COMMENTAIRE SUR L'APOCALYPSE DE JEAN, par Dr. Wilbert Kreiss - index  COMMENTAIRE SUR L'APOCALYPSE DE JEAN, par Dr. Wilbert Kreiss - index


 

Cinquième vision: LES SEPT COUPES (chapitres 15:1-16:21)

 

L'annonce des sept derniers fléaux :


Puis je vis dans le ciel un autre signe, grand et admirable: sept anges, qui tenaient sept fléaux, les derniers, car par eux s'accomplit la colère de Dieu. Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'agneau, en disant: Tes oeuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations! Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront, et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés.

Après cela, je regardai, et le temple du tabernacle du témoignage fut ouvert dans le ciel. Et les sept anges qui tenaient les sept fléaux sortirent du temple, revêtus d'un lin pur, éclatant, et ayant des ceintures d'or autour de la poitrine. Et l'un des quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupes d'or, pleines de la colère du Dieu qui vit aux siècles des siècles. Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu'à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis (Apocalypse 15:1-8).

La liturgie céleste célèbre la majesté de Dieu. Elle proclame qu'il est le Maître du monde et de son histoire et chante la victoire de l'Agneau et les effets salutaires de son oeuvre rédemptrice. Mais elle participe aussi à l'oeuvre même de Dieu. Une liturgie céleste en effet avait préludé à l'ouverture des sept sceaux (Apocalypse 4:1-5:11). Une autre précéda la sonnerie des sept trompettes (Apocalypse 8:1-5). Une autre enfin précède l'intervention des anges qui vont vider les sept coupes de la colère divine. Chaque fois, un jugement divin résulte d'un acte liturgique qui se situe dans le ciel, autour du trône de Dieu.

L'impiété prolifère dans ce monde comme un cancer aux multiples métastases, et avec elle croissent les souffrances qu'endure l'Eglise. Tout cela ne peut pas laisser Dieu indifférent. Sa justice est telle qu'il doit intervenir, juger et punir. Si la fin des temps porte les marques de l'incrédulité, de l'apostasie et du cortège d'injustices qui accompagne toujours le rejet de Dieu et de sa Parole, elle est marquée aussi par les coups de colère du Seigneur et les fléaux dont il frappe un monde qui ne veut pas de lui et qui sombre de plus en plus dans le mal.

Les jugements divins sont symbolisés par des coupes contenant sa colère et que des anges sont chargés de déverser sur la terre. Ces châtiments ressemblent à ceux des sept sceaux (Apocalypse 4-7) et des sept trompettes (Apocalypse 8-11), mais ils ont aussi leurs particularités. Aussi sévères qu'ils soient, ils sont au service de la volonté rédemptrice de Dieu et révèlent sa justice. Mais plus il frappe les hommes, plus ceux-ci sombrent dans l'incrédulité : leur désespoir (Apocalypse 6:15-17) et leur impénitence (Apocalypse 9:20.21) se changent en hostilité ouverte et se transforment en blasphèmes. Au lieu de se repentir de leurs péchés, ils maudissent Dieu (Apocalypse 16:9.11.21). Cependant une voix céleste prononce le dernier mot: «C'en est fait!» (16:27). Ce dernier mot appartient toujours au Seigneur. Il sortira de toutes façons vainqueur du combat qui l'oppose aux puissances du mal, et les siens auront part à cette victoire. La preuve en sera faite quand la fin sera venue.

Un autre signe..., sept anges qui tenaient sept fléaux :

C'est encore un de ces signes de la fin des temps dont le Christ avait abondamment parlé et auxquels les siens doivent reconnaître que la fin est proche et que le Fils de l'homme se tient à la porte. De nouveaux anges apparaissent, porteurs de fléaux. Ils sont une fois de plus au nombre de sept, et il est précisé qu'ils déversent sur la terre les derniers fléaux que Dieu tient en réserve pour ce monde impie. Ce sont des fléaux ou plaies, expressions qui rappellent l'Exode et ce que le Seigneur avait fait pour délivrer son peuple de la servitude en Egypte. Ils constituent un «signe grand et admirable», comme avaient été des signes les plaies dont il avait frappé l'Egypte (Exode 10:1.2; Néhémie 9:10). On retrouve toujours les mêmes éléments : un temple, un trône, un peuple d'adorateurs, des instruments de musique, un cantique nouveau, celui de la délivrance.

Une fois de plus, Jean aperçoit une foule autour du trône de Dieu. C'est la même que celle qui lui était apparue précédemment et qu'il a décrite dans les chapitres 4 et 5, la même foule que les 144.000 marqués du sceau de Dieu (Apocalypse 14:1-5), le peuple de Dieu gardé opur le salut.

Je vis comme une mer de verre... et ceux qui avaient vaincu... étaient debout sur la mer de verre:

La mer de verre est associée au ciel. Dans Apocalypse 4:6, elle était la contrepartie de la Mer Rouge qui symbolisait la demeure des puissances hostiles à Dieu. Traverser la Mer Rouge ou l'abîme, c'est vaincre la bête et ses alliés (Apocalypse 13:1; 20:1; Psaume 77:16-20; 106:9). La mer est donc symbole de victoire et de bonheur céleste. Le verre est cependant mêlé de feu, signe de la colère divine contre toute impiété, un feu chargé de remplir le temple de fumée et d'attester la gloire de Dieu. Sur la mer se tient la foule de ceux qui ont refusé de vénérer l'Antichrist, qui ont vaincu la bête, son image et le nombre de son nom. Ils tiennent dans la main des «harpes de Dieu», des instruments de facture divine et céleste, capables de jouer la musique de la Jérusalem céleste. Ils s'en servent pour accompagner leur chant.

Le cantique de Moïse... et le cantique de l'Agneau :

Le cantique de Moïse et celui de l'Agneau sont un seul et même cantique. C'est le cantique de la délivrance et de la victoire, semblable à celui que Moïse avait composé et chanté après qu'Israël eut franchi la Mer Rouge et échappé à l'armée égyptienne (Exode 15:1-21). Mais Moïse n'avait été que l'ombre, la préfiguration d'un autre Libérateur. Ou, si on préfère, l'Agneau est le nouveau Moïse des rachetés. Ainsi l'Exode est l'ombre, la préfiguration, l'annonce prophétique de la grande délivrance finale que le Seigneur offrira à ceux qui refusent de fléchir les genoux devant les divinités de ce monde, de même que Canaan, le pays ruisselant de lait et de miel promis à Israël, est le signe de la patrie céleste au-devant de laquelle marchent les croyants. Une marche dure, une véritable traversée du désert. Dieu a dû intervenir bien des fois pour protéger son peuple de ses ennemis, mais ils ont vaincu et chantent leur victoire en célébrant l'amour, la fidélité et la justice de leur Rédempteur. Leur cantique est un magnifique Te Deum célébrant les «oeuvres grandes et admirables», les «voies justes et saintes» du Seigneur tout-puissant, du Roi des nations.

Tes oeuvres sont grandes et admirables... Tes voies sont justes et véritables... :

Le cantique de l'Agneau est un chant de louange. Presque chacune de ses paroles est empruntée à l'Ancien Testament. Son oeuvre créatrice et rédemptrice fait de Dieu le Roi des nations qui viennent se prosterner devant lui et lui rendre hommage. Cependant ce n'est, pour l'instant, qu'une vision de la délivrance finale, et non la délivrance elle-même. La fin n'est pas encore là. Il s'agit simplement de montrer que Dieu reste le Maître de l'histoire et que son plan s'accomplit. Même les fléaux qui vont encore s'abattre sur le monde ne l'empêcheront pas de remplir ses promesses et de réaliser son dessein, bien au contraire!

Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom?

Cette double question figure elle aussi dans l'Ancien Testament (Jérémie 10:7; Psaume 86:9). Tout le monde craindra et glorifiera le nom de Dieu, c'est-à-dire Dieu lui-même. Il sera universellement reconnu comme roi et Seigneur de tous (Esaïe 2:2; 66:19-21; Philippiens 2:9.10).

Toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi :

Ce ne sera pas la conversion de tous les hommes, car nombreux sont ceux qui portent la marque de la bête et ne se repentiront pas, mais Dieu aura des adorateurs parmi toutes les nations du monde. Témoins des jugements divins, ils comprendront que le Seigneur est le Roi de toute la terre et qu'il n'y a de salut qu'en lui.

Le temple... fut ouvert... Les sept anges qui tenaient les sept fléaux sortirent du temple :

Nous apprenons ce que les sept anges tiennent dans leurs coupes : elles sont remplies de la colère de Dieu. C'est du temple, de la maison de Dieu que sortent ces exécutants des châtiments divins. Ce sont peut-être les mêmes anges que ceux qui ont sonné de la trompette (Apocalypse 8:2.6). Ils sont habillés comme les prêtres de l'ancienne alliance, revêtus de lin pur (Exode 39:27; Ezéchiel 44:17), image de la sainteté de Dieu. En fait, ce sont des souverains sacrificateurs, car ils portent autour de leur poitrine des ceintures d'or, ornement de la royauté et du sacerdoce (Exode 28:4.39). En cela ils ressemblent au Christ (Apocalypse 1:13). Robes de fin lin et ceinture d'or sont les gages du mandat divin dont ils sont chargés. Ils attestent qu'ils agissent au nom du Seigneur, c'est pourquoi aussi Jean les voit sortir du temple. Ils officient sur mandat divin et manifestent la sainteté, la justice et la grandeur du Roi de l'univers. L'un des quatre êtres vivants leur tend de la part du Seigneur les sept coupes qu'ils doivent déverser sur la terre. Rien dans ce monde n'est le fruit du hasard. Job n'aurait pas souffert si Dieu n'avait pas permis à Satan de le mettre à l'épreuve, et sans sa volonté nous ne perdons aucun cheveu de notre tête. Le Seigneur choisit et le nombre et la nature des châtiments dont il frappe le monde.

Le temple fut rempli de fumée :

De la fumée s'élevant en permanence au-dessus de l'autel signalait dans l'ancienne alliance que Dieu était présent dans le temple, au milieu de son peuple (1 Rois 8:10; 2 Chroniques 7:1-3; Esaïe 6:4). C'est aussi un temple rempli de fumée que le prophète Esaïe avait contemplé quand Dieu l'appela à son service (Esaïe 6:4). Cette fumée atteste, comme le dit le texte, la présence glorieuse et majestueuse du Seigneur. Dieu est loué et béni pour sa miséricorde et sa grâce. Mais il l'est aussi pour la gloire que manifestent ses jugements. Aussi longtemps que les anges officient dans le temple, vidant les coupes de la colère divine, personne ne peut entrer dans le sanctuaire. Il ne sera accessible aux hommes que lorsque les sept fléaux auront été accomplis et que la fin sera venue. Chaque chose en son temps. Qu'il suffise aux chrétiens de savoir qu'une demeure glorieuse les attend au ciel, qu'ils ont leur place dans le temple de Dieu s'ils persévèrent jusqu'à la fin, et qu'en son temps il les élèvera et les couronnera de sa gloire et de son bonheur.

Jean précise que les sept anges reçurent leurs coupes des mains de l'un des quatre êtres vivants. Dieu se sert d'agents pour accomplir son oeuvre. Mais c'est bien lui qui agit, même quand le texte ne le dit pas explicitement. Rien dans ce monde ne se fait sans sa volonté. Les anges et leurs fléaux viennent de lui. La colère qu'ils vont déverser sur la terre est la sienne. Ce sont ses jugements contre le péché et le mal, le compromis et l'idolâtrie qu'ils vont mettre en oeuvre. Ils sont parfois difficiles à déchiffrer. Leur sens n'est pas toujours évident. Mais quand ils se seront exercés, la fumée se dissipera et Dieu se manifestera aux yeux de tous comme celui «qui vit aux siècles des siècles».

Et j'entendis une voix forte qui venait du temple, et qui disait aux sept anges: Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu :

La vision du peuple de Dieu réuni dans le ciel et chantant le nouveau cantique de Moïse, l'hymne de la délivrance, donne à l'Eglise la certitude que son Seigneur la préservera au milieu de fléaux qui vont frapper le monde. La voilà donc prête à affronter les épreuves à venir. Aussi une voix ordonne-t-elle aux anges de verser, l'une après l'autre, leur coupe sur la terre.

 

La première coupe de la colère divine :


Le premier alla, et il versa sa coupe sur la terre. Et un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient la marque de la bête et qui adoraient son image (Apocalypse 16:2).

Le cycle des sept trompettes et celui des sept coupes sont empruntés au récit des plaies d'Egypte. Il y a, comme on peut s'y attendre, des similitudes entre les deux, mais il existe aussi de notables différences. Les dommages causés par les sept fléaux sont plus grands que ceux annoncés et initiés par la sonnerie des sept trompettes. La destruction partielle (un tiers de la terre) cède la place à une destruction totale. D'autre part, bien qu'il y eût sept sceaux et sept trompettes, le récit avait été interrompu à l'ouverture du sixième sceau et quand avait retenti la sixième trompette. L'ouverture du septième sceau et la sonnerie de la septième trompette levèrent le voile sur une scène liturgique, un culte céleste. Cela signifiait qu'il était encore temps de se repentir après avoir assisté à ce culte dans le ciel. Mais maintenant que Dieu va déverser sur la terre les coupes de sa colère, il est trop tard pour se repentir. Le cycle des coupes constitue une escalade dans les jugements divins, et quand la septième coupe sera vidée, on entendra un grand cri : C'en est fait! C'est fini! (Apocalypse 16:17). Dieu a terminé de juger le monde! Les plaies des sept sceaux et des sept trompettes ressemblaient à celles dont le Seigneur avait frappé l'Egypte avant l'Exode, tandis que celles des sept coupes suivent en quelque sorte l'Exode, la libération de son peuple, et correspondent à l'anéantissement des ennemis d'Israël dans la Mer Rouge.

Toutes les coupes sont déversées sur le monde, le monde des incroyants que Jean a l'habitude d'appeler «les habitants de la terre» (Apocalypse 13:14; 17:2). Ce sont les anges qui les vident. Ils sont les agents de la colère divine, comme Moïse l'avait été avant et pendant l'Exode. Le fléau contenu dans la première coupe ressemble à la sixième plaie d'Egypte (Exode 9:8-11). Il ne frappe pas tous les hommes, mais seulement les disciples de l'Antichrist, ceux qui portent sur le front la marque de la bête et qui adorent son image. Dieu protège les siens, ceux qu'il a marqués de son sceau (Apocalypse 7:2.4). C'est un sceau que ne portent pas ceux qui adorent la bête. Aussi ne sont-ils pas préservés du jugement divin (Apocalypse 9:4).

Un ulcère ou un furoncle est le signe visible d'une infection. L'ulcère dont sont frappés tous ceux qui vénèrent l'Antichrist montre qu'ils sont intérieurement infectés par le venin de l'impiété. Ils sont empoisonnés par toutes sortes d'idéologies hostiles à Dieu et à sa Parole, et cette infection se manifeste par un tas de maux qui empoisonnent leur existence dans les domaines éducatif, social, économique, politique et autres.

 

La seconde coupe de la colère divine :


Le second versa sa coupe dans la mer. Et elle devint du sang, comme celui d'un mort; et tout être vivant mourut, tout ce qui était dans la mer (Apocalypse 16:3).

Le second et le troisième anges s'en prennent à la mer, aux fleuves et aux sources d'eaux considérés par les Egyptiens de l'Antiquité comme le lieu d'habitation, le domaine des divinités locales. Rien n'échappe à Dieu. Dans sa souveraineté universelle il étend son bras sur le territoire de ses ennemis. Il pénètre dans le royaume de Satan et le terrasse (Marc 3:27; 4:39.40).

Le jugement de la deuxième coupe, annoncé déjà dans Apocalypse 8:8.9, est la répétition de la première plaie d'Egypte (Exode 7:14-25). Nous ne chercherons pas à localiser la mer dont l'eau est changée en sang. Le texte la mentionne parce qu'elle est remplie de liquide, d'eau qui se transforme en sang et devient ainsi un immense réservoir de putréfaction. Le sang décomposé est «comme celui d'un mort». L'infection et la corruption envahissent un monde qui s'est voué au culte de l'Antichrist, qui préfère un anti-dieu à Dieu, le mensonge à la vérité et le mal à la justice. Il y a aussi quelque ironie dans l'évocation du sang : ceux qui ont répandu le sang des saints et des prophètes (Apocalypse 11:10; 16:6) baigneront un jour dans leur propre sang.

 

La troisième coupe de la colère divine :


Le troisième versa sa coupe dans les fleuves et dans les sources d'eaux. Et ils devinrent du sang. Et j'entendis l'ange des eaux qui disait: Tu es juste, toi qui es, et qui étais; tu es saint, parce que tu as exercé ce jugement. Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire: ils en sont dignes. Et j'entendis de l'autel un autre ange qui disait: Oui, Seigneur Dieu tout-puissant, tes jugements sont véritables et justes (Apocalypse 16:4- 7).

La vision de la troisième coupe fait entrer en scène «l'ange des eaux». Selon une croyance populaire de l'époque, des anges étaient préposés à la protection des différents éléments de la nature (Jean 5:4; Apocalypse 7:1; 14:18). On disait qu'ils protestaient quand on polluait ou détruisait l'élément naturel dont ils étaient responsables. Mais il n'y a plus de protestation maintenant. Au lieu de pousser un cri d'indignation, l'ange des eaux confesse que Dieu est saint et juste et que les hommes reçoivent le châtiment qu'ils méritent.

La troisième plaie ressemble à la précédente. L'ange frappe l'eau, non plus l'eau de la mer, mais l'eau douce, les cours d'eau, les sources, les rivières et les fleuves. Un ange proclame explicitement qu'en punissant de ce fléau le monde impie, Dieu manifeste qu'il est juste. Et un autre ange lui fait écho en confessant la même chose. C'est de l'autel sous lequel les martyrs lui avaient demandé de les venger (Apocalypse 6:9) et autour duquel son peuple l'adorait (Apocalypse 6:11), que vient la voix de l'ange annonçant qu'en châtiant ses ennemis, le Seigneur manifeste sa sainteté et sa justice. C'est un véritable chant alterné qui proclame que le Seigneur de l'univers venge son peuple et punit ceux qui ont versé le sang de ses martyrs. Les ennemis de l'Eglise qui ont commis ce crime et répandu du sang innocent sont condamnés maintenant à en boire. Le sang infecté, porteur de germes de mort, tuera ces assassins. «Ils en sont dignes!» Ils reçoivent ce que leurs actes ont mérité.

 

La quatrième coupe de la colère divine :


Le quatrième versa sa coupe sur le soleil. Et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu; et les hommes furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l'autorité sur ces fléaux, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire (Apocalypse 16:8.9).

Sous toutes les latitudes et à toutes les époques de l'histoire de l'humanité, les païens ont adoré le soleil. Y compris les Egyptiens qui l'appelaient «le Seigneur universel». Mais le soleil n'est pas Dieu. Il n'est qu'une créature. Il joue un rôle très important dans la création, mais on n'aura pas besoin de lui dans les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre (Apocalypse 21:23; 22:5). Il rejoint la mer et les ténèbres sur la liste des choses qui ne seront plus dans le monde nouveau que Dieu va créer. Le contenu de la quatrième coupe loin d'éteindre le feu du soleil, l'attise, de sorte qu'il détruit les hommes qui l'adorent.

En Egypte, Dieu cacha son soleil et plongea pendant trois jours les habitants du pays dans une obscurité terrifiante (Exode 10:21-23). Cette fois-ci, il fait le contraire. Il rend le soleil tellement ardent qu'il brûle littéralement les hommes. Et ceux-ci, au lieu de se repentir et de donner gloire à Dieu, blasphèment contre lui. Au lieu de saisir la grâce qu'il leur offre au milieu du jugement, ils endurcissent leur coeur. Par contre, l'homme qui se confie en l'Eternel est comme un arbre planté près des eaux qui résiste à la chaleur du soleil (Psaume 1; Jérémie 17:7.8). «Les hommes furent brûlés.» Il est difficile de dire ce que représente le symbolisme de cette plaie. Peut-être est-ce une illustration de tout ce qui, dans ce monde où l'Antichrist exerce sa domination, embrase, brûle et détruit le coeur, la conscience et l'âme des hommes.

 

La cinquième coupe de la colère divine :


Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête. Et son royaume fut couvert de ténèbres; et les hommes se mordaient la langue de douleur, et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs oeuvres (Apocalypse 16:10.11).

Satan possède un trône qu'il partage avec la bête, l'Antichrist, imitant Dieu qui partage son trône avec l'Agneau immolé (Apocalypse 7:15-17). Pour le peuple d'Israël opprimé en Egypte, le trône de Satan était le royaume de pharaon. Pour les chrétiens de l'époque de Jean, il était à Rome, siège du culte impérial, résidence de despotes qui se prenaient pour des incarnations des dieux et allaient bientôt faire couler le sang des disciples du Christ. Pour les chrétiens de tous les temps, le trône de l'Antichrist est tout lieu où le prince de ce monde exerce son pouvoir, se sert des autorités et des institutions humaines pour lutter contre le Seigneur, son Evangile et son peuple.

Dieu dans sa colère frappe le trône même de l'Antichrist et transforme son royaume en ténèbres. Un royaume plongé dans les ténèbres est un royaume démoniaque et chaotique où règnent la souffrance et la mort. Les adeptes de l'Antichrist souffrent au point de se mordre la langue. Mais ceux qui rendent leur culte au dieu de ce monde refusent de se repentir. Ils en sont incapables, car ils ont fermé leur coeur à la Parole du Seigneur. Ils n'avaient pas compris que le Seigneur les avait appelés à se tourner vers lui et qu'à défaut de reconnaître en lui un Dieu d'amour, ils auraient affaire à un Dieu à la justice impitoyable. Mais ils ne se repentent pas pour autant. Le temps de la repentance est révolu. Au lieu de s'humilier devant le Seigneur, ils blasphèment contre lui. Faute d'éléments concrets dans le texte, nous ne pouvons pas dire quelles sont les tribulations précises que contient la coupe de ce cinquième ange. Nous devons nous contenter d'affirmer qu'il s'agit d'une série d'épreuves douloureuses, de caractère spirituel comme les autres.

 

La sixième coupe de la colère divine :


Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l'Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant de l'Orient fût préparé. Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant. Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte! Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon (Apocalypse 16:12-16).

Une coupe versée sur l'Euphrate fait se tarir les eaux du fleuve pour donner passage à des rois venus de l'Orient. C'est sur les rives de l'Euphrate que convergeaient jadis de puissantes armées, celles de Babylone, de l'Assyrie, de la Perse, pour se livrer des batailles terribles dont l'enjeu était la conquête du monde. Babylone est par ailleurs symbole de l'idolâtrie, de la divination et de toutes les puissances hostiles à Dieu et à son peuple.

Dieu lui-même, en tarissant les eaux de l'Euphrate, fraye un chemin qu'emprunteront les rois de la terre qui se ligueront pour mener contre Dieu et son Agneau un combat terrible. Le jugement de Babylone est imminent, et pourtant l'Antitrinité diabolique constituée de Satan (dragon), de l'Antichrist (première bête) et du faux-prophète (deuxième bête) tente une dernière fois de mobiliser une armée pour la lancer contre Dieu et son peuple. Jean aperçoit trois esprits impurs semblables à des grenouilles qui s'échappent de la gueule du dragon, de l'Antichrist et du faux-prophète. Les grenouilles étaient pour les juifs des animaux impurs (Lévitique 11:10-12), tandis que la religion des Perses voyait en elles les agents d'un esprit mauvais qui allait jouer un rôle déterminant dans la bataille finale qui mettrait un terme à l'histoire de ce monde. Ces esprits sont des esprits démoniaques qui jaillissent de la bouche de l'Anti- trinité. Par leur puissance de séduction et les prodiges qu'ils accompliront, Satan, l'Antichrist et le faux- prophète inviteront les rois de la terre à se réunir pour une dernière grande bataille. Leur voix ressemble à celle de grenouilles mâles qui, lorsque vient le printemps, coassent pour attirer les femelles et les féconder. C'est l'illustration de la séduction qu'exercent les puissances antichrétiennes à l'action dans le monde.

Il s'agit de réunir une immense armée «pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant». Et voici que Dieu lui-même leur fraye un chemin en tarissant les eaux du grand fleuve! Qu'ils viennent, les rois de la terre mobilisés par Satan et ses émissaires! Qu'ils viennent, accompagnés de leurs armées! Ils croient que c'est leur jour, qu'ils vaincront à jamais le Seigneur et son Agneau et qu'ils réduiront son royaume en miettes. Ils se croient forts et invincibles, mais ils oublient une chose : il en est un qui est beaucoup plus fort qu'eux, «le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant» (Apocalypse 1:8).

Voici je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille ..., afin qu'il ne marche pas nu :

Jésus viendra comme un voleur, sans coup de fil anonyme, sans envoyer de fax, sans se conformer au calendrier des derniers temps que voudraient établir tant de chrétiens. Il fait entendre sa voix de façon imprévue. Il ne peut s'agir que de lui en effet. Il est celui qui rappelle constamment dans la Bible qu'il vient comme un voleur, à l'improviste, sans prévenir (Matthieu 24:43; Luc 12:39; Apocalypse 3:3). Même quand il sera proche, on ne s'attendra pas à son retour. Il est vrai que le retour du Christ pour le jugement des vivants et des morts n'est sans doute pas pour demain même. Mais à l'issue du grand combat qui l'oppose aux puissances sataniques et antichrétiennes de ce monde, ce retour se fera peut- être beaucoup plus tôt que prévu. Il s'agit donc d'être vigilant et de faire en sorte qu'on ne soit pas trouvé nu ce jour-là. L'apôtre Paul enseigne que nous n'aurons de place dans la maison céleste que si «nous sommes trouvés vêtus et non pas nus... Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ» (2 Corinthiens 5:3.10). Pour avoir part à la puissance de sa résurrection, il faut être «trouvé en Christ», recouvert de sa justice, «celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi» (Philippiens 3:9.10). Sobriété, vigilance et le port de l'habit de noces qu'est la justice du Christ sont de mise quand on sait que le Christ viendra comme un voleur dans la nuit (Matthieu 22:1-14; 24:36-25:13; Romains 13:11-14).

Ils les rassemblèrent :

C'est sur cette phrase que s'achève la vision de la sixième coupe. D'innombrables rois marchant à la tête d'immenses armées convergent en un lieu donné. On notera qu'il n'est rien dit des armées de Dieu qu'ils viennent affronter. Le Seigneur n'a pas besoin de rivières asséchées, d'agents envoyés dans toutes les directions pour mobiliser et conduire de puissantes armées chargées de le défendre. C'est qu'il est le Tout-Puissant.

Et quand les démons furieux 
Rempliraient cette terre, 
De ces tyrans audacieux 
Qu'importe la colère! 
Le Dieu tout-puissant 
Est ici présent. 
Prie et ne crains rien : 
Un seul mot, ô chrétien, 
Terrasse l'Adversaire.

Harmaguédon :

La bataille d'Harmaguédon, dont les millénialistes font un si grand cas, n'est pas racontée, en tout cas pas dans cette vision. Et Harmaguédon, où elle est censée se dérouler et qui signifie la «montagne de Meguiddo», n'existe pas. Il n'y a pas de montagne de Meguiddo. Jamais personne n'a pu la localiser sur une carte. Il existe bien dans la plaine de Jizréel un lieu appelé Meguiddo, une place forte militaire souvent mentionnée dans l'Ancien Testament (Josué 12:21; 17:11; 2 Rois 9:27; 23:29, etc.). C'est là notamment que Josias, le roi de Juda, affronta Néco, le pharaon d'Egypte qui le tua dès qu'il le vit. Mais Meguiddo est dans la plaine et non sur une montagne, et c'est bien dans la plaine que se déroula cette bataille. C'est d'ailleurs toujours dans les plaines qu'on se bat, là où il est facile de réunir des troupes, et jamais sur les sommets des montagnes. C'est dans la plaine aussi, près de Meguiddo que, malgré l'énorme inégalité des forces en présence, Débora et Barak avaient vaincu les Cananéens (Juges 5:19).

Il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de bataille sur la «montagne de Megguido». La bataille d'Harmaguédon, violon d'Ingres des millénialistes, n'est pas un événement, mais un non-événement, et c'est bien la raison pour laquelle elle n'est pas racontée dans le texte. Pas plus que n'est raconté le simulacre de guerre évoqué dans Apocalypse 20:7-10 qui n'est qu'une farce. Ce sont de fausses guerres, des rêves de guerre, des guerres sans affrontement, pour la simple raison que la guerre contre les puissances des ténèbres a déjà eu lieu. Il y a bien longtemps de cela, sur une montagne qui, elle, a bel et bien existé, le mont Golgotha. C'est là que Satan a été vaincu, que ses oeuvres ont été détruites (1 Jean 3:8) et qu'il a été lié et jeté dans l'abîme. Et avec lui, l'Antichrist et le faux-prophète. Satan ne le sait peut-être pas, ou bien il ne l'admet pas, mais il est vaincu. C'est pourquoi là où on s'attend à une guerre, aura lieu un jugement. A l'instant où Satan dans un dernier soubresaut voudra se lancer à l'attaque, il sera terrassé, foudroyé, dévoré (Apocalypse 20:7-10). Sans doute a-t-il quelque mal à l'admettre, mais depuis longtemps il n'a plus les moyens de faire la guerre.

 

La septième coupe de la colère divine :


Le septième versa sa coupe dans l'air. Et il sortit du temple, du trône, une voix forte qui disait: C'en est fait! Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, et un grand tremblement de terre, tel qu'il n'y avait jamais eu depuis que l'homme est sur la terre un aussi grand tremblement. Et la grande ville fut divisée en trois parties, et les villes des nations tombèrent, et Dieu, se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère. Et toutes les îles s'enfuirent, et les montagnes ne furent pas retrouvées. Et une grosse grêle, dont les grêlons pesaient un talent, tomba du ciel sur les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très grand (Apocalypse 16:17-21).

Eclairs, voix, tonnerres, un tremblement de terre tel qu'il n'y en a jamais eu de semblable, la grande ville scindée en trois et les villes des nations qui tombent, les îles qui s'enfuient et les montagnes qui disparaissent, d'énormes grêlons qui tombent sur les hommes, tout cela évoque la colère de Dieu. C'est le dernier jugement dont il frappe l'Antichrist.

Le septième versa sa coupe dans l'air :

Pourquoi dans l'air? Pour déchaîner les éclairs, les voix et les tonnerres. Après l'océan, les fleuves et le soleil, c'est le tour de l'air de manifester la colère du Créateur. Une voix puissante jaillit du temple et du trône et s'écrie : «C'en est fait!» Cette traduction n'est pas tout à fait satisfaisante. La connaissance du grec permet de mieux comprendre le sens de ce terme. Il s'agit d'un verbe au parfait, ce qui signifie que quelque chose est parvenu à son apogée. L'expression veut dire qu'avec ce dernier fléau, les jugements divins sont parvenus à leur point culminant. Sa colère atteint son paroxysme.

Un grand tremblement de terre..., tel qu'il n'y avait jamais eu... un aussi grand tremblement :

Ce séisme est manifestement l'agent du châtiment divin. Il est accompagné d'éclairs et d'un bruit de tonnerre qui rendent la scène encore plus terrifiante. L'apocalypse parle beaucoup de tremblements de terre (Apocalypse 6:12; 8:5; 11:13.19). Jésus aussi les mentionne dans son discours sur la fin des temps (Matthieu 24:8). Ils apparaissent également dans l'Ancien Testament, dans les descriptions du jugement divin (Esaïe 29:6). Mais cette fois-ci, il s'agit d'un séisme d'une magnitude terrifiante qui ne se mesure pas à l'échelle de Richter. Il est tellement violent qu'il détruit tout l'empire de l'Antichrist.

Dieu se souvint de Babylone la grande :

Il y a quelque chose de redoutable dans ce souvenir de Dieu. Le Seigneur est dangereux quand il se souvient de certaines choses. Parfois, comme dans le cas de Noé, son souvenir est source de délivrance et de salut (Genèse 8:1). Parfois, comme pour Babylone, il produit la destruction. Quoi d'étonnant à ce que le psalmiste dise: «Ne te souviens pas des fautes de ma jeunesse ni de mes transgressions. Souviens-toi de moi selon ta miséricorde, à cause de ta bonté, ô Eternel!» (Psaume 25:7). Malheur au pécheur impénitent et rebelle, quand Dieu se souvient de lui! Quand il se souvient de Babylone, Dieu lui fait boire «la coupe du vin de son ardente colère» et la réduit en ruines fumantes.

Babylone la grande est tombée. L'Apocalypse aurait pu tout aussi bien nommer Sodome, Ninive, l'Egypte ou Rome. Ou la France postchrétienne qui ne veut plus de l'Evangile, qui a tourné le dos au Christ et se prosterne devant d'autres dieux... Babylone est le siège des puissances antichrétiennes de ce monde. C'est pourquoi Dieu la juge. Elle est scindée en trois, complètement disloquée. Cette ville qui avait été jadis l'image de la prospérité, un symbole de prestige, d'orgueil et de pouvoir, est littéralement désintégrée. «Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de sa débauche!» (Apocalypse 14:8). Pour avoir abreuvé les hommes de son vin de débauche, elle doit vider jusqu'à la dernière goutte la coupe que Dieu lui tend. Et c'est tout sauf un pastis...

Les puissances antichrétiennes étalent leur orgueil et leur arrogance. Elles s'imaginent invincibles. Les idéologies antichrétiennes croient bâtir sur du granit, se moquent de l'Ecriture et de ce qu'elles qualifient de mythes d'un autre âge. On croit avoir détrôné le Seigneur. Jamais le culte de la raison n'a été aussi florissant que de nos jours, et ses adeptes aussi nombreux. La Bible qui est le livre le plus traduit et le plus répandu dans le monde n'est plus lue depuis des lustres dans des millions de foyers de nos pays que l'Evangile a conquis il y a bientôt vingt siècles de cela. Les valeurs les plus solides sont battues en brèche. Et quand des hommes et des femmes comprennent que le culte des biens de ce monde, le matérialisme, le sécularisme, la licence et la liberté absolue, maintenant, partout et en toutes choses, sont des idoles mensongères qui n'apportent pas le vrai bonheur, et qu'ils cherchent un refuge dans le spirituel, ils préfèrent se tourner vers les religions panthéistes de l'Orient, le New Age, les gourous et les mages de tout poil plutôt que vers Dieu et son Evangile libérateur. Les puissances de l'anti-Dieu semblent indestructibles, mais la Parole de Dieu demeure éternellement et ceux qui construisent sur elle bâtissent sur le roc (Matthieu 7:25).

Les villes des nations..., les îles..., les montagnes :

La victoire appartient à notre Dieu. Les «villes des nations», vassales de Babylone, tombèrent. Le Seigneur tend à Babylone et à ses sujets la «coupe du vin de son ardente colère». Aucune ville, pas même celles des îles lointaines, aucun bastion de l'empire de l'Antichrist n'échappe à la colère de Dieu. Il n'y a plus de refuge pour ceux qui n'ont cessé de le narguer, mépriser et maudire. La destruction de Babylone coïncide avec la fin du monde.

Une grosse grêle dont les grêlons pesaient un talent... :

Ce qui avait été épargné par le terrible tremblement de terre est détruit par des grêlons monstrueux (32,7 kg!). Mais rien ni personne ne peut briser le coeur endurci de ceux qui adorent le dragon, la bête et le faux-prophète. Ils se remirent à blasphémer en raison de la violence de la grêle, comme le précise le texte. Au lieu de se prosterner devant le Créateur de l'univers dont cette grêle exprime la colère, ils le maudissent. Au lieu de joindre les mains et de les élever vers le ciel dans un geste d'adoration, ils brandissent leurs poings et rugissent dans leur révolte. La colère de Dieu ne les épargne pas. Un jugement après l'autre vient les frapper. Défigurés, blessés, impuissants, pantelants, ils ne peuvent plus que blasphémer. Quand le temps de la grâce est écoulé, il n'y a plus de place pour la repentance. Il n'y a plus de repentance; il n'y a plus que des blasphèmes. C'est le terrible refrain de ce chapitre 16. Dieu a donné aux hommes la redoutable responsabilité et le terrible pouvoir de fermer leurs coeurs à sa Parole. Ainsi, l'Apocalypse répond elle-même à la question qu'elle avait posée : «Qui peut subsister?» (Apocalypse 6:17). En aucun cas les habitants de Babylone qui adorent la bête. Ne subsisteront devant Dieu que ceux qui, revêtus de la justice de l'Agneau, l'adorent et le servent.

 


 <<   COMMENTAIRE SUR L'APOCALYPSE DE JEAN, par Dr. Wilbert Kreiss - index   >>

 

 

13-février-2001, Rev. David Milette.