dans un contexte historique précis. Cela fait partie de l'histoire du monde.
L'évangéliste Luc souligne cela le mieux. Il nomme deux grands contemporains – l'empereur romain bien connu, « Auguste », et le gouverneur romain « Quirinius », lui aussi connu des historiens, ainsi qu'un événement historique : un « recensement » qui, lui aussi, est connu des historiens.
Jésus voulait vivre une véritable vie humaine, dans les mêmes conditions que nous – mais, contrairement à nous, sans pécher. Il était donc normal qu'il le fasse en un lieu précis et à un moment précis de l'histoire de l'humanité. Cela aussi nous le rend tout proche : comme les ancêtres que nous pouvons trouver dans notre arbre généalogique ou comme les personnages historiques, Jésus a voulu faire partie de l'histoire de l'humanité. Ce faisant, il est aussi devenu un personnage, ou plutôt, le personnage central de notre histoire personnelle. Car lui, le Maître du temps, ne s'est pas seulement engouffré dans notre temps. Il a aussi établi sa demeure dans notre cœur! Qu'il en soit loué à jamais! Amen.
29 décembre
Matin : Jean 1, 9-13
Soir : Luc 2, 1-5
CHRIST EST PONCTUEL
"Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l'adoption filiale."
Galates 4, 4-5.
« La ponctualité est la politesse des rois », dit le dicton. Sans doute pas de tous les rois. Mais très certainement de notre Roi Jésus-Christ. Nous ne connaissons pas la façon dont Dieu compte le temps, lui qui est éternel et en-dehors du temps qu'il a créé pour nous comme cadre de notre vie terrestre. Mais quand Dieu a trouvé que le temps était venu pour son Fils de « racheter » les pécheurs voués à la damnation par la sainte Loi, quand Dieu a trouvé que son Fils devait maintenant rendre possible qu'il nous « adopte comme ses enfants », Jésus s'est exécuté. Et il voulait le faire. Il y a une totale identité de vues entre les trois personnes de la sainte Trinité.
Pourquoi « les temps furent-ils accomplis » au moment du recensement de Quirinius, et pas avant ni après ? Encore un mystère que j'aimerais voir dévoilé dans l'éternité. Plaçons donc notre foi dans le rachat du Christ, et acceptons avec foi d'être adoptés par Dieu. Alors nous serons « cohéritiers de Christ » (Romains 8, 17). Après la vie passée dans ce « temps » auquel Jésus s'est soumis pour nous, nous partagerons son éternité dans laquelle il nous élèvera à coup sûr.
En attendant, soyons polis comme notre Seigneur, et montrons notre respect pour lui en étant ponctuels à notre tour dans la vie de l'Eglise, dans la vie de famille et partout.
30 décembre
Matin : Jean 1, 14-18
Soir : Matthieu 8, 18-20
DIVIN CHASSÉ-CROISÉ
"Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ : lui qui était riche, il s'est fait pauvre à cause de vous, pour que vous, par sa pauvreté, vous deveniez riches."
2 Corinthiens 8, 9.
Généralement, dans la vie, c'est du donnant-donnant. Ne dit-on pas que la vie ne fait pas de cadeaux ? La vie, peut-être, et encore! Car là aussi Dieu agit pour notre bien. Mais le Seigneur de la vie, lui, il en fait continuellement. Car tout est cadeau de sa part! La Bible dit : tout est « grâce. » Heureusement pour nous, car nous n'avons pas les moyens de négocier avec Dieu ; pour cela il nous faudrait être parfaits. Non pas parfaits selon les critères humains qui sont modelables et adaptables aux goûts du jour, mais parfaits selon les critères de la sainte Loi de Dieu.
Parfait, seul Jésus l'a été. C'est pour cela qu'il a quitté les richesses de la splendeur céleste pour mener « pour nous » et à notre place une vie de dénuement, de « pauvreté », de « simple homme » (Philippiens 2), mais « sans commettre de péché » (1 Pierre 2, 22).
Ainsi, il nous a ouvert les écluses divines qui déversent sur nous « grâce pour grâce. » (Jean 1, 16). « Par sa pauvreté » nous sommes « devenus riches », riches de la grâce, de l'amour et de la fidèle sollicitude de Dieu. Nous en avons fait l'expérience l'année écoulée. Cela ne changera pas non plus dans la nouvelle.
"Je suis riche, il est serviteur, Quel mystère infini !
Sa clémence fait ma grandeur, Tandis qu'il est petit."
31 décembre
Matin : Psaume 103
Soir : Luc 2, 15-20
RÉPANDONS LA NOUVELLE !
"Ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant."
Luc 2, 17.
Une année s'achève. Pour les chrétiens luthériens, une année particulière, celle des 475 ans de « la Confession d'Augsbourg » avec laquelle nous présentons un résumé de notre foi. Et voici le passage biblique qui figure en titre : « Je parlerai de tes préceptes devant les rois et je n'aurai pas honte. » (Psaume 119, 46). Cette confession de foi a effectivement été présentée devant l'empereur et les princes de l'époque. Mais elle a aussi été donnée dans les villes et les villages, devant le peuple. L'Évangile redécouvert ne pouvait être tenu secret.
C'est exactement la réaction des bergers. « Ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. » Nous n'avons rien voulu faire d'autre dans ces pages, l'année écoulée, et nous ne voulons rien faire d'autre dans la nouvelle année de grâce que le Seigneur ouvre devant nous. Comme les bergers, comme les apôtres Pierre et Jean, « nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu. » (Actes 4, 20). Et notre prière est que nous puissions encore, l'année prochaine, vous apporter l'aide, la lumière et la chaleur « de ce qui a été dit de cet enfant » : « il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ! »
Trouvez dans cette bonne nouvelle la remise en ordre de votre année passée, et clamez-la tout au long de l'année nouvelle ! On ne peut pas ne pas en parler, tant c'est merveilleux pour tous !
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Méditation pour aujourd'hui |